» Chapitre 15 : Fête «

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   Après cette petite scène, j'ai pensé qu'on allait tous s'installer autour d'une table, signer les papiers en papotant un peu plus longuement que nécessaire afin que je ne sais qui n'ait le temps d'échanger les Fabergé contre des faux dans la cave, puis repartir chacun de son côté ; leurs finances à eux allégées de 150 millions de pounds et les nôtres remplies de la somme. 

   Sauf que ça ne se passe pas du tout comme ça. Cela doit bien faire deux heures qu'on est assis dans un salon dont les volets sont fermés - à trois heures de l'après-midi, oui -, les lampes allumées, tandis que...

   Je n'ai même pas envie de comprendre ce qui est en train de se passer. Le salon est rempli de monde, des hommes et des femmes parlant à peu près tous des langues différentes, avec de l'alcool qui coule à flot de partout. On se croirait un peu dans une fête bien entamée telles qu'elles sont représentées dans les films américains, sauf qu'ici, certains invités sont habillés comme s'ils allaient jouer dans un film historique.

   Mon Dieu, mais qu'est-ce que je fais ici? Pourquoi j'ai accepté de me laisser embrigader dans un truc pareil? Voler la mafia russe, Linn, sérieusement? Je me prends pour qui, au juste?

   Lors de la réunion au bureau d'Alfie Solomons, tous les intéresses ont répété un milliard de fois que mon rôle dans tout ça ne sera que purement du côté légal et qu'en cas de problème, même le pire des avocat serait capable de m'innocenter en cinq minutes.

   Et qu'est-ce que je fais, moi? Je les crois, bien sûr! Voilà ce qui arrive quand je n'ai que quinze minutes pour prendre des décisions comme ça. Finn, heureusement que tu es gentil.

   Assise sur un canapé en velours bleu dans un coin, j'essaye depuis avant de renverser discrètement le contenu de mon verre sur le tapis. J'ai hésité à m'en débarasser dans le pot de fleurs d'une sorte de palmier qui est à ma gauche, mais je n'ai pas envie d'achever cette pauvre plante en l'intoxiquant. C'est Isabella Petronova qui nous a tendu ces boissons quand nous sommes arrivés et vu l'état second dans lequel se trouvent la plupart des autres invités, je n'ai même pas envie de savoir ce qu'il y a à l'intérieur. 

   A côté de moi, Michael est assis droit comme un «i» et a à peu près l'air aussi ravi que moi d'être ici.

- Est-ce qu'elle nous fait attendre pour qu'ils aient plus de temps pour voler les œufs ou est-ce qu'elle aime juste bien nous voir mariner comme ça? je demande à voix basse en voyant Tatiana à l'autre bout de la pièce lever son verre en nous faisant signe. 

- L'échange a déjà été fait, répond Michael sur le même ton. Finn m'a envoyé un message.

   Je crois que j'ai rarement été aussi soulagée de toute ma vie. 

- Personne ne les a vus, tout est bon?

   Il hoche la tête.

   Pendant la réunion, Finn avait entrepris de m'expliquer comment ils allaient faire pour voler les œufs dans le bunker situé en-dessous de la maison, mais j'ai préféré ne rien savoir du tout. Moins j'en sais, mieux je me porte.

- On peut y aller, du coup? Parce que je veux pas dire, mais...

- Il faut qu'on reste, répond Michael. Il y a les contrats à signer.

- Bon, et bien allons retrouver Tatiana pour...

- Elles ne signeront pas avant demain matin.

- Quoi?

   Demain matin, c'est une blague? On va devoir refaire le trajet aller-retour exprès, juste parce que ces dames sont occupées à gérer leur petite fête?

[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant