[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AU

» Chapitre 5 : Elle le lit à la lumière d'une bougie «

   En un mois, Ada et moi avons réussi à rassembler plus de 64.000£ pour la fondation Grace Shelby, et avons même réussi à convaincre certaines entreprises à faire des donations mensuelles ou trimestrielles. C'est un bilan plutôt satisfaisant.

   64.700£ donations ponctuelles d'entreprises ou de particuliers en septembre, plus les 200.000£ mensuelles de la part de Shelby Company Limited, ça nous fait 264.700£. Pas mal du tout!

   J'ouvre ce qui doit être le millionième fichier Excel sur mon ordinateur dans lequel je liste les dons personnels de la famille Shelby. Avant que je ne travaille à mon poste, les dons familiaux étaient ramassés chaque mois en cash de façon anonyme - chacun mettait la somme de billets qu'il voulait dans une vieille boîte de sablés en métal et Ada se chargeait ensuite de compter le tout et de le transférer le tout sur les comptes bancaires de la fondation. Sauf que depuis, j'ai eu une révélation : si on demande personnellement aux membres de la famille de nous donner de leur argent, ils en donnent beaucoup plus que lorsque c'était anonyme.

   Bon, ce n'est pas non plus l'idée du siècle, mais cela nous a permis de tripler en moyenne le total des dons personnels des Shelbys et ça, ce n'est pas rien.

   Pour le mois de septembre, nous avons donc 2.000£ de la part de Polly - elle donne toujours la même chose, sauf en décembre où elle donne le double , 1.587£ de la part d'Arthur et Linda - c'est toujours un chiffre qui varie, Ada donne 3.500£, Finn et Isiah 1.050£ chacun, Tommy et Lizzie 5.000£ comme d'habitude, 1.800£ de ma poche, Johnny Dogs 500£ et sans oublier le meilleur pour la fin, Michael Gray qui nous fait honneur avec un don de 25£.

   Comme avec le système d'avant il n'était pas possible de savoir qui avait donné combien, je ne sais toujours pas si je dois prendre les dons ridicules de Michael comme une pique qui m'est destinée à moi ou s'il n'en a toujours rien eu à faire des orphelins dans le monde. J'espère sincèrement que c'est la première option, même si ce n'est pas franchement mieux.

   La première fois qu'Ada a vu qu'il ne donnait que 25£ par mois, elle a passé une éternité au bout du fil avec lui à le traiter de tous les noms. Il ne voulait même pas lui dire s'il faisait au moins des dons à d'autres associations - s'il n'aide pas les orphelins de Birmingham, peut-être qu'il est investi dans des associations qui aident les sans abris New Yorkais ou qui luttent contre la déforestation en Amazonie...

   J'espère vraiment qu'il fait ça.

   Une fois que j'ai fini de faire le ménage dans mes tableaux Excel, j'éteins mon ordinateur et jette un coup d'œil à mon portable. Neuf messages d'Isiah - un «je suis là», puis huit autres messages du type «j'attends et je fais genre j'écris un message pour que May ne vienne pas me parler», «Linn bouge May vient de me dire bonjour à l'aide je crois qu'elle va me parler SOS».

   Prenant ces appels à l'aide très au sérieux et voulant éviter que le pauvre Isiah se retrouve à devoir interagir avec May, la jeune femme qui s'occupe d'entrainer la plupart des chevaux de course de Tommy, je me dépêche de descendre les escaliers. Une fois sortie du manoir, j'aperçois Isiah au loin qui se tient adossé contre la porte de l'écurie, mais pas de May à l'horizon. A côté de lui se tiennent deux chevaux sellés, Monaghan Boy et une belle trotteuse grise nommée Penny Crush Cinema - Penny pour les intimes.

   Selon ce que j'ai compris, il s'agit ici encore d'une référence au Birmingham des années 1920, dans lequel un tel cinéma a existé. Un jour, je crois qu'ils auront épuisé tout le stock de noms possibles et inimaginable de ce type et je n'ose même pas m'imaginer la panique à bord que cela saura. Comment appeler les nouveaux chevaux? Etoile? Caramel?

- C'est quand tu veux que tu viens à l'heure, me réprimande-t-il sur un ton faussement exagéré tout en me tendant ma bombe d'équitation.

- Pour que je sois à l'heure, dis-je en enfilant la bombe, il faudrait déjà qu'on ait un rendez-vous de convenu. Parce qu'un «coucou Linn je suis là tu veux qu'on aille faire un tour à cheval là maintenant?», je ne suis pas sûre que ça compte comme un rendez-vous.