Love on lie 4

CHAPITRE 30

Taehyung

    J'ai dû me lever tôt afin de pouvoir avoir l'occasion de rendre une petite visite à ma mère. Elle a besoin de soutien pour pouvoir s'en sortir et il semblerait qu'elle n'ait que moi.
    Je lui en veux toujours mais je n'arriverai pas à la laisser seule pour traverser ça. J'étais bien content d'être entouré quand j'ai arrêté la drogue et malgré tous les problèmes qu'il y avait au Japon, je pouvais compter sur tout le monde pour m'aider.
    Lorsque j'arrive au centre, il n'est pas huit heures et les visites sont normalement interdites mais quand on a de l'argent il y a toujours un moyen de s'arranger. Donc, le responsable des lieux m'accueille joyeusement et me conduit jusqu'à la chambre de ma mère. Je toque doucement à la porte et quand je l'ouvre, elle dort encore. J'entre et ferme la porte derrière puis me promène dans la pièce.
    Et dire que Nessa voulait que je vienne ici pour arrêter la drogue en plus de consulter un psychologue. J'ai tenu que deux séances avant de péter un câble et de tout abandonner. Une chance que j'ai réussi à m'en sortir autrement.
    Je vérifie que ma mère a tout le confort dont elle a besoin à vue d'œil et elle finit par se réveiller en entendant le bruit de mes pas. Elle sursaute.

« Ce n'est que moi. Je venais voir comment tu allais avant d'aller travailler.

– C'est dur. » elle répond.

    Je m'assois sur le rebord de son lit et détaille son visage. Seo Jeo a les mêmes yeux qu'elle et la même forme de visage.

« Je sais mais parfois il faut se faire violence pour s'en sortir. »

    Je lui fais un petit sourire pour l'encourager à tenir. Le problème c'est que les centres acceptent des patients uniquement sur le volontariat donc si ma mère baisse les bras et qu'elle décide de partir, les médecins devront obligatoirement la laisser sortir.

« Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?

– Je pourrais parler à Seo Jeo ? J'aimerais lui parler. »

    Le corps en sueur et tremblant, elle se redresse dans son ensemble hospitalier qui lui est trop grand. Ses cheveux sombres sont remontés dans une queue de cheval négligée par son sommeil et les traits de son visage sont fatigués.

« J'ai essayé de l'appeler mais elle ne me répond pas pour le moment. Je ne te promets pas qu'elle voudra te parler. »

    Peut-être parce que je suis plus âgé que ma petite sœur mais je vois tout le besoin d'être aidée qu'elle demande avant d'y voir ma haine. Cependant, ma petite sœur ne verra peut-être pas les choses ainsi et je ne pourrai pas lui en vouloir.

« Je sais, Tae. »

    Je me lève de son lit parce que je me sens pris par l'émotion et je ne suis pas venu pour ressasser le passé mais j'ai besoin de lui poser une question.

« Est-ce que tu m'as cherché après que tu m'aies laissé au fast-food au bord de la route ? »

    Elle s'assoit et allonge ses jambes devant elle. La tête baissée, elle répond :

« Non, parce que je n'avais plus rien à t'offrir et je n'avais plus de clients donc même pas de quoi t'offrir un repas. Je ne pouvais plus payer la maison et les affaires qu'il nous restait ont été saisies par des huissiers. »

    Je hoche doucement la tête pour lui dire silencieusement que je comprends. J'ai mis très longtemps à comprendre pourquoi elle m'avait laissé là-bas, elle venait de perdre espoir mais elle en avait encore pour moi. L'espoir qu'une famille me recueille.

« Personne ne m'a adopté. Personne ne m'a pris dans ses bras pour me rassurer. Personne n'a séché mes larmes, ni même offert un lit chaud. Seul, je me suis trouvé un bâtiment minable où je dormais près des rats. Je devais faire la manche et parfois même faire les poubelles des restaurants pour avoir les restes des clients qui faisaient du gaspillage. À chaque fois que je réussissais à me trouver un morceau de tissu assez long pour me tenir chaud la nuit, les rongeurs mangeaient le tissu. J'avais froid, faim, j'étais tout le temps malade et je faisais des crises psychotiques. Je fais des crises psychotiques. » je m'auto-corrige.