Chapitre 37 : Pourquoi..

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[Pdv Harry ]

Je me lève lentement de mon lit, les rayons du soleil auraient sûrement pu me réveiller si j'avais dormi. Enfin, dire que je n'ai pas dormi est un mensonge. J'ai dormi, mais la qualité et le nombre d'heures de sommeil ne me le font pas sentir. Disons que rêver de votre pire enemies qui torture votre professeur ce n'est pas le meilleur des rêves. Je secoue la tête et essaie de faire sortir ses hurlements d'agonie de mon esprit. Les sorts pleuvaient..il était à genoux à demi nu. Sa peau blanche lacéré de part et d'autre, le sang coulant le long de son torse pour arriver en une flaque si rouge qu'elle en devenait noir. Ses yeux déjà vides auparavant semblent me supplier de l'aider alors même qu'il ne me voyait pas. Il semblait déjà..mort. Et lui..ce monstre sans cœur ne cessait de lancer ses sorts avec un rire sadique, lorsque l'envie devint plus forte il laissa tomber sa baguette et continua avec ses propres ongles. Au fur et à mesure les cris se sont dissipés ne laissant place qu'au murmure de douleur. Après des heures ainsi il s'est évanouit et Voldemort n'as fait que tourner les talons en réclamant à ce que son salon soit nettoyé.  A quoi bon voir cette scène a quoi bon en être un spectateur si je ne peux pas l'aider ? Il combat jour et nuit pour nous et moi je le regarde se faire torturer.

-H-Harry ?

Je relève à nouveau le regard planté dans celui bleu de mon meilleur ami, et c'est là que je remarque qu'au lieu d'avancer vers ma destination je le fixe dans son sommeil tout en serrant avec force et rage ma propre baguette. J'ai dû lui faire peur..

H : Mm désolé, j'étais perdu dans mes pensées. Rends toi.

Heureusement pour moi il se rallonge en baragouinant et je continue mon chemin. Sur mon passage j'ignore comme je peux la noirceur des pièces que je traverse, noirceur semblant vouloir étendre ses bras vers moi et m'attraper. Ne vous faites pas de bile..vous n'avez pas besoin de faire d'efforts pour que je sombre dans la noirceur. Je le sens chaque jour un peu plus.

Je passe à travers la salle commune, observant le feu éteint dans la cheminée et un souvenir me revient. Celui de Sirius, risquant sa liberté pour me parler et s'assurer que je vais bien. J'avance vers la cheminée et m'y laisse tomber à genoux en fixant les cendres. L'espoir au fond de mon cœur nait, celui que les cendres deviennent flammes qui elles-mêmes deviennent son visage. Mais rien, rien. Cet espoir est vite enseveli sous un nouveau souvenir. Celui de ce même visage tombant à travers le voile, de sa main se tendant vers moi et des bras de Remus me retenant. Mon cœur se brise de la même manière que ce jour-là mais la différence est que je n'hurle pas. A la place je ravale ce crie si dévastateur et me relève lentement.

Je continue mon chemin les épaules un peu plus basses et me dirige en de petit pas vers la salle où Dumbledore a entreposé le miroir. Il m'a dit de ne pas trop y être, je le sais bien. Mais je n'y ai pas été depuis ce soir-là, le premier soir où j'ai affronté Voldemort. Si on ne compte pas mes un ans, bien entendu. Il est là, trônant au milieu de cette pièce vide, recouvert d'un drap. A nouveau, d'elles mêmes, mes jambes avancent vers lui. Je m'arrête à une distance respectable, ma main se lève et s'accroche au tissu rempli de poussière. Je ferme les yeux et ma main s'abaisse, emportant avec elle le drap.

Je ne veux pas ouvrir les yeux, j'ai peur de ce que je verrais. Le reflet de ce que nous désirons le plus. Pour un homme riche et qui as tout ce qu'il veut ce miroir ne serait qu'un simple miroir lui exposant seulement son reflet. Mais pour quelqu'un comme moi qui a perdu beaucoup de choses il a énormément à montrer. Je déteste penser ça, des millions de gens ont perdu bien plus que ça et je suis là face à ce miroir, terrifié d'y voir son reflet. Pourquoi hein ! De quel droit je me plains sur mon sort de quel droit !

Mué par une colère dirigée sur ma propre personne, j'ouvre les yeux et un hoquet d'horreur sort d'entre mes lèvres, aussitôt les larmes emplissent mes yeux et rendent mon regard trouble. Je me sens perdre les maigres forces que je possède et mes muscles lâchent me faisant tomber à genoux. Maman..papa..Sirius..Cédric..ils sont tous là derrière moi a me regarder avec un sourire et à côté Hermione Ron draco Ginny Théo Pansy Blaise Neville harper Luna Hannah les jumeaux albus Severus Remus ils sont tous là, ils sont partout autour de moi. Chacun en vie, chacun heureux. Je pose ma main sur le reflet, sur cette surface froide et dure et j'éclate en sanglots. Ils sont pas là..c'est seulement la magie..seulement la magie. Cette chose qui m'as tout pris..pourquoi..pourquoi..

Dès les premières années de ma vie, la magie a tout détruit. Elle m'a pris mes parents, elle a détruit mon enfance, mon adolescence. Elle a tout détruit. Ceux n'ayant pas la même conviction , mes proches sont du côté de ceux qui les ont tués. Je suis du côté de ceux regardant leurs corps tomber dans les voiles de la mort. Je suis du côté de ceux pour qui ont meurt. Je ne veux pas être de ce côté, je ne veux pas non plus être du côté de ceux qui volent leurs vies. Mais être suisse et ne rien faire ? Ça non plus je ne veux pas. Alors qu'est ce que je devrais faire !

J'hurle, je pleure, je sanglote, je gémis, je tremble. Mon corps semble ne plus m'appartenir et mon regard reste fixé sur ce que j'aimerais qu'il soit. Que dois-je faire pour que ce reflet devienne ma réalité ? Je ne peux pas, les morts ne viennent pas à la vie. Je n'ai pas le droit d'espérer cela. Mais je ne suis qu'un enfant ..je ne suis qu'un enfant perdu et apeuré qui veut ses parents. Qui veut sa famille. Pourquoi m'ont t'il aider ? Qui m'a sortie de cette maison ? Pourquoi ne m'as tu pas laissé mourir avec mes parents ?

"Tu dois sauver le monde sorcier, une grande tache est sur tes épaules " je ne veux pas. Je ne veux pas. Je veux qu'on me prenne dans leurs bras, qu'on me dise que tout ira bien.
Après la tristesse, la colère prédomine. Je fixe ce miroir avec les gens qui vont mourir ou qui sont déjà morts. Je fixe ce miroir avec les choses qui n'arriveront pas, et il explose. Il explose entièrement en mille morceaux, des morceaux qui volent autour de moi. Je regarde un morceau passer proche de ma joue et la couper. Ce morceau ou le reflet des yeux aussi vert que moi est. Je regarde ses morceaux retombés au sol avant qu'il ne se mette à tourner autour de moi.

C'est lui. C'est lui. C'est de sa faute. Il m'a tout pris pour ses idéologies. Il m'a pris mes parents, il m'a pris mes amis. Il m'a pris mon enfance. Il a pris à des millions de gens des millions de choses. Il doit payer. Il doit payer. IL DOIT PAYER !!!

-HARRY ! CALME TOI !

Je sursaute violemment et en un coup la haine redescend emportant avec elle l'éclat de pouvoir qui naissait entre mes veines. Je me tourne doucement et fixe draco terrifié à l'autre bout de la pièce.

H : D-draco..je ..

Je le fixe un peu plus et remarque une griffure sur sa joue. Je l'ai blessé..encore. Je me relève sous les crissements de verre et me rapproche de lui effleurant sa joue avant d'exploser à nouveau en larme.

H : Pardon..mon dieu..je suis désolé..pardon..

Il attrape mes joues avec un regard déterminé, toute peur à déserter son regard.

D : Tout va bien je vais bien, je suis là tout va bien.

Je tombe, épuisé. Il me rattrape et je m'accroche à sa chemise. Doucement il se met à me bercer en ne cessant de répéter qu'il est là et que tout va bien, séchant chacune des larmes qui s'échappent de mes yeux.

D : Tout ira bien..je te le promets.

La pâleur de ta peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant