Chapitre 10 : Oui

979 107 7
                                    

[Pdv Harry]

Je fixe le plafond de mon lit attendant depuis plusieurs heures. Attendant quoi ? Que le dortoir entier soit endormis et que les tours de garde soient finies. Je souris idiotement en repensant à la raison. Lorsque j'estime que chacun est plongé dans ses rêves les plus fous, je me lève. J'attrape la cape qui m'en couvre et pars vers la sortie d'un pas silencieux. Merci les Dursley.
Comme prévu personne n'est réveillé et mon trajet se fait rapidement. Malgré tout, on n'est jamais trop prudent d'après Hermione. Alors je fixe la carte des maraudeurs et le dirige sur les petits pas faisant des aller et retour un couloir interdit. Lorsque j'arrive je veille bien à ne faire aucun bruit et lentement, sûrement je me rapproche de lui alors qu'il me tourne le dos. Il s'arrête, fixant le ciel à travers la fenêtre, je me mets sur la pointe des pieds et souffle doucement dans sa nuque. Je recule et il se tourne les sourcils froncés avec un sursaut de terreur.

-P-Potter ?

Oh, pauvre petit bébé. Il a eu peur ? Bien.
Je laisse doucement la cape glissé de sur mes épaules et il souffle de soulagement.

D : Tu es stupide !
H : Et toi tu es trouillard !
D : Oui bah hein !
H : Tu n'as même pas d'argument pour me contredire ? Je suis déçu.

Il me lance un faux regard noir et j'explose de rire en m'asseilant en face de lui contre le mur. Il fait de même et nos pieds se touchent. Je souris. C'est idiot oui je sais, et puis de toute manière ça permet que nos jambes ne se fatiguent pas à rester trop longtemps plier de la sorte. On se fixe dans les yeux, en vérité la moitié du temps nous ne faisons que ça. Se regarder dans les yeux sans un mot.

D : Qu'est ce qui te tracasse ?
H : Rien ?
D : Je t'en prie ne le mens pas. Je suis sûrement celui de Poudlard a l'avoir le plus observé alors tu ne peux pas me cacher ce genre de chose.

Je soupire en secouant la tête, jamais je n'aurais crut que cet idiot soit si têtu. Et pourtant au fil des soirs passants avec nos rencontres nocturnes je découvre de nouveau trait de sa personnalité. Notamment celui-là. Il ne me lâche pas du regard un sourcil légèrement haussé ; il attend une réponse. Et autre chose que j'ai appris. C'est qu'ignorer ou changer de sujet ou même les deux est complètement inutile. " Je suis pas Granger et Weasley ne pense pas m'avoir comme ça, parle. "
Au début ça m'agacer maintenant je dirais plus que ça..m'amuse ?

H : J'aurais besoin de renseignements. Mais j'arrive pas à les avoirs.
D : Sur quoi ?

Je laisse sa question en suspens et je le vois soupirer.

D : Encore une de ses stupides missions de Dumbledore ? Et bien sûr tu ne peux plus m'en dire plus.

Je pourrais si la partie qui réfléchit de moi cesser de parler. A vrai dire actuellement je peux pas car tu n'as toujours pas choisir, ça fait une semaine bon sang..

D : Tu as essayé ?
H : Bien sûr.

Je le vois rejeté la tête en arrière et la pose sur le mur froid derrière lui en réfléchissant sûrement.

D : Il te faudrais...de la chance.

Il laisse sa phrase en suspens en replongeant son regard dans le mien. J'hausse un sourcil. Il va pas me l'a faire a la Dumbledore avec ses paroles énigmatiques ? Rassurez moi ?

H : De la chance ?
D : Bravo tu n'es pas sourd.
H : Tss.
D : Siffle siffle petit serpent.
H : Tu es un serpent.
D : Oh toi aussi a ce que j'ai pu remarquer alors usé un peu plus de nos talents au lieu d'être si stupidement bloqué.

Je fronce les sourcils prêt à répliquer lorsque ça me revient.

H : Mais oui ! De la chance ! Félix Félicis !!
D : Enfin, il t'en aura fallu du temps.
H : Idiot !
D : C'est toi qui dis ça ?

Je lui lance la première chose que je trouve à côté de moi et il la rattrape habilement. Ma baguette. Mais oui Harry, comme c'est intelligent de faire ça ! Avant j'aurais sûrement était terrifié mais là je ne fais que le fixer défiant.

D : Ta baguette ?
H : J'ai pas regardé ce que je lançais.
D : Tu n'as pas peur ?
H : Je n'ai pas peur de toi Draco.

Il me fixe encore en proie à une réflexion intense en jouant avec ma baguette. Elle tournoie encore et encore entre ses longs et fins doigts. Il fixe le sol les sourcils froncés. Fouille dans sa poche et me tend la sienne. J'hausse un sourcil et l'attrape doucement. Un frétillent magique parcourt mes doigts et je la fixe la faisant glisser entre mes doigts. Pourquoi me donner sa baguette ?

D : Oui.

Sa voix est déterminée, son regard à nouveau ancré dans le mien et sa posture droite et ferme. Il a pris sa décision, maintenant j'imagine que je dois deviner à quoi il a pris sa décision ? A ne manger que tu pudding le matin ? A se laver le soir et non le matin ? A m'appeler enfin Harry ?

D : Rho que tu es lente !
H : Hey ! C'est toi tu parle comme Dumbledore ! Je suis pas Sherlock Holmes moi !
D : Sherlock quoi ?!
H : Moldus.

Il secoue la tête en riant. J'aime bien son rire, je veux dire son vrai rire. Il est clair et doux.

D : Potter, je dis oui à ton aide.

J'ouvre de grands yeux excités. Tout en imaginant déjà tout ce que je pourrais faire de cela.

H : Vraiment ?!
D : Je viens de t'offrir le dernier balais pour Noël là où c'est comment ?
H : Rha mais tais toi !
D : Oui vraiment.

Je me glisse légèrement pour me rapprocher de lui, maintenant à genoux face à lui. Ses jambes pliées sont collées à mon torse et je pose mon menton sur ses genoux. Je le vois déglutir et je ne peux m'empêcher de fixer sa pomme d'Adam peut-être un peu trop longtemps.

D : Pourquoi être aussi prêt ?
H : Je vérifie que tu ne vas pas fuir.
D : Je ne-
H : J'ai raison.
D : Si têtu.
H : Je pensais la même chose de toi.
D : Je sais.
H : Tu sais ?

Il se tait et je fronce les sourcils. Autre chose: ne jamais forcer Malfoy à parler. C'est inutile, il se braque et fuit. Alors je me tais aussi et j'attend. Sans bouger de ma position cela va de soi. J'aime bien étrangement sentir sa chaleur se dégager et me réchauffer. Les minutes de silence longues mais reposantes s'étirent et épuisé je repose ma tête sur ses genoux en baillant.

D : Tu devrais dormir.
H : Je n'arrive pas et puis toi aussi.
D : Je n'arrive pas.
H : Tu es sur de ta décision ?
D : Oui mais..je crois pas que je serais le seul.
H : Qui ?
D : Pansy, Blaise et peut-être même Théodore.

Je réfléchis à tout allure, ça pourrait marcher, il ne me reste plus qu'à aller récupérer le souvenir d'Horace et demander à Dumbledore. Je ferai ça demain.

H : D'accord.
D : Ça te pose pas de problème ?
H : Aucun, si je peux permettre à certaines personnes de ne pas gâcher leurs vies je le ferais sans hésitation.
D : Et toi ? Qui t'en empêchera ?

Je relève le regard vers lui et il repose ma tête sur ses genoux caressant mes cheveux a présent.

D : Oublie, c'était stupide.

Je veux répliquer mais le mouvement inlassable de ses doigts dans mes cheveux m'apaise, son odeur et sa chaleur m'entourent et bien vite je tombe dans le sommeil.

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant