Love on lie 4

CHAPITRE 19

Taehyung

    J'ai préparé quelque chose de rapide à manger pour ma mère et pendant qu'elle est attablée, je réfléchis.
    Comment je vais gérer ?
    Je prends ensuite connaissance de mes messages et je lis en premier ceux de Nessa.
De moi à Nessa :
Désolé, je suis juste fatigué. On se voit plus tard.
    Parmi la tonne de messages, je reconnais le numéro de Nevada. Je l'avais supprimé en pensant qu'elle ne voudrait plus jamais avoir à faire avec nous. Je me suis trompé.
De Nevada à moi :
Lynn m'a parlé de la soirée qui est organisée. Elle a dit qu'elle ne viendrait pas mais je pense qu'elle fait une erreur. Elle a des choses à régler avec Jungkook et l'ignorance ne résoudra rien. Pour eux deux. Alors si je réussis à convaincre Lynn de venir, je veux la garantie que Jungkook ne se montrera pas désagréable.
    Qui sait comment Jungkook peut se comporter ?
    Pendant un moment, j'ai même cru que le fait d'enfin aimer une femme l'aiderait à calmer son comportement.
De moi à Nevada :
Je ne tiens pas à faire des promesses que je ne suis pas capable de tenir. J'en parlerai à Jungkook et je tacherai de le convaincre mais je ne le contrôle pas. Dis à Lynn que je pense à elle.
    Ma dernière phrase est une forme de politesse mais dans un sens, c'est vrai aussi. Lynn était mon amie et nous étions vraiment proches lorsque nous étions au Japon. Elle a pris soin de moi pendant ma commotion cérébrale, m'a aidé pendant mon sevrage, m'a conseillé pour reconquérir Nessa, m'a écouté me plaindre et de mon côté j'essayais d'être le soutien que Jungkook n'était pas capable de lui offrir.
    Quand je reviens dans l'open-Space, je découvre ma mère qui cherche derrière les livres de mon étagères s'il n'y a pas de la drogue.

« Derrière les livres, sous le tiroir des couverts dans la cuisine, dans la coupe à fruits, dans la commode de ma chambre, caché sur le haut du meuble de la salle de bain, sur l'armoire dans la chambre de Kalix, scotché sous la table basse du salon... C'était principalement mes planques pour y mettre ma drogue. Quand c'était de la drogue sous forme de médicaments, je les mélangeais avec les vitamines que je prenais. Personne ne s'en rendait compte. Quand c'était de la cocaïne, j'en acheté peut-être 100g d'un seul coup. Autant te dire que ça me coûtait cher. Je gardais un emballage de farine et je mettais la cocaïne dedans. Je le cachais dans le fond d'un placard et là encore, personne ne voyait rien. Lorsqu'on est un junkie, on est tellement intelligent que c'est troublant. Et quand j'ai en plus de tout ça, plongé dans l'alcool, j'ai arrêté de cacher complètement ma drogue parce qu'en étant bourré je n'étais plus capable de me souvenir de mon ingéniosité pour cacher mes seringues de Propofol. »

    Je relève la manche de mon haut et lui montre l'articulation de mon bras. Sous l'encre noire de mes tatouages, je vois encore l'endroit où je me suis de très nombreuses fois piqué.

« C'était principalement là que je le faisais. Mais ensuite, Jungkook a commencé à vérifier fréquemment mes bras pour que j'arrête alors je me suis attaqué à mes mains mais pas assez pour en garder des traces très voyantes. Bref, je connais quasiment toutes les techniques d'un junkie. »

    Je caresse l'hirondelle que je me suis fait tatouer à l'articulation et déclare :

« J'ai cru que je ne sortirai jamais de la drogue, de l'alcool, j'ai même cru que j'allais tomber dans le tabac en terminant par prendre du Cannabis. Et toi, c'est laquelle ta drogue ? Héroïne ? Cocaïne ? Les amphétamines ? LSD ? Ecstasy ? Des solvants ? »

    Elle abandonne sa recherche comprenant qu'il n'y a plus rien chez moi. Je n'ai même pas une seule goutte d'alcool. Même dans mon frigo, il n'y a que des bières sans alcool.

« Tu es dans une passe où tu te demandes pourquoi tu devrais arrêter la drogue parce qu'en fin de compte, c'est un problème seulement pour les autres et pas pour toi. La drogue te fait du bien. Ça, c'est le manque qui parle. »