Chapitre 24 : Blessure Profonde.

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[Pdv Draco]

Je tourne légèrement la tête vers la droite et fixe le brun endormi la tête posée sur le canapé. Il va finir par se faire mal au dos.. je soupire longuement et discrètement je m'évertue à allonger son corps dans un fauteuil. Il gigote un instant et je crains qu'il ne se réveille mais finalement il se roule sur lui-même et s'endort à nouveau. Je souris à cette vision et dépose le plaid sur son corps avant de me rasseoir face à Remus. Je le fixe alors qu'il dort, dort ou est évanouit. Je sais pas trop.. Personnellement je m'en veux, Harry m'a dit de ne " pas m'en vouloir " car ce ne sont pas mes actes mais les siens. Mais ce sont les siens, et il est mon père..et .. Si Remus ne s'en sortait pas ? Où pire si l'un de nous finit par mourir. Il a déjà causé la mort de tellement de gens, et je refuse que ça continue. Pourquoi ma mère ne l'arrête pas ? Est-elle d'accord avec tout ça ? Est-elle vraiment d'accord ou a-t-elle fermé les yeux depuis trop longtemps. Trop longtemps pour se rendre compte des actes que commet mon père ?
Un bruissement de vêtements derrière moi, je me tends un instant et affermie ma prise sur ma baguette mais une voix que je reconnaitrais entre mille me parvient.

-Cette fois tu ne peux pas fuir.

Je souris légèrement, il est vrai que je me suis agacé contre Potter qui m'as fui pendant un paquet de jour mais j'ai fait la même avec lui, je tourne une dernière fois mon regard vers les deux garçons vérifiant qu'ils sont bien endormis.

D : J'avais peur de sa réaction…
B : Pourquoi ?
D : J'en ai aucune idée. Au fond de moi j'avais peur qu'il soit homophobe et me repousse entièrement et que tout redevienne comme avant.
B : Une rumeur circule ici, tu te serais battu avec lui.
D : Je ne sais pas d'où vous sortez ça mais c'est vrai.
B : Pourquoi ?
D : Ça aussi c'est flou.
B : Ginny a une théorie sur ça.

J'hausse un sourcil alors qu'il s'assied à mes côtés en ignorant mon regard surpris.

B : Elle dit qu'il serait gay aussi.
D : J'en doute.
B : Et pourtant elle a tenté de le draguer pendant de longues années sans aucune réaction de sa part.
D : Elle as peut être juste pas autant de charme que ce qu'elle croit ?
B : Je sais pas, en tout cas votre relation a toujours était différente.

Je hausse les épaules cette fois-ci. Je n'ai rien à redire alors je me relève et tourne mon regard vers lui. Il a l'air calme lorsqu'il dort, enfin..sauf maintenant il doit sûrement être en proie à un cauchemars. Je me rapproche donc de lui et attrape sa main sous la couette. Il se sers de mon bras comme d'un nounours et rapidement il replonge dans un sommeil dénué de cauchemars.

B : C'est ça..
D : Ça quoi ?
B : Il te plaît. C'est ça qui se cachait derrière ta " haine " et derrière ton éloignement quand votre relation était secrète. Il te plaît et si je mets tout en place il t'as toujours plu. Elle avait raison..tu portais ton désir pour lui sur moi.
D : Et toi tu devrais te questionner sur ton rapprochement avec Weaslette.

Je ne dis rien de plus, je lâche juste sa main et monte vers ma chambre ignorant comme je le peux les paroles de Blaise. Qu'est ce qu'il peut m'énerver lorsqu'il réfléchit.

~~~

Finalement au cours de la journée, Remus s'est réveillé et nous a tout raconté. Une personne anonyme avait prévenu d'une future attaque de mangemort alors ils étaient préparer à cette éventualité mais en voulant protéger Tonks d'un sort il se l'est lui-même prit. Les débats et suppositions furent nombreux et toutes plus farfelues les unes que les autres. J'ai de moi même pu observer que Blaise et Ginny passaient énormément de temps ensemble, la moitié de ce temps consacré à conspirer ou a faire des farces dignes des jumeaux Weasley mais ils passent tout de même un bon paquet de temps ensemble. C'est la même chose pour Théodore et la blonde, enfin..je ne sais pas si je peux dire qu'il " passe du temps ensemble " tout a plus ils s'assoient côte à côte et Vac à leurs occupations mais c'est déjà énorme pour Nott sachant le côté purement solitaire qu'il entretient. Tout en caressant Garfield je fixe la salle, Potter a fait du bon travail elle est très jolie et le côté ouvert la rend d'autant plus lumineuse. L'intérieur est vraiment plus beau que l'extérieur. Un léger sourire effleure mes lèvres en observant Pansy et Hermione. L'une lit un livre comme habituellement et l'autre est littéralement étalée sur la table à ses côtés. La brune toujours légèrement son regard et un sourire amusé se peint sur ses lèvres en fixant pansy avant qu'elle ne relève le regard vers moi et me souris. Cette scène quelques mois auparavant m'aurait semblé totalement hors de pensées mais là je lui souris juste et toujours mon regard vers un autre duo, ou plutôt trio ? Blaise est assis dans un fauteuil entourant de ses bras la rouquine et jouant aux échecs avec le rouquin. Tiens ? Il ne sait pas se décider ? Et le regard de ce fameux rouquine, est-ce de la possessivité fraternelle envers sa sœur ou autre chose ?

Je n'ai pas le temps de m'attarder sur ça que Garfield s'est prestement retiré et qu'un autre chat roux s'y loge. Je me tourne vers la personne et tombe sur Potter.

H : Toi tu prends le chat de Mione et tu me laisse MON chat.
D : Mais je préfère Garfield moi !
H : Ais-je l'air d' avoir quelque chose à faire à Malfoy ? Non !

Il part donc là où il était avant de me voler moi- enfin son chat. Foutu Potter ! Je fixe Pattenrond et celui-ci me mord avant de fuir.

D : Foutu chat !!
Hé : Tu n'as qu'à être un peu plus calme.

Je relève le regard et tombe sur Granger caressant son chat sans que celui-ci ne rechigne.

Hé : Tu vois ? Moi il ne dit rien.
R : Ton chat c'est le diable, il n'aime que toi.
P : J'avoue, moi il m'a mordu.
Hé : Tu as peur des chats en même temps, il le sent.

Un long débat sur Pattenrond commence et j'en profite pour discrètement s'éclipser. Enfin discrètement. J'aurais sûrement pu être discret si je n'avais pas foncé dans un torse froid.

D : Aie mais faites attention putain !
S : Ton langage est jeune .

Je me crispe alors que la voix froide s'insinue en moi. Oups..

D : Désolé le parrain.

Je fais une moue contrite alors qu'il roule des yeux et tapote mon crâne avant de passer son chemin pour aller voir Remus dans sa chambre. Je fixe sa cape voler éberlué. C'était quoi ça ? Bref, je n'ai pas le temps de m'y attarder, j'ai d'autres chats à fouetter. Et ce n'est pas qu'un jeu de mot.

Je monte alors les marches en direction de la chambre de ce voleur de chat et ouvre la porte, tombant sur un spectacle étonnant, mais appréciable.
Potter se trouve être en plein milieu de sa chambre à s'entraîner à se battre, tantôt avec sa baguette tantôt avec notre collier transformé en dague. Je m'appuie au cadran de la porte et tout comme Garfield je le fixe. Ses mouvements sont net et précis quoique légèrement trop brusques. Comme ci il essayait d'évacuer ses émotions. Des gouttes de sueur commencent à parler sur son front et sa respiration est légèrement plus accentuée qu'au repos. Lorsqu'il se tourne vers moi baguette levé, ayant enfin remarqué ma présence, je lève les mains en l'air pour faire l'innocent.

D : Je ne fais qu'admirer mon cher.

Il roule des yeux et jette son collier et sa baguette sur son lit, automatiquement le chat s'y précipite pour jouer avec.

H : Qu'est ce que tu fou la ?
D : Je venais d'origine me plaindre de ton manque de délicatesse.
H : Mais finalement ?
D : En te regardant t'entraîner je me suis dis que tu aurais peut être besoin de parler.
H : Parler de ?

D'une blessure profonde que tu cache et qui nécessite d'évacuer la pression peut être Harry ? Mais finalement je ne fais que hausser les épaules. J'attendrai qu'il daigne m'en parler. Il retire son pull et par pudeur je détourne le regard m'empêchant par la même occasion de fixer son corps ruisselant de sueur. C'est une très mauvaise idée. Il finit par partir vers la salle de bain et revient une trentaine de minutes plus tard habillé d'un short et t-shirt.

H : Malfoy veux tu bien dégagez de ma chambre ?
D : Non.

Je le vois soupirer et s'asseoir au pied du mur avant de me regarder. C'est la première fois de la journée que j'ai l'occasion de vraiment le fixer dans les yeux. Ses yeux verts si brillants parfois sont là tâches de ..de peur ? Et je remarque maintenant que ses mains posées sur ses genoux replier sur lui même tremble. Mais que se passe t-il ? Prudemment je me rapproche de lui et m'agenouille face à lui. Il fixe obstinément le sol.

H : J'ai peur. J'ai peur car tellement de gens sont morts et tellement de gens pourraient mourir. Et je veux pas être seul, j'ai peur. J'ai peur de tout rater, de ne pas réussir et que ses gens soient morts pour rien. J'ai peur, j'ai peur de tout perdre..

La fin de sa phrase n'est qu'un murmure et je relève doucement son menton pour tomber sur son visage strié de larmes. Cette vision me brise le cœur et d'un instinct que je ne connais pas j'attrape son corps et le presse contre le mien. Le serrant aussi fort que je le peux.

D : Nous sommes là..
H : Pour combien de temps..

Il sanglote contre moi et je serre son t-shirt entre mes doigts me forçant à ne pas pleurer à mon tour.

D : Tes amis sont forts et têtus, jamais ils ne t'abandonneraient.
H : E-Et toi ?

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant