CHAPITRE 91

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Nessa

Quelques jours sont passés et j'en veux beaucoup à Taehyung d'avoir fait libérer son père et le pire c'est qu'il ne cesse de répéter tout le temps la même phrase. Il changera et il ne fera plus jamais de mal. Je peux lui accorder une confiance aveugle pour beaucoup de choses mais certainement pas pour ce sujet-là. Et j'ai tellement peur qu'il veuille nous ramener son paternel à la maison.
D'ailleurs, je compte bien essayer de rétablir ce souci avec Jungkook et aussi l'aide de Mane. Je ne connais pas très bien la copine de Mane mais je ne l'aime déjà pas parce qu'elle a accepté de libérer le père de mon copain.
Je sais que beaucoup de personnes n'approuvent pas le choix de Taehyung et en particulier Jungkook. Et je reste persuadée que si Seo Jeo connaissait la vérité, elle en voudrait à son frère de lui redonner l'impression de revivre le cauchemar auquel elle a déjà fait face. Et si Lucas le savait il ne serait pas content.
Je suis en train de travailler dans le hall du casino à mon comptoir qui est devenu habituel. Mon nez reste plongé sur l'écran de mon ordinateur pour voir qui sont les clients qui vont arriver pour rejoindre Jungkook et Taehyung à leur réunion qui débute dans trente minutes puis une personne se poste devant moi. Je relève la tête et croise le regard d'un homme et pas n'importe lequel. Il s'agit de mon papa. Mon très cher père est ici.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? » je demande froidement.

Laissez-moi vous raconter un peu comment mon père et moi, nous nous sommes quittés. Après une violente altercation avec mon père le soir du réveillon de Noël, j'ai beaucoup pleuré et j'ai commencé à faire de fréquentes fugues chez ma grand-mère. Je m'offrais un peu des vacances parce que je n'en pouvais plus. Quand j'étais revenue définitivement chez mes parents, Lucas poursuivait ses conneries et bien évidemment, cela engendrait des disputes entre les deux hommes de la maison jusqu'à se battre. Ma mère tentait de temporiser les choses mais cela était en vain car le lendemain tout recommençait. Mon père revenait bourré, ma mère essayait d'arranger les choses, ma sœur aînée avait quitté le nid familial et Lucas continuait de faire n'importe quoi.
J'ai malheureusement l'habitude de laisser le problème grossir jusqu'à l'explosion et dans ma jeunesse cela était pareil.
J'avais peur des répercutions. Non, je n'étais pas battue mais je me suis déjà battue deux fois avec mon père. Enfin non, une seule fois parce que la première fois, c'était au réveillon et clairement, je n'ai absolument pas répliqué parce que j'étais en état de choc. J'ai juste pris mes jambes à mon cou et je suis partie.
Je me souviens qu'au moment où Lucas a su ce qui s'était passé, il avait voulu refaire la tête de mon père mais finalement ma mère avait réussi à l'en dissuader. Je suis simplement allée me coucher à vingt et une heures, je n'ai pas mangé et mes cadeaux, je ne les ai même pas attendu. Clairement, je voulais juste mon indépendance et partir.
C'est finalement ce que j'ai fini par faire.
J'en voulais à ma mère de ne pas partir, de supporter un mari ivrogne qui ne faisait jamais attention à elle, qui avait un comportement matcho et qui la rabaissait souvent. Secrètement, j'ai trouvé un emploi et j'ai commencé à mettre de l'argent de côté et quand j'ai réussi à obtenir un peu d'économie, je me suis cherchée un autre emploi un peu plus loin de chez mes parents parce que je voulais recommencer une vie à zéro.
J'ai pu me payer les premiers loyers dans l'immeuble dans lequel je vivais puisque je vivais en colocation avec Lynn. Elle me semblait tellement parfaite parce que justement je ne savais rien de ses problèmes ni de son ancienne vie. J'avais besoin de croire que la perfection existait.
Juste avant de quitter la maison de mes parents, j'ai vidé mon sac dans des cris de rage puis, je suis partie en claquant la porte alors que ma mère pleurait encore. Lucas était assis dans le canapé et continuait de râler parce qu'il ne comprenait pas que lui aussi, il était invivable. Et mon père ? Je ne lui ai pas laissé l'opportunité de faire entendre ne serait-ce qu'un simple souffle temps que je n'avais pas fini de parler. Quand j'ai eu fini, je suis partie et je me sentais mieux.
Pour en revenir à mon père, je lui ai dit ce que j'avais à lui dire au moment de quitté la maison. Je lui ai dit qu'il devait se faire soigner et il l'a fait. Non, ça n'efface pas le passé et le passé est le passé et j'ai justement quitté la maison familiale pour ne pas avoir à faire face à ça encore longtemps.
Aujourd'hui, j'ai changé et je suis assez grande pour dire oui ou non à tout le monde y compris à mon père.

Love on lie 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant