Derrière toi

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Une fois de retour dans le château, Severus allait partir pour les cachots, pour rentrer dans son dortoir, mais Hermione le retint. Elle se mordilla la lèvre, puis se décida, l'entraînant à sa suite, sans tenir compte de ses protestations.
Une fois au septième étage, elle s'arrêta devant la tapisserie de Barnabas le follet, et ferma les yeux un long moment. Puis, elle fit trois allées et venues, et elle entendit Severus hoqueter en voyant la porte apparaître.

Elle lui fit face et il la fixa longuement. Puis, il grogna, d'une voix glaciale qui ressemblait fortement au ton qu'il adopterait adulte.
- C'est quoi cette porte derrière toi ? Et comment tu savais comment la trouver ?


Hermione ne répondit pas immédiatement, se contentant d'ouvrir la porte de la salle sur demande et d'inviter son ami à entrer. Les sourcils froncés, Severus la dévisagea un long moment, puis il soupira et entra. Le fait qu'Hermione venait de l'aider face à la version sauvage de Lupin pesait bien évidemment dans la balance et il espérait visiblement une explication.

Ils s'installèrent face à face, et Hermione se frotta le visage. Elle ne savait pas quoi dire pour expliquer la situation, puisque lorsqu'elle avait tenté, Severus ne s'était souvenu de rien. Finalement, elle décida d'être le plus honnête possible, en restant volontairement vague. Elle savait parfaitement que le Serpentard n'aimait pas le mensonge.
- J'aimerais tout te dire en détail, mais je ne peux pas.

Une lueur d'inquiétude passa dans le regard onyx et Hermione sentit son cœur se réchauffer.
- Tu as fait un serment inviolable ?
La jeune fille secoua doucement la tête, rassurant légèrement le jeune homme puis elle haussa les épaules en détournant le regard.
- Je ne peux pas parler librement. Je... La dernière fois tu as tout oublié. J'ai supposé que la magie...

Severus plissa les yeux, en la fixant avec attention. Il cherchait visiblement de quoi elle pouvait bien parler, et Hermione espérait que son esprit brillant lui permette de rapidement comprendre dans quelle situation elle était.
- Donc. Tu n'es pas amnésique ?
- Non.
- Et tu n'es pas d'ici.
- Non.

Severus hocha la tête lentement. Hermione eut un sourire tremblant, et relâcha légèrement ses muscles lorsque le Serpentard s'installa un peu plus confortablement.
- Alors qu'est ce que tu peux me dire ?
- Ça serait plus simple si je le savais.

Il y eut un nouveau silence, puis Severus se pencha brusquement vers elle, la détaillant fiévreusement.
- Tu n'es pas d'ici, mais tu connais Poudlard comme ta poche.
Hermione hocha lentement la tête, déterminée.

Le Serpentard hoqueta, et secoua doucement la tête.
- Tu as voyagé dans le temps, n'est-ce-pas ? C'est pour ça que tu ne peux pas en parler librement.
L'hésitation de Hermione ne passa pas inaperçue et fut suffisante pour l'adolescent. Il resta silencieux, rassemblant visiblement ses idées.

Finalement, il sembla accepter la situation.
- Tu me connaissais, n'est-ce-pas ? D'où tu viens ?
Hermione soupira.
- Ma présence a tout changé. J'ai envie de tout te raconter, mais...
- Je ne risque pas de t'oublier, Hermione, tu es l'unique personne à rester proche de moi. Même si je ne comprends pas pourquoi.

La jeune fille baissa la tête pour fixer ses mains, jouant distraitement avec ses doigts. Puis, elle prit une grande inspiration.
- Je sais que tu es... que tu resteras quelqu'un de bien. J'ai confiance en toi. Et mon meilleur ami, celui qui m'a envoyé ici pour me sauver la vie, m'a dit de te faire confiance.
- Tu disais que tout avait changé pourtant.

Hermione releva brusquement la tête, sourcils froncés.
- Peut être. Mais j'ai toujours confiance en toi. Et je ne reste pas près de toi par intérêt ou pour ... je ne sais quoi. Je t'apprécie réellement, Severus, et je suis heureuse d'avoir appris à te connaître de cette façon.

L'adolescent se renfrogna, mais ses yeux ne pouvaient pas vraiment cacher son émotion. Le silence retomba entre eux, alors que Hermione essayait de déterminer à quel moment le présent - son passé - avait commencé à dérailler.
Distraitement, Severus posa une question, les yeux dans le vague.
- Alors si ce n'est pas moi, qu'est ce qui a changé ?
Hermione grogna.
- Les Maraudeurs.

Severus eut un reniflement méprisant.
- Quelle surprise.
Malgré elle, la jeune fille gloussa.
- Oh allez ! Tu as bien dû te rendre compte que les choses semblaient... déraper ?
- Déraper ? À quel moment ? Lorsqu'ils ont essayé de me tuer la première fois ? Ou lors d'une des fois où ils m'ont passé à tabac sans pitié ?
- Ils sont stupides, je sais. Mais...
- Mais ? Quelle qualité vas-tu bien pouvoir leur trouver ?
- D'où je viens, les choses n'étaient pas à ce point. Enfin, je ne pense pas.


Severus changea brutalement de sujet, déstabilisant son amie.
- C'est la guerre n'est-ce-pas ? Les Mangemorts tout ça, ça va prendre de l'ampleur ?
Hermione hocha la tête en détournant le regard.
- À un point que tu n'imagines même pas !


Le Serpentard blêmit légèrement, visiblement inquiet.
- Pour quelle raison es-tu revenu à cette époque précisément Hermione ? Qu'est ce que ton ami voulait que tu changes ?

Agacée, elle leva les bras au ciel, avec un grognement agacé.
- Je n'en sais rien ! Il... Bon sang ! Il ne m'a même pas parlé de ce sort ! Il me l'a jeté en pleine bataille, alors que nous étions en train de nous faire... massacrer.

Severus se glissa jusqu'à elle, visiblement perdu. Puis il l'attira contre lui, malhabile. Hermione savait qu'il n'avait pas vraiment l'habitude des contacts physique et ce geste de réconfort était encore plus précieux à ses yeux.

Après un long moment de silence, Severus prit la parole, déterminé.
- Et bien je suppose que nous pouvons toujours voir ce qui arrivera et faire au mieux ? Je parie que ton ami était... enfin sera un Gryffondor.

Hermione leva les yeux vers lui, bouche bée, puis elle partit dans un fou rire mémorable, alors qu'elle imaginait ce qui se serait produit si c'était Harry qui avait voyagé dans le temps... Entre deux gloussements, les larmes coulant sur ses joues, elle hoqueta.
- Il ira à Gryffondor, mais tu n'imagines même pas à quel point il a un côté Serpentard. D'ailleurs, le choixpeau a longuement hésité.

Et face à l'air effaré de Severus - pour qui visiblement le mélange des deux maisons était inconcevable - Hermione repartit à rire, s'effondrant contre la poitrine du Serpentard.

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