» Chapitre 2 : Soupe «

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Michael et Gina, c'est... bien. C'est rien de nouveau sous le Soleil de toute façon, donc tout va bien. Tout va bien.

Oui. Tout va bien.

Gina est gentille... je suppose. Comme Michael n'a pas quitté New York depuis des mois, je n'ai jamais vu cette Gina en personne et la grande majorité de ce que je sais d'elle, je l'ai appris sur son compte Instagram.

Non pas que je passe ma vie sur le compte Instagram de Gina Peretti. Non non non. C'est juste que... par curiosité, disons. Grande, blonde, l'héritière de la chaîne de magasins de luxe Peretti. Presque 3 millions d'abonnés sur Instagram. Assez étrangement, il n'y a pas de page Wikipedia à son nom, mais ce n'est certainement pas moi qui vais prendre de mon temps pour lui en créer une.

Gina Gray.

Ça va, ça sonne plutôt bien. Michael et Gina Gray...

Au même moment où je me dis qu'il faut que j'arrête de penser à ça, le chauffeur du taxi s'arrête le long d'un trottoir qu'il me faut une seconde à reconnaitre. C'est vrai, il y a des travaux sur la route plus loin, c'est ici le plus proche où il peut aller.

- Et voilà pour vous, madame Pritchard, dit le conducteur à l'avant, un homme chauve qui doit être proche de la retraite.

- Merci beaucoup. Comme d'habitude, rajoutez 10% de pourboire à la facture, monsieur Daniels, j'ajoute en ouvrant la portière. Bonne journée.

A force de passer ma vie à me déplacer en taxi des bureaux à Arrow House à chez moi à chez Harrison, je connais de nom presque tous les chauffeurs de la ville. J'avoue que le taxi n'est pas forcément mon moyen de transport de prédilection - ça coûte beaucoup plus cher et ça pollue plus que le bus, mais je crois que les Shelby auraient ma peau si je ne ferais qu'oser prononcer le mot "bus" en leur présence. Autant ça arrive à Tommy ou à Finn de se déplacer à cheval au beau milieu de Birmingham, autant les transports en commun...

Par miracle, il ne pleut plus quand je sors du taxi et je peux franchir la quelque centaine de mètres qui me séparent de ma destination sans devoir me dépêcher. Lorsque j'arrive dans l'entrée, la dame du deuxième est en train de sortir de l'ascenseur et je la salue tout en accélérant le pas avant que les portes de la machine ne se ferment. Une fois à l'intérieur, j'appuie sur le numéro quatre, le dernier étage, et quelques secondes plus tard, j'ouvre la porte de l'appartement à clé.

Avant même que je n'ai le temps d'accrocher ma veste dans l'entrée, une paire de bras vient m'encercler la taille de l'arrière.

- Je t'ai pas vue ce matin, Linn. Tu es partie à quelle heure?

- Tôt, je réponds en accrochant ma veste avant de me retourner pour lui faire face. Je suis passée voir les chevaux avant d'aller travailler.

Ses yeux foncés croisent les miens et je pose les mains à plat sur le haut de son torse.

- Ils vont bien, les chevaux? ajoute-t-il.

- Depuis quand tu t'intéresses aux chevaux, toi?

- Depuis toujours.

Je suis sur le point de lui rappeler que la dernière fois qu'on a été voir les chevaux, il a confondu Monaghan Boy et Gallery, mais je m'interromps dans mon élan en remarquant quelque chose à l'oreille d'Harisson qui n'était certainement pas là hier soir.

- C'est nouveau, ça? je demande en frôlant la boucle d'oreille en forme de plume noir qui pendouille du bout des doigts.

- Tu aimes? Je me suis dit que ça faisais un peu plus terre à terre, genre pour que les gens du pub comprennent que c'est pas parce que c'est maintenant moi le propriétaire du pub que ça allait changer quoi que ce soit. Pour ne pas qu'ils oublient que le Harrison Lloyd qui a commencé en tant que serveur est le même Harrison Lloyd qui a maintenant son nom écrit sur toutes les factures.

[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant