Chapitre 16 : Rapproche toi.

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[Pdv Harry]

Je me lève avec une grimace, je suis épuisé mais je sais que je ne dormirais pas. Et surtout j'ai une affreuse migraine. Ce n'est pas contre eux, j'aime voir leurs sourires et entendre leurs rires. C'est apaisant que cette salle soit si remplie de vie. Mais j'ai besoin de calme, profitant qu'ils se sont regroupés en petit groupe d'activité je m'éclipse en essayant de passer inaperçue. Si aucun ne me voit personne ne s'inquiètera. En souriant je me dirige vers la tour d'astronomie d'un pas las.
Je passe dans les allées sans réellement les voir ou y porter mon attention. C'est dans ces moments-là que le silence interne est le plus dur à remplir. On as beau être dans une fête, ou seul il reste toujours ce silence insoutenable. Celui du deuil..

Dans des moments idiots je me dis que je dois être habitué à la mort mais..on s'y habitue jamais vraiment. Et pourtant la mort fait partie entière de la vie, la mort est clairement la fin de la vie. Chaque instant, chaque action se rapproche de la mort. C'est une fatalité, chaque personne mourra un jour. Mes parents en sont la preuve, et pourtant j'ai grandis en sachant qu'ils étaient morts. Je n'ai pas eu de deuil à faire puisque je ne les ai pas connus en quelque sorte. Où trop peu. Les gens qui les ont connus me le font bien ressentir. " Tu a les yeux de ta mère Harry " " Tu ressemble a ton père ", sûrement, si vous le dites. Souvent je les jalouse, eux qui ont pu partager du temps avec eux alors que moi j'en ai eu si peu. Sirius, longtemps je me suis laissé porter à croire qu'il voulait ma mort, alors qu'il ne voulait que rétablir la justice, et lorsque j'ai la possibilité d'avoir une famille, on me l'a retirée. Encore.
Comme un enfant, il attrape une sucette qu'on lui enlève, encore et encore. La première fois qu'il pleure, tu lui retires ce qu'il aime et je ne comprends pas. La deuxième fois il rigole, c'est peut être un jeu finalement ? La troisième fois il s'énerve, rends la moi, c'est a moi pas a toi. La quatrième fois il ne fait rien, il tourne à une autre activité, je n'ai aucune chance de l'avoir a quoi bon se battre.

Je n'ai pas pleurer pour mes parents, j'ai hurlé pour Sirius. Et maintenant ? Maintenant que je suis seul et définitivement sans famille ? Je dois pleurer ? M'énerver ? Rire ou tout simplement passer à autre chose. Les derniers mois on était habitué à passer à autre chose. Mais ça ne marche que lorsque nous sommes occupés directement, d'une vraie activité qui mobilise chaque parcelle de notre cerveau. Et je l'annonce une fête ne le fais pas, un cours non plus. Trouver le souvenir d'Horace, étudier les souvenirs de Tom, le quidditch, aider ou me disputer avec Malfoy. Ça a mobilisé tout mais..il y a toujours un moment où la pression, les émotions et occupations retombent. Et à ce moment là c'est comme ci toutes mes forces partait. Je me trouve seul, définitivement et complètement seul avec moi-même. Et ce monstre en moi mangeant chaque parcelle de mon bonheur. Le deuil, la peur, la tristesse, la colère, la haine, le désespoir, la rage. Ce monstre, cette boule de noirceur me mangeant de l'intérieur. Et je ne veux pas me montrer égoïste, alors je ne dis rien. J'ai vite appris à montrer un visage heureux, le visage d'un survivant, le visage d'un sauveur. C'est ce qu'on attend de moi, ni plus ni moins.

Je soupire lourdement en m'appuyant contre le rebord fixant le vide. Le paysage est beau de nuit, les étoiles sont visibles. Comme un endroit enchanté. J'aime cet endroit. Non, j'aime tout Poudlard. C'est ma maison ici, à défaut d'avoir un vrai chez moi. Mon esprit une nouvelle fois dérive vers un blond platine au yeux gris si cela existe vraiment. Draco Lucius Malfoy. Mon ennemi de toujours et mon ami du jour. Enfin ami, ennemi. Deux extrêmes en quelque sorte et je ne sais même pas où nous placer. Parfois nous nous plaçons plus proche d'un extrême et la minute d'après d'un autre. Je vois bien au regard d'Hermione qu'elle se questionne sur ça. Si elle ne trouve pas de réponse je ne trouverais pas non plus.

-Que fais-tu là ?

Je relève la tête, le son vient de derrière moi. D'au-dessus de moi précisément. Je plante mes lèvres vert forêt dans les siens et un pâle sourire étire nos lèvres en même temps. C'est que lorsque la chaleur de son corps entoure le miens que je me rends compte que je tremblais de froid.

-Tu as perdu ta langue ?
H : Le chat me l'a mangé.
D : Pattenrond ?
H : Tu connais le nom du chat d'hermione ?
D : Elle le hurle dans les couloirs, j'ai fini par le retenir.
H : Comme Neville avec..
D : Trevor oui je sais.

Je souris amusé et il replace une de mes mèches de cheveux de sa main, la tâche sur son avant bras attire mon attention. Un mangemort. Je me tourne contre lui alors que l'étincelle dans ses yeux disparaît. Il a remarqué ce que je regardais. J'attrape son bras et relève le manche, je fronce les sourcils alors que mon corps se crispe à mesure que le tiens se détend. Il abandonne.

D : Potter.
H : Harry.
D : Pourquoi veux-tu que je t'appelle par ton prénom ?
H : Je sais pas, tu m'as toujours appelé Potter, même tes " amis " font un effort.
D : Ajustement .
H : Y'a aucune logique.
D : Tu y réfléchira.
H : J'ai une question ? Pourquoi fais tu ça ?
D : Je déteste cette marque.
H : Mais tu te fais du mal..
D : Je m'en fiche.
H : Idiot..

Je me penche doucement vers son avant bras et embrasse chaque cicatrice ou plaie en cours de cicatrisation. La peau a goût à son odeur, son corps se crispe à nouveau, je continue sans vraiment comprendre pourquoi, a parsemer chaque parcelle de la peau de cet avant bras. Finalement il retire son bras doucement en me poussant contre le mur à côté de nous.

H : Que fais- tu ?
D : Pourquoi embrasses- tu ma peau.
H : Des bisous magiques..
D : Des bisous magiques ?
H : Ils ont le pouvoir de guérir les blessures au yeux des enfants.

Je baisse les yeux, je suis pathétique. Il va sûrement se dire ça. Je suis définitivement pathétique. Comme ce jour où j'avais trop bu, je suis définitivement un idiot pathétique.

D : Rapproche toi.
H : Tu me plaque au mur, ton corps est collé au mien je ne peux pas me rapprocher.

Il hausse un sourcil comme dénonçant mon mensonge, je rougis et rapproche mon visage du sien sans oser le regarder.

D : Regarde moi.

Non, non je veux pas..je peux pas.

D : J'ai dis regarde moi.

Je secoue la tête refusant, il soupire. Son souffle s'abat sur ma joue. Menthe et mélange de punch. Sans alcool, Hermione l'exige sous les jérémiades de Ron. Ses doigts longs et fins se glissent sous mon menton et dérivent mon visage vers le sien. Sans que je ne puisse ou ne veule je ne sais pas exactement, mon regards se planté dans le siens. Il est si profond et si ..

D : Pourquoi..
H : Pourquoi quoi ?
D : Pourquoi ton regard est toujours si vert.
H : J'ai le-
D : Je m'en fiche.

Je rigole, j'aime savoir qu'il s'en fiche. Que mon regard est apprécié sans comparaison avec ma défunte mère.

D : Tristesse.
H : Tristesse ? 
D : La mélodie de ton regard, voilà ce qu'elle me chante. Pourquoi es tu triste ?

Je baisse la tête, ce serait égoïste de parler de ça avec lui. Et puis il s'en fiche. Il me déteste non ?

D : Finalement non, je vais développer mon idée.
H : Laquelle ?
D : Tu m'évertue de sauver tout le monde, mais toi qui te sauvera.
H : J'ai vraiment pas besoin d'être sauvé tu sais ?
D : Tu mens, tu as besoin d'être sauvé je le vois. Au début de nos années tu avais cette étincelle dans le regard. Elle s'intensifie à chacune de nos altercations. Et peu à peu, elle s'est éteinte. Comme ci quelque chose l'étouffait. Et tout le monde sait qu'un feu pour être éteint est souvent étouffé. Un jour elle s'est éteinte entièrement, et j'essaie, j'essaie avec mes armes de combattre cette chose qui étouffe ton étincelle. Mais je n'y arrive pas, elle s'allume parfois, puis elle s'éteint à nouveau. Et je veux pas ça ! Bordel détestes moi encore mais ne te laisse pas sombrer… je t'en prie.

Je le fixe la bouche ouverte. Stupéfaction. Je dirais que c'est l'émotion qui prend le dessus sur le reste. Importe til réellement de l'importance à ça ? Il a l'air si touchant.. si vrai.
Je ferme les yeux et les rouvre avant de le prendre dans mes bras sous une action impulsive.

H : Merci.

Coucou vous ! Petite note d'auteur pour vous préciser que j'ai rajouté des aesthetic dans la partie " aesthetic" Je vous laisse ! En espérant que l'histoire vous plaise.

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant