Chapitre 42 : Traître

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[Pdv Harry ]

Je fixe ce corps froid à mes pieds. Je passe le bout de mes doigts sur sa joue les larmes montant à travers mon corps. Je les bloques dans ma gorge et à leurs tours elles bloquent ma respiration. Non..pas encore mort, non..on a réussi, on est revenu et ..ils étaient là, ils nous attendaient. Comment..pourquoi..
Je me souviens encore de son regard bleu, bleu de peine, bleu de résignation, bleu de détermination avant qu'il ne me cache. Je me souviens encore de la main rassurante de Severus posée sur mon épaule. Je me souviens qu'il est sorti de l'ombre, je me souviens de ce flash vert. Toujours ce même flash vert..et je me souviens de ce rire..et je me souviens de ce corps tombant dans le vide.
J'ai descendu les marches aussi rapidement que mon corps le voulait bien, j'ai couru à en perdre la tête, ma respiration ne suivait pas mais j'en avais rien a faire. Il fallait, il fallait que je sois là. Mais encore une fois ma présence était inutile, son corps a heurté le sol se brisant en million de morceaux. J'ai fixé le ciel, j'ai fixé la tour oh bellatrix me lancer un regard fou léchant sa baguette. J'ai croisé le regard de Severus mais je ne me suis pas autorisée à y rester. A la place je me suis entendu hurler, courir et tomber à ses côtés. Encore un mort. Je n'ai rien pu faire, il est mort devant moi. Encore une fois. 

Mes doigts rencontrent sa peau si pâle, mes yeux rencontrent les siens si vide. Je tremble, j'ai conscience de la présence de tous les élèves. Mais j'en ai que peu à faire. Il- non.. Je murmure des excuses en boucle, ma voix se brise. Je suis désolé..je ne savais pas si..je n'ai pas su vous aider. Je n'ai pas su nous protéger..je suis désolé..je n'ai pas su..Je ne sais pas si ma voix est perceptible ou si ces plaintes sont seulement internes. Je ne sais pas. Je sens un corps s'approcher de moi et m'attraper. Je me sens tirer contre un corps chaud mais je ne quitte pas ce corps froid du regard. Je sens cette odeur si envoûtante mais je garde les pieds sur terre alors que son esprit est déjà hors de cette terre.

Je me souviens, je me souviens de mes débuts ici. Je ne pouvais pas dormir, je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à me résoudre à fermer les yeux, par peur que tout ne soit qu'un rêve . J'avais peur, j'étais terrifié. Alors j'erre dans les couloirs sans réel but. Souvent je finissais par m'asseoir devant une tapisserie dans le noir en fixant les tableaux jasé entre eux. Puis j'entendais des pas, qu'importe où j'étais il savait toujours me trouver. Il s'asseyait à côté de moi en silence dans son horrible pyjama violet aux étoiles jaunes. Je me moquais de lui " Monsieur votre pyjama est horrible " il souriait face à mon rire. Ça a duré longtemps, et je le soupçonne de mettre toujours un pyjama plus horrible chaque soir qui passait. Puis un jour j'ai fini par pouvoir dormir, mais les cauchemars me hantent alors je reprends mes balades nocturnes. Cette fois on ne s'asseyait pas dans un couloir, on allait dans son bureau et il m'apprenait des choses. Combien de fois je me suis retrouvée ici à apprendre face à la pensée, face à ses objets. Parfois je venais observer la fenêtre, il posait sa main sur mon épaule et me fixait juste. Et je me suis fait avoir, de nombreuses fois. Ses bonbons ne sont pas recommandés, d'après vous de qui vient la rumeur " ne prenez pas les bonbons au citron du directeur " de nous oui. Ils sont délicieux ses bonbons, c'est ceux à l'anis qu'il ne faut pas goûter, mais en propageant cette rumeur nous en avions plus.  c'est peut être un vieux fou manipulateur, il m'as peut être abandonné dans une famille horrible mais il a de nombreuses fois apaisé mes nuits. Personne n'est parfait, il n'est qu'un homme après tout.

J'entends vaguement à nouveau des mots doux prononcés par Draco, je ne veux pas l'écouter. Si je me concentre trop sur la réalité, je sentirais cette douleur, ses larmes et surtout..la haine. Il attrape ma main, noue nos doigts sur nos baguettes et relève nos bras. Je relève le regard vers le sien, il me fixe avec cette tendresse si nouvelle. Je me concentre à nouveau sur son visage figé avant de remarquer un mouvement sur ma gauche. Des êtres habillé de noir partir vers la cabane d'Hagrid. Un être vêtu de noir s'enfuir après un acte ignioble. Finalement je redescends sur terre, je redescends et je ressens mes émotions. Je ressens à nouveau cette haine qui a grimpé dans mes veines. Je ressens à nouveau tout le reste disparaître. Un seul objectif, une seule émotion, un seul moyen d'y parvenir. Je m'échappe de ses bras, me relève et court. Il se tourne et me regarde, il accélère. Je fais de même, je n'aurais pas pu courir à cette vitesse sans l'appui de la magie que je sens s'électrisent dans mes veines. Il va me le payer. D'abord, mes parents et maintenant les autres. Il va me le payer, il n'est qu'un traître. Prince de sang mêlé ou pas, parrain ou pas, espion ou pas. Je le tuerais.

Je lève la baguette, la serre un peu plus fort. Le souvenir de Dumbledore et son sourire malin laisse place à un Severus avancer dans les couloirs dans son mouvement de cape si caractéristique. Sectumsempra. Il le connaît bien, il le bloque. Il se tourne face à moi, le vent fait voler ses cheveux et ses capes. Le vent claque mes cheveux sur mon front et me gèle. La haine me réchauffe. Je me mets en position d'attaque, il fait de même. Avant il ne l'aurait pas fait, mais ce n'est plus un jeu. Je sens au fond de moi cette magie qui m'appelle, cette chose au fond de moi qui s'amuse de tout ça. Je l'ignore, je me concentre sur cet homme, je me concentre sur ce traître.

S : Harry..tu ferais mieux de te calmer. Tu perds encore le contrôle.

Je penche la tête de côté avec un rire. Crois t'il pouvoir me dire quoi faire ? Je n'en ai strictement rien à faire de ses mots futiles qui sortent de ses lèvres si viles. Ma baguette tourne dans ma main, sans prévenir j'enchaîne les sorts. Expelliarmus, petrificus, sectumsempra, arresto momentum, ebublio, bombarda, diffundo, flipendo, incendio. Mais il repousse mes sorts, à chaque fois. Il n'attaque pas, il se protège seulement. Il ne se bat pas, il essaie simplement de fuir. Lâche. Traître.

S : Dis le à voix haute !
H : Sors de ma tête !
S : Protège-la !
H : Je pourrais peut être le faire si le professeur qui étais censé me l'apprendre n'étais pas un idiot de connard de lâche égoïste et traître !!!

Je m'avance, il lève sa baguette. Je continue, il se crispe.

S : Recule.
H : Pourquoi ? Tu as peur ? Lance le ce sort, vasi. Tu n'as pas hésité pour lui. FAIS LE !

D'autres pas, quelqu'un se place à côté de moi et attrape ma main. Son regard s'abaisse sur nos mains liées et quelque chose semble y passer avant qu'il ne range sa baguette.

S : Je ne te tuerais pas.
H : Tu l'as bien tué lui. Tu as bien causé leurs morts. Tu crois que je ne la prendrai jamais ? Ne me regarde pas comme ça ! En plus d'être un harceleur d'élève, tu es un traître, un faux espion ou un espion qui c'est lui même perdu a force de mettre des masques, tu as trahi celle que tu étais censé aimer, tu as causé leurs morts, tu ose te tenir devant moi après être la raison de leurs morts, et maintenant tu le tue lui ? Tu es pathétique.

Mes mots sont froids, la haine est là. Mais le vent bouillonnant dans mes veines, c'est calme au contact de Draco. Severus recule d'un pas semblant blessé, bien. Ressens la douleur, elle n'est que le premier de ce que je te ferais. Il me fixe horrifié avant de disparaître dans un éclat de fumée. Au moment où il disparaît mon objectif fait de même, et l'adrénaline qui me permettait de tenir s'évapore tout aussi rapidement me faisant tomber à genoux puis en arrière. Heureusement Draco est là et me rattrape doucement en me calant contre lui, je me blottis contre son ventre en pleurant à chaudes larmes.

H : Pardon..je suis-
D : Chut..on n'en parlera pas après.

J'entends des battements d'ailes et Buck se pose près de nous. Je sent nettement le mouvement de recule de Draco

H : Il te fera rien, suit mon exemple.

Timidement il faut comme moi et quelques minutes après nous sommes sur son dos, je m'accroche à Draco alors qu'il me détruit les hanches de part sa peur. Je lance un dernier regard à Poudlard, la marque, les cris, les mangemorts qui arrivent, la cabane d'Hagrid en feu, les sorts..et nous...nous fuyons.

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant