— Arda ! hurla-t-elle en voyant sa sœur chérie, l'être qu'elle aimait le plus au monde, saine et sauve dans un grand lit.
— Eren ! clama sa sœur en retour.
Les deux ældiennes se jetèrent dans les bras l'une de l'autre, se frottant la joue, les épaules, et s'échangeant maints baisers et caresses.
— Tu vas bien ? la pressa Arda. Où sommes-nous ?
Du coin de l'œil, Eren jeta un regard à Elshyn, qui s'était adossé, les bras croisés, dans l'encadrement de la porte, et faisait semblant de ne pas les regarder.
— Nous sommes surveillées, précisa Eren à sa sœur en dialecte khari. Ce mâle-là en particulier... Il est sournois. C'est le frère du chef des clowns.
Arda leva l'un de ses délicats sourcils.
— Le chef des clowns ?
Eren la regarda. Sa sœur avait l'air très affaiblie. Sa captivité avait été très dure, et elle avait souffert de malnutrition. Par-dessus le marché, c'était elle qui avait subi les effets du somnifère de Roggbrudakh : cela avait sans doute été le coup de grâce pour son organisme fatigué.
Émue, Eren caressa le visage de sa sœur, remettant en place ses longues tresses blanches. Ardamirë avait toujours été coquette et féminine, gardant ses cheveux longs et libres, contrairement à Eren qui les avait plus courts et toujours attachés. Sa bouche pulpeuse avait pris une teinte violacée, et elle fixait sa sœur d'un regard rêveur, ses beaux yeux aux longs cils légèrement baissés.
— Ne t'en fais pas, Arda, la rassura-t-elle en remontant le drap sur sa chemise entrouverte. Repose-toi. Je veille sur toi, comme chez les orcs.
Arda sourit faiblement.
— La prochaine fois, c'est moi qui veillerai sur toi, ma sœur, lui dit-elle en posant la longue main fine sur son avant-bras.
Eren se blottit contre le corps mince de sa jumelle. Qu'est-ce qu'elle avait d'autre au monde, à présent ? Si sa sœur mourait, alors, elle n'aurait plus qu'à se tuer.
La jeune ældienne sentit la présence – et surtout l'odeur – d'Elshyn, venu silencieusement se positionner sur le bord du lit. Eren avait perdu la notion du temps. Depuis combien de temps était-elle là, couchée sur le lit d'Arda ?
— Elle dort, murmura le mâle en posant sa main sur l'épaule d'Eren. Il faut la laisser, maintenant. Viens. Je t'emmène à Roggbrudakh.
Eren jeta un œil contrarié sur les longs doigts de l'ældien. De quel droit se permettait-il de la toucher, encore ?
Mais elle se leva sans un mot et le suivit. Elshyn en profita pour remonter la couverture à nouveau, et poser sa sale main sur le front d'Arda. Puis, après avoir contrôlé la présence d'un réservoir d'eau sur la console près du lit, il poussa Eren hors de la pièce, sortant sur ses talons.
— Elle a fait une réaction très violente au fer de sa cage, lui confirma Elshyn en refermant la porte. Les orcs utilisent souvent ce matériau pour garder captives des femelles ædhil, car ils savent que beaucoup d'entre nous y sont allergiques.
Eren le regarda, impitoyable.
— Pourquoi que des femelles ædhil ? s'enquit-elle d'une voix dure, prête à la polémique. Pourquoi pas des mâles ædhil, vous êtes immunisés, peut-être ?
Elshyn secoua la tête, surpris.
— Non, mais tu sais bien que les orcs enlèvent en priorité des femelles, pour les féconder... C'est la réalité, malheureusement.
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LA CHAIR ET LE METAL T2 (Ne m'oublie pas)
Ciencia Ficción"Lle naa vanimë. Tu es mienne." Pour lui, je suis sa chose : une captive, une esclave. Qu'il traite mieux que les autres, qui a le droit à certains égards. Qu'il subjugue avec ce pouvoir d'attraction incroyable propre aux ældiens, qui fait perdre la...