Cair amiral Mercor, orbite de Taranis
La fierté brille dans les yeux d'Unila, debout devant moi sur le pont. En dépit de la rapidité de la débâcle adannath, la phalange qu'elle commandait a tout de même ramené quelques trophées, qu'elle se réjouit de pouvoir présenter à Lathelennil.
— Les faux-singes ont fui, ard-æl. La queue entre les pattes. La bataille est gagnée ! Une fois de plus, Dorśa est victorieuse ! Gloire à la Cité Noire ! Gloire à Fornost-Aran, et gloire au prince Tamyan !
Son arghad est repris par des centaines de gorges, les commandants des différentes escouades que j'ai rappelés au vaisseau amiral. Leurs yeux noirs luisent d'une lueur féroce, et je vois la soif de sang dans leurs visages de lame. Une bande de wurgs, prêts à fondre sur le troupeau qui se regroupe en bas.
Tous les chasseurs sont fébriles : ils se sont peu battus, il n'y a quasiment pas eu d'abordage, de corps à corps ni de prisonniers, mais la perspective des femelles qui les attendent sur le Raith Mebd les excite grandement.
— Allez vous sustenter, mes fiers guerriers, leur annoncé-je en ouvrant les bras. Vous vous êtes bien battus ! Demain, nous mangerons à la table d'Edegil.
Les cris rauques qui me répondent ressemblent à des hurlements. Je sais qu'ils ne vont pas en dormir de la nuit.
Il reste ce problème d'araignée khari à régler.
Daemana en avait ramenée une, et elle est toujours dans la soute. Mon plan initial était de la lâcher sur le Mebd, pour maximiser les dégâts. Je ne savais que des femelles khari se trouvaient à bord. Maintenant, il faut qu'elles nous en débarrassent. Rizhen, qui assure la liaison en bas avec Edegil, a demandé à ce qu'on nous envoie Daemana, ou l'une de ses filles.
À table, les espoirs des uns et des autres résonnent dans la salle de réception.
— J'ai vu des petits, en passant devant la baie, raconte Elsheved, un lieutenant de Lathelennil. Leurs femelles sont fertiles ! Elles doivent être impatientes de nous voir débarquer. Elles vont enfin être saillies par des mâles, des vrais !
Je les observe soigneusement se congratuler. Pires que des orcs.
— Le seigneur Lathelennil est déjà à bord, je crois, ajoute Elsheved. Je crois que j'ai vu son cair amarré dans une soute... Il doit avoir déjà séduit toutes les femelles ! C'est pour ça qu'il ne nous rallie pas.
Les chasseurs de Lathelennil éclatent d'un rire féroce. Sauf Unila. Je surprends son regard sur moi, plein de connivence. Elle comme moi, on sait pourquoi mon cousin ne s'est pas manifesté, et ce n'est pas à cause des belles dames de Lumière.
— Une sidhe vous demande, Seigneur ard-æl.
— Une sidhe ?
— Elle porte le glyphe d'Æriban sur son masque et son armure.
Bizarre... ça ne ressemble pas à la sorcière khari que j'avais demandé.
— Conduisez-là dans mes quartiers.
J'avale l'œil de Lompe que je faisais rouler entre mes griffes, puis je quitte la table. Unila m'emboîte le pas.
Quand est-ce qu'elle va me lâcher celle-là...
— Ard-æl ! m'interpelle-t-elle dans le couloir.
— Je suis occupé. J'ai un visiteur envoyé par le Mebd.
— Autorise-moi à descendre sur le Mebd.
Je me retourne pour lui faire face.
— Non, Unila. Je ne peux envoyer personne tant qu'Edegil ne m'a pas formellement donné son feu-vert. Et dans tous les cas, ce sera sous mon contrôle : hors de question pour un chasseur d'errer à sa guise sur le vaisseau. On ne sera pas là pour piller ou les aider à réparer, juste, assurer la défense du Mebd le temps que les réparations soient faites et qu'ils puissent repartir se cacher derrière le Voile.
![](https://img.wattpad.com/cover/252069289-288-k844063.jpg)
VOUS LISEZ
LA CHAIR ET LE METAL T2 (Ne m'oublie pas)
Science Fiction"Lle naa vanimë. Tu es mienne." Pour lui, je suis sa chose : une captive, une esclave. Qu'il traite mieux que les autres, qui a le droit à certains égards. Qu'il subjugue avec ce pouvoir d'attraction incroyable propre aux ældiens, qui fait perdre la...