CHAPITRE 39

555 46 11
                                    


Jungkook

    J'avais espéré rester seul encore un long moment mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Je suis assis par terre, contre les tiroir de mon bureau en faisant face à la vue de la ville. La nuit m'aide à me sentir coincé dans cette pièce bien que je n'ai pas envie de sortir d'ici.
    J'ai pu lire la fin des informations du détective et l'identité de mon père m'a complètement troué le cœur. Je ne sais pas comment dire. Je ne sais jamais comment réagir face à la douleur.
    J'entends que c'est Lynn qui est dans la pièce mais j'ai l'espérance qu'elle ne vienne pas derrière le bureau mais mon espoir se brise. J'essuie mes larmes quand elle me voit. Montrer mes faiblesses est ce que je déteste le plus alors, je laisse mon regard sur la ville plongée dans la pénombre pour ne pas affronter ses yeux braqués sur moi.
    Pensait-elle qui ne m'arrivait jamais de pleurer ? Et bien, elle vient de découvrir que je suis humain.
    Elle s'assoit à côté de moi contre mon bureau et reste silencieuse un moment. Son bras qui touche maladroitement le mien me brûle la peau.

« Je ne suis pas d'humeur à subir ta colère, Lynn. je la préviens. C'est bien ce que tu voulais, que je sache qui est mon père ?

– Quand j'ai su qui été mes vrais parents, je ne tenais pas à le savoir, si tu te rappelles bien. » elle répond.

    Je sens encore ma voix faible alors je prends du temps avant de reformuler une nouvelle phrase sans affronter sa présence.

« Aujourd'hui tu viens de gagner, Lynn. Aujourd'hui, je suis blessé. C'est ce que tu voulais, je suppose. »

    Quand mes larmes décident imprévisiblement de resurgir, je pose mes coudes sur mes genoux contre mon torse et comme un gamin, je cache mon visage. Je ne suis pas le genre de personne à laisser ma tristesse me submerger. Au contraire, je suis de ces gens qui renient la douleur psychologique mais mes parents... C'est le sujet le plus sensible de ma vie. C'est le gamin que je suis qui pleure. Ce n'est pas vraiment moi.
    Je suis surpris quand Lynn pose sa main sur ma joue et me ramène contre elle pour me prendre dans ses bras. Je ne me débats pas bien que je n'aime pas la pitié des autres.

« Quand j'ai su qui été mes parents, j'étais effondrée. Je ne savais pas comment réagir en sachant que j'étais dans leur maison. Et j'aurais aimé que tu me prennes dans tes bras et que tu me dises que ce n'était rien. J'aurais aimé être réconfortée et que tu me dises que tout se passerait bien. » elle explique en caressant mes cheveux.

    Malgré moi, je sens l'odeur de son parfum qui m'avait tant manqué. J'ai cru que je ne l'aurais plus jamais auprès de moi mais et pourtant même si nous sommes l'un contre l'autre, je ne me suis jamais senti aussi loin d'elle.

« Pourquoi tu ne me le dis pas dans ce cas-là ?

– Je ne te le dis pas parce que je ne connais pas l'avenir. J'ai survécu à cette révélation après que tu sois parti en un coup de vent de chez moi, alors tu devrais toi aussi pouvoir y survivre. »

    Sa main caresse encore calmement et frénétiquement mes cheveux dans des gestes reposants. J'entends son cœur battre sous mon oreille.

« Pourquoi tu es là ? Pourquoi tu me hantes autant ?

– Et toi, Jungkook ? Pourquoi tu m'as fait vivre ce que tu m'as fait vivre ? T'ai-je trop aimé ? Ou bien pas comme tu le voulais ? T'avais-je donné une raison de me haïr autant ? Pourquoi tu ne m'avais pas simplement quittée ? Avec le temps, j'ai fini par comprendre que tu m'avais trompée parce que tes priorités n'étaient pas l'amour ni l'amitié mais seulement tes propres objectifs. Cela n'avait rien à voir avec moi mais avec toi. J'ai été parfaite dans le rôle que je voulais jouer auprès de toi. Je t'ai tout donné jusqu'à mon âme. Je pouvais me mettre la Terre entière à dos temps que tu m'aimais. Et à vouloir trop t'aimer... Lentement, je t'ai haï. Je ne le savais pas jusqu'à ce que je te quitte, Jungkook. Mais je t'ai toujours détesté au fond de moi. Je t'ai aimé mais je me battais contre moi-même pour comprendre. Je savais que tu me détestais aussi. Je savais que tu ne m'aimais pas mais... Je voulais me convaincre que nous nous détestions parce que nous avions peur d'aimer. Après Giovanni, je n'avais aimé aucun autre homme mais je t'ai vraiment cru différent. Je pensais que tu pouvais me protéger sans comprendre que je devais me protéger de toi. »

Love on lie 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant