[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AU

» Chapitre Trente-Et-Un : Gouldiggers «

- Tu ne devrais pas être ici, Michael, l'interpelle Arthur en le voyant arriver près du Marquis of Lorne - ou ce qu'il en reste, en tout cas.

   Il n'est pas encore six heures du matin et les lampadaires sont encore allumés dans le quartier de Small Heath. Après leur petite conversation dans la cuisine chez Finn et Isiah, Michael a vu les paupières de Linn se faire de plus en plus lourdes, jusqu'à ce qu'elle aille se recoucher d'elle-même. 

   A l'instant où il a entendu la porte de sa chambre se refermer, il a pris la route pour aller au pub. Il n'était pas certain de retrouver Harrison et les autres là-bas, mais les Peaky Blinders ont cette tradition qui consiste à prendre les paroles de la chanson «Burn» d'Ellie Goulding très au sérieux et comme il voyait mal Tommy ordonner de brûler un appartement au milieu d'un immeuble, il a pensé que le pub allait être leur cible.

   Il ne connaissait pas Ellie Goulding avant que Linn ne lui lise sa page Wikipedia un soir, il y a une éternité de cela. Il ne saurait même plus dire pourquoi ni comment ils s'étaient retrouvés sur la page Wikipedia d'Ellie Goulding, mais il s'en souvient comme si c'était hier. S'il ferme les yeux, il arrive encore à entendre Linn lisant à voix haute que les fans d'Ellie Goulding sont nommés les Gouldiggers - elle ne parvenait pas à s'arrêter de rire, tout en intercalant des «c'est même pas drôle je sais même pas pourquoi je rigole» toutes les quinze secondes. 

   Elle faisait ça souvent, il fut un temps.

   Et maintenant, à cause de lui, elle s'est retrouvée avec Harrison. Juste avant, il a tenté de demander à Finn ce qu'Harrison lui avait  fait - en plus d'être un con de première classe, cela va de soi, mais son cousin n'avait pas craché le morceau. 

   Il lui en veut un peu, bien sûr, mais d'un autre côté, il remercie le ciel d'avoir donné des amis si loyaux à Linn. Au moins quelque chose sur quoi elle peut compter.

   Ce sur quoi elle pouvait également compter, de toute évidence, c'est sur Thomas Shelby. 

   Michael a toujours su que pour Tommy, soit on est de son côté, soit du côté de ses ennemis. Rien n'existe entre les deux, pas de nuances de gris. 

   «nuances de Gray», aurait corrigé Linn avant d'ajouter un «ok ok j'arrête c'est pas drôle mais genre un peu quand-même non? Un tout petit peu? Non? Ok c'est pas grave» tout en essayant de ne pas sourire à sa propre blague. 

   Il y a peu de choses qu'il ne ferait pas pour pouvoir voir Linn sourire comme ça à nouveau. Lui sourire à lui. Le regarder dans les yeux sans qu'il la dégoute ou peu importe quelle autre sensation il lui inspire et...

   Tommy Shelby a une vision très particulière de la loyauté. «Occupes toi de gérer correctement mes orphelinats et en échange, je brûle le pub de ton mec quand il franchit les limites».

   D'un des plus grands pubs de Birmingham, le Marquis of Lorne, ne restent que les murs noircis et des poutres apparentes. La porte d'entrée a brulé, toutes les vitres sont brisées. 

- Vous ne devriez pas trop vous approcher, l'interpelle un policier en le voyant s'approcher de la banderole jaune qui a été attachée autour de l'incident. Nos équipes sont encore dedans pour vérifier que le gaz ne risque pas d'exploser ou quelque chose comme ça.

   Michael ne répond pas et se contente de regarder le chef d'œuvre que les Peaky Blinders ont créé. D'un des pubs les plus populaires de la ville ne reste qu'un tas de cendres.

   Et si Tommy et les autres ont bien fait leur boulot, il ne reste plus rien de ce putain d'Harrison Llyod non plus.

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