Chapitre 57 : Douleur et colère.

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[Pdv Ron ]

Je me réveille en sursaut après un nouveau cauchemar et Hermione avance vers moi sous moi soupire.

Hé : Ça va ?
R : Oui, et toi ?
Hé : Ça va.

C'est faux, enfin je peux pas énormément m'en plaindre puisque j'ai menti. Mais moi c'est par douleur et inquiétude, qu'elle est son excuse ?
Directement sa main se glisse sur mon pull et l'abaisse pour pouvoir y voir la blessure. Je grimace de douleur et tourne la tête pour qu'elle ne le voit pas, pendant qu'elle s'occupe à nettoyer la plaie je fixe les personnes présentes dans cette tente. Si on ne compte pas Hermione qui me soigne il y a plus loin Blaise et Pansy qui semble jouer a un jeu d'échecs, je remarque le petit regard qu'il pose sur moi et j'aurais sûrement pu en rougir si elle n'avait pas touché un endroit sensible.

R : Aïe !
Hé : Désolé..mais cesse de bouger aussi !

Je grogne et repose mon regard vers le deuxième groupe, Draco et Harry sont face à face en train d'étudier une nouvelle piste, et au vue du froncement de sourcil du brun ils s'entraînent aussi à l'occlumencie. Qu'elle perd du temps.

Elle a fini, j'ignore ses paroles et allume la radio. Je ne cesse d'écouter les informations et les noms cités, les blessés, tués ou prisonniers de cette guerre que nous avons fui. Je m'attends chaque jour à entendre un membre de ma famille, ça n'est pas encore arrivé. Pas encore.

H : Tu devrais penser à éteindre cette radio.
Hé : Et à faire passer le collier.
R : Non.
H : Si ! Cette radio ne fait que plomber l'ambiance !
P : Car de base il y en avait une ?
R : Je me renseigne sur moi.
B : Comment ça " toi " ?
H : Oui, on t'écoute.

Je relève mon regard vers eux en remettant correctement mon pull. Je sens un picotement le long de ma colonne vertébrale et la haine remonte petit à petit. On est partit, on a fui, on ne sait pas où sont les Horcruxes, on ne sait pas comment les détruire ou alors nos moyens de le faire sont introuvables, des gens meurent et eux ils sont là à jouer..

R : Bah oui ! Toi Harry tu peux pas comprendre tu n'as pas de famille, toi Hermione ta famille est tranquillement en Australie, et pour les autres c'est contre votre famille que la mienne se battra ! Donc bien sûr que vous ne pouvez pas comprendre.

Ils me fixent tous comme figés et pour certains colériques. Avant que l'un d'eux ne puisse parler et encore plus me taper sur le système, je le lève, emporte ma braguette et sort de la tente rapidement. Stupide.
J'ai à peine le temps de faire une trentaine de mètres dans la forêt que j'entends des pas derrière moi et qu' une main effleure mes doigts. Je me tourne dans la ferme intention d'en découdre mais le visage énervé de Blaise m'apparaît avant qu'il ne m'arrache le collier.

B : A quoi tu joues.
R : C'est même pas une question.

Il ne répond pas, non a la place son visage terminé de se stopper dans un masque de froideur, cette froideur me fait exploser.

R : J'avais une famille unie ! J'avais un rat ! J'avais une chambre ! Je n'étais pas blessé ! Je ne m'inquiétais pas pour leurs morts en permanence ! Nous n'étions pas en guerre, pas comme ça ! J'ai le droit de péter un capable ! J'ai mal ! J'ai peur ! Tu comprends ça Blaise ! J'ai peur que tout ce qu'on fasse ne sers à rien et que quand on revienne ma famille soit morte...j'ai tellement...peur..

Je déteste avoir les larmes aux yeux..et pourtant je vois ma vision devenir flou et des perles sales s'étaler sur mes joues. Je suis si..

B : Je t'interdis de penser ça c'est clair ? Écoute-moi bien Ronald Bilius Weasley ! Tu es fort, tu es courageux mais tu dois apprendre à montrer tes émotions dans le bon sens. Tu as peur ? Dis le, parle nous, laisse moi te rassurer. Mais à la place de ça tu attends, emmagasine jusqu'à dire des choses blessantes à tes meilleurs amis et à nous !

Je baisse la tête alors que ses mots tranchants résonnent dans le calme de la forêt. Le pire est qu'il a raison..

B : C'est à moi de porter le collier, tu es blessé et tu es rempli de doute. Des doutes dont ils se sers.

Je relève le regard vers lui et je remarque que son visage est moins froid, plus calme et un léger sourire entame sa progression sur ses lèvres.

R : Je m'excuse.
B : Ma mère est une garce, je l'ai toujours détesté. Ce n'est pas à moi que tu dois des excuses.

Je tourne la tête vers la tente que je distingue plus loin et me crispe. Il est hors de question que j'y aille m'excuser.

B : Tu as tellement de fierté.
R : Parle pour toi le serpent.

Il hausse un sourcil amusé et attrape mes hanches en me tirant brusquement vers lui. Nos corps s'entrechoquent et nos lèvres s'effleurent. Je rougis et frissonne. Par merlin sa proximité a toujours le don de..

B : Ne pars plus comme ça..j'ai eu peur.
R : Peur ?
B : Peur que tu ne revienne pas, peur que tu sois blessé. Je n'ai pas de maison qui m'attends, ma maison c'est toi.

J'ouvre de grands yeux et il profite de ma surprise pour m'offrir le baiser le plus passionnel de toute ma vie. Un instant je n'y réponds pas, trop assailli par le doute et les répercussions que ça aura. Mais tout ça est bien loin de moi lorsque ses mains caressent doucement la peau du bas de mon dos. Alors pour la première fois depuis longtemps je me laisse aller contre lui, entre ses lèvres et ses bras. Ce garçon est la solution à moi. Ce garçon est la seule chose qui apaise ma colère et ma douleur. Il se recule doucement de mes lèvres et me garde néanmoins dans ses bras et moi je remonte mes mains pour caresser sa nuque.

R : Ne me laisse pas partir.
B : Jamais.

Je lui sourit, il répond à ce sourire et attrape finalement ma main. Bon..il ne me reste plus qu'à m'excuser...

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant