» Chapitre 14 : Fabergé «

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Mon Dieu, mais qu'est-ce que je fais de ma vie?

Je fais ça pour les orphelinats. Pour les orphelinats.

Ce n'est pas du vol puisque les œufs Fabergé appartenaient à la famille Shelby à l'époque. Ils appartenaient à la famille Shelby puisque c'est eux qui, dans les années 1920, les avaient volés aux familles Romanov et Petronova, mais ils ont ensuite été volés à nouveau par la mafia russe et ainsi de suite jusqu'aux années 1980.

Un œuf comme ça vaut entre 50 et 70 millions de Pounds. Selon Tatiana Petronova, il y en a trois en lieu sûr au domicile britannique de sa famille.

Le plan que j'ai transmis à Tommy est simple : comme il le savait déjà, la famille Petronova s'est retrouvée endettée comme jamais envers le gouvernement Britannique, qui subvenait jusqu'à là gracieusement aux besoins de la mafia russe dans le but que cette dernière fournisse des informations diverses et variées quand nécessaire.

Depuis la Guerre Froide, la mafia russe exilée en Angleterre n'avait plus le droit de vivre avec une cinquantaine de soldats juste autour de leur domicile comme ils le faisaient auparavent. Pour leur sécurité (et surtout celle des œufs), des soldats britanniques ont été envoyés à leur place et se chargeaient de la protection de la famille depuis. Sauf qu'avec la crise, le gouvernement a purement et simplement décidé d'arrêter cette alliance avec les Petronova et a envoyé les soldats ailleurs, laissant Tatiana Petronova, son oncle, Leon Petrovich Romanov et sa tante, Isabella Petronova seuls avec trois œufs Fabergé à charge, au beau milieu de la campagne anglaise.

Bien évidemment, au moment même où la nouvelle s'est répandue que des Fabergé traînaient seuls dans la nature, avec seulement deux personnes d'un certain âge et une héritière qui a une tendance certaine à abuser sur l'alcool, les premières tentatives de cambriolage ont commencé.

- Et c'est pour ça que Tatiana Petronova voudrait faire appel à nous, ai-je donc expliqué à Tommy. La police n'a pas le droit de les aider, sinon les gens remarqueraient que le gouvernement Britannique est de mèche avec la mafia russe. Ils ont essayé de faire venir certains de leurs agents, mais ils ne passent pas les frontières. Et eux non plus, n'osent pas faire le voyage jusqu'en Russie, où c'est leur alliance avec les anglais qui risque de leur coûter la vie.

- Ils veulent qu'on envoie nos hommes, alors? Combien?

- Autant que possible, une quinzaine minimum.

- En échange de quoi?

- De l'argent. Beaucoup d'argent.

Il a hésité. Longuement. De ce que j'ai compris, tous les membres du Gouvernement fuient comme la peste les Petronova depuis que des dossiers magouilleux de la fin du siècle dernier risquent de resurgir à la surface à cause de la crise. Rien que l'affiliation entre Shelby Company Limited et cette famille risque de tâcher la carrière de Tommy, et honnêtement j'ai cru qu'il allait refuser.

Mais non. Il a accepté.

Bien sûr, je n'ai pas mentionné l'entièreté du plan à Tommy. Je ne lui ai pas dit que la véritable idée, c'était de remplacer les trois Fabergé par des faux, de les revendre - c'est là qu'intervient Alfie Solomons - et de séparer le butin. Là, il n'aurait jamais de la vie dit oui. Jamais de la vie.

Je mentirais si je disais ne pas avoir mauvaise conscience à l'idée de ne pas dire toute la vérité du truc à Tommy. Mais a semaine dernière, il s'est fait élire comme membre du parlement de Birmingham et la dernière chose dont a besoin sa carrière politique, c'est de se retrouver impliqué dans une histoire de vol comme ça.

Avec un peu de chance, il ne l'apprendra jamais.

* * *

Michael est à l'heure. Il entre dans ma voiture. J'appuie sur l'accélérateur et prie pour qu'il n'y avait pas de joggeurs dans la forêt ce matin.

[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant