Chapitre 46 : Dursley.

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[Pdv Harry ]

Je vais dans cette maison au mur maintenant vide avec un soupire. J'ai passé une grande partie de ma vie entre ses murs, notamment entre les murs du dessous de l'escalier. Je descends les marches qui je le sais font s'élever de la poussière dans le placard et je me dirige directement vers mon ancienne résidence. La porte grince et c'est devenu encore plus étroit maintenant que j'ai grandi. Je m'assieds sur ce matelas, qui n'en a plus vraiment un, si il l'as était un jour. Et j'observe les quelques figurines des restes de jouets de Dudley, mes maigres affaires symbole de mon enfance. Je ramène mes genoux contre moi éternuant de par la poussière et un nouveau soupir sort de mes lèvres. Je me souviens comme si c'était hier de toute ses journées, de ses matins ou mon cher cousin descendait les marches aussi fort qu'il le pouvait pour me réveiller. Des cris et des coups contre cette frêle porte, des remarques et de la faim me tenaillaient le ventre alors que je cuisinais pour eux. Je me souviens très bien de la sensation d'être de trop, l'être qui dérange de la famille, celui qu'on cache pour l'oublier. Je me souviens des critiques, insulte, messe basse, coup et hurlement. J'étais un paria, j'étais et je suis tout ce qu'ils ont toujours détesté.

-Harry, sors donc de la dedans..

Je relève la tête à la voix étrangement douce et mes yeux rencontrent les siens bien trop terne. Je termine donc par sortir de ce placard et ferme la porte derrière moi, lorsque je me retourne elle n'est plus là. J'avance donc dans la maison jusqu'à la retrouver face à l'ancienne cheminée fixant une photo dans ses mains. Au fond de moi je sens que les prochaines minutes seront décisives, j'avance donc a petit pas, me laissant le loisir de fuir et aussi d'observer que leurs affaires sont prêtes. La protection de la mère cessera, alors deux membres de l'ordre les emmenèrent loin d'une potentielle attaque de mangemort. Je soupire et me place à côté d'elle, fixant la photo vieillie par le temps qu'elle tient entre ses mains. C'est une photo des deux soeurs dos à dos, j'y reconnais aisément ma mère avec sa longue chevelure de feu, son sourire admiratif faisant s'envoler des fleurs, dos a elle se tiens pétunia, ma tante, sa sœur, le visage glisser entre ses mains et les fleurs ne s'envolant pas.

-Tu sais Harry, rien de ce que je pourrais dire ne la ramènera, ou ne ramènera les années d'enfer que je t'ai fait subir. Mais..je pense qu'il est temps que j'ai cette discussion avec toi. Je ne t'aime pas, mais au contraire de ce que j'ai laisser penser toute ma vie je ne te déteste pas non plus. J'aurais sûrement pas dû me comporter ou laisser mon mari et mon fils se comporter ainsi avec toi. Mais j'espère que tu sauras me pardonner un jour, je vais te laisser cette photo. Il y a un carton dans le salon, il y est entreposé les photos ou lettres que j'échangeais avec ma sœur. Je lui en ai voulu tu sais..mais c'est surtout le fait d'être délaissé qui m'as fait mal. Elle était la merveille de nos parents et moi..moi non, j'ai essayé d'être comme elle mais l'accès m'a été refusé. Enfin bref..tu n'es pas là pour écouter les jérémiades de ta vieille tante.

Je la fixe, surprit et elle se tourne vers moi un pâle sourire glissé sur ses lèvres. Je remarque un instant que ses pupilles si vides sont remplies de larmes et qu'elle dépose la photo entre mes mains avant de poser sa main sur mon épaule.

P : J'espère que tu réussiras ce que tu entreprends, tu as survécu à 16 ans avec nous, tu leur survivra. J'ai confiance en toi.

Avant que je ne puisse répondre elle part vers la sortie ou son mari ne cesse de rechigner sur l'incompétence d'un tel. Je fixe par ou elle est partie en serrant la photo entre mes doigts. Ses mots ne s'effacent pas tout..mais ils sont comme un léger morceau de coton posé sur une plaie à vif. Il l'a calme en attendant qu'elle se referme seule. J'avance à grand pas vers la sortie, fourrant la photo avec une certaine adresse dans la poche de mon jean. Je passe le cadran de la porte au moment même où ce cher Dudley Dursley apparaît. Il me fixe dans ses vêtements que j'aurais sûrement dû porter après lui s' il nous restait quelques années à vivre ensemble. Ses épais cheveux blonds et des yeux bleus ne cessent de me rappeler l'oncle Vernon. Il n'est pas gâté par la nature ce "petit", mais au moins il est devenu moins volumineux après l'apparition de la boxe, qui me servait aussi à arrêter de recevoir ses nerfs puisqu'il les défoulent, et d'un régime sévère. Grand merci à cette infirmière qui grâce à elle j'ai encore moins manger qu'avant.
Néanmoins cette fois la main qui apparaît dans mon champ de vision n'est pas menaçante, je prends le temps de la fixer de longues secondes. La dernière fois qu'on m'a tendu une main je l'ai refusé..et ça m'a causé beaucoup de tort. Un sourire se glisse sur mes lèvres à l'évocation de ce tout premier souvenir de lui à Poudlard.

Je ne refais pas la même erreur cette fois j'attrape sa main et la serre, contrairement à sa mère aucun son ne sort de ses lèvres, simplement un sourire maladroit. Il finit par lâcher ma main et se tourner. Pas longtemps après la voiture les a emportés ailleurs et je fixe le quartier la mélancolie noue au ventre. Je ne vais pas regretter ses années passées avec eux, mais disons que leurs disparitions annoncent un chemin plus sombre..
Je finis par faire demi-tour et rentrer dans cette maison, fermant la porte derrière moi. Alors que j'avance vers le salon et m'assied devant ce carton je repense aux mots d'hermione. " on se revoit ce soir, moi aussi j'ai quelques détails à régler" son air triste m'as brisé le cœur. Et je sais très bien quel détail elle a dû changer, tout comme moi elle doit éloigner ceux qui risqueraient d'être pris pour cible..
J'attrape différentes photos mais malgré l'importance que je souhaite y porter mon attention ne cesse de dériver. Elle dérive vers cet informateur anonyme qui nous a prévenu de la menace, quelqu'un leurs a donné la date de mon rapatriement chez les Weasley. Severus aussi a voulu nous prévenir, mais nous le savions déjà. Alors qui ? Qui chez les mangemorts a pris le temps de nous prévenir que nous courons un danger. Et pourquoi, s' il est de leurs côtés, Severus s'entête-t-il à vouloir nous prévenir ? Je déteste ne pas savoir, je déteste ne pas comprendre.

Je relève le regard vers le ciel commençant à s'assombrir à travers la fenêtre. Dumbledore..ça fait une semaine qu'il a été mis sous terre. Mais mes questions restent sans réponse..comment trouver les Horcruxes ? Comment les détruire ? Qu'est le dernier ? Pourquoi ? Comment ? J'avais encore besoin de lui, pourquoi ne s'est-il pas battu ? Pourquoi je n'ai rien fait.. cette force qui naît en moi, elle avait entièrement disparu en ce moment..
Je me relève en fixant ma main, la cicatrice vague des pulsions de notre ancienne professeur de DFCM, mais surtout je fixe ce qui ne peut pas se voir..cette magie coulant dans mes veines, cette force faisant pétiller et brûler mon sang. Cette force qui m'as fait défaut une nouvelle fois. J'entends des pas, et des voix. Un instant je sens mon coeur et mon corps se crisper, des ennemis me crient mon esprit. Mais non, lorsque deux bras puissant entoure ma taille, qu'une odeur si caractéristique entoure mon être je comprends que ce ne sont pas des ennemies. Du moins, certains ne le sont plus

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant