- Arrête de faire cette tête, Linn, me réprimande Gina, tu fais peur à Elio.
- Je viens de me faire tirer dessus, je pense que j'ai le droit de faire la tête que je veux, dis-je en répondant sur le même ton.
J'ai l'impression que ma jambe est en train de se faire marquer au fer brulé - pas juste où il y a la plaie, mais dans un rayon beaucoup plus étendu autour. J'ai envie de vomir.
J'ai le fin cardigan blanc que Gina portait en arrivant enroulé comme bandage de fortune autour de la cuisse par-dessus mon jogging. Je ne crois pas que la plaie soit profonde, mais le tissus du gilet a presque entièrement viré au rouge en quelques minutes.
Cela ne fait pas longtemps que Gina, Elio et moi nous sommes retrouvés enfermés dans une sorte de cagibi sans fenêtre dans le bâtiment. Le tir de Tommy était tellement inattendu que j'ai baissé mes gardes pendant une seconde, seconde cruciale qui a suffit à Tommy pour m'attraper le poignet et me forcer à lâcher mon pistolet à moi.
Ensuite, Thomas Shelby nous a forcées à le suivre à l'intérieur, jusqu'à nous enfermer ici. La vieille ampoule qui suspend du plafond plonge la pièce dans une lumière jaunâtre qui ne fait que renforcer le côté très peu nettoyé du lieu. Vu les rayonnages et les cartons qui s'empilent d'un côté, je dirais que ça doit être l'endroit où sont stockées les archives. L'endroit ressemble un peu aux archives de Shelby Company Limited, à Small Heath - là où je travaillais au tout début de ma carrière dans l'entreprise. Là où j'avais passé des jours et des jours à numériser des tonnes et des tonnes de documents retraçant toutes les transactions effectuées depuis 1919, avec cette maudite imprimante avec laquelle il fallait faire au moins une minute de pause tous les quatorze documents parce que sinon elle surchauffait et que...
- Linn, on garde les yeux ouverts.
- Je suis là, dis-je en les laissant fermés.
- C'est ce qu'ils disent aussi tous dans les films avant de mourir, me réprimande Gina de la même façon dont elle doit probablement dire à Elio qu'il ne faut pas mettre tout et n'importe quoi dans la bouche. Linn?
J'entrouvre les paupières et vois qu'elle n'a pas bougé depuis avant. Elle est toujours encore assise contre le mur d'en face, Elio assis sur les genoux. De mon côté, je suis assise à moitié avachie contre les étagères, ma jambe en sang tendue devant moi.
Par un hasard très chanceux, il s'est avéré que j'avais une boîte des médicaments que je dois prendre quand je me coupe quelque part pour que mon sang coagule à un rythme normal - je voulais en ramener une pour la laisser chez Michael au cas-où, mais pour je ne sais quelle raison il en avait déjà en stock chez lui et j'avais donc prévu de ramener cette boîte chez moi.
Mais malheureusement, cette pilule ne contient pas d'anti-douleurs.
Gina assieds Elio par terre en essayant de le caler contre le mur en essayant d'utiliser le bavoir comme coussin, puis se lève pour réessayer quelque chose qu'elle a tenté au moins cent fois dans le dernier quart d'heure.
Elle a tout essayé : de crier, d'appeler Tommy, de les menacer des conséquences que tout cela aura quand sa famille en entendra parler. D'enfoncer la porte, de casser la poignée en frappant avec une sorte de barre de fer qu'elle a démonté d'une étagère avec. De crocheter la serrure à l'aide de l'arc en métal qu'elle a sorti de son soutien-gorge.
De leur dire que j'étais morte.
Rien n'a fonctionné.
Gina examine la poignée de la porte pendant un long moment, avant de se redresser brusquement, l'air aux aguets.
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[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AU
Fanfiction[ Ceci est la suite de l'histoire "Michael Gray » Peaky Blinders AU", il est nécessaire d'avoir lu le premier tome avant de commencer celui-ci! ] Quatre ans plus tard... [ Fin du résumé ] → NOUVEAU CHAPITRE tous les mardis et samedis ! (généralemen...