Taquineries

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Totalement concentrée sur un seul objectif - mettre fin à la guerre en épargnant Harry - Hermione avait minutieusement planifié chacune de ses actions. Cependant, son esprit brillant avait omis un léger détail.

Elle avait adopté Harry, comme si c'était une évidence. Tout plutôt que le laisser chez les Dursley, où il serait mal traité toute son enfance. Elle l'avait élevé, oubliant parfois qu'il avait été un jour son meilleur ami, pour le voir comme son fils, au même titre que Rose était sa fille. Elle n'avait pas porté Harry, biologiquement, ils n'étaient pas liés. Mais les liens affectifs étaient puissants entre eux. Indestructibles.
Elle l'avait vu grandir avec émotion, et elle l'avait suivi à Poudlard, pour s'assurer qu'il soit toujours en sécurité quoi qu'il arrive. Contrairement à Severus, elle n'avait pas été surprise de le voir atterrir à Serpentard. Autrefois, elle avait eu de sérieux doutes sur la répartition de son meilleur ami, jusqu'à ce qu'il finisse par lui avouer en riant que le choipeau avait hésité et qu'il avait littéralement supplié pour être à Gryffondor.
Il était le petit garçon qu'elle prenait dans ses bras, qu'elle consolait de chagrins d'enfant, qu'elle rassurait lorsqu'il avait peur. Et puis un jour, il était devenu adolescent.

Comme beaucoup de parents, elle ne voyait pas son fils grandir, voulant toujours le protéger. Le jeune homme cependant, avait compris depuis longtemps que ses parents adoptifs cachaient un lourd secret.

Si Rose était resté hors de la confidence - encore trop jeune - il avait immédiatement mis dans le secret son partenaire dans le crime Drago. Après tout, ils ne se cachaient rien, puisqu'ils se connaissaient depuis aussi longtemps que leur mémoire portait. Ils avaient toujours été là l'un pour l'autre, se disputant pour mieux se réconcilier, mais farouchement protecteurs l'un envers l'autre.

Ils avaient longuement débattu de la situation, rassemblant chaque détail, épiant au maximum les conversations, gardant soigneusement le secret, conscients de l'importance de ce qui se passait juste sous leurs yeux.
Celle qu'il voyait comme sa mère avait toujours été honnête avec lui, et Harry savait que ses parents avaient été tués par un mage noir. Qu'il avait survécu par miracle, et qu'il avait été recueilli pour échapper à son oncle et sa tante intolérants.
Il savait qu'il devait garder le secret sur sa véritable identité, et il n'avait jamais été tenté d'en savoir plus sur ses parents biologiques, qui étaient de parfaits étrangers. À ses yeux, Hermione Granger et Severus Rogue étaient ses parents.

Avec ce qu'il avait entendu autour de ses parents et ce que Drago avait lui même surpris, ils avaient une assez bonne idée de la situation. Drago savait que son père avait porté la marque de Ténèbres mais qu'il avait choisi d'aider Hermione et Severus après que ceux-ci lui aient évité Azkaban. L'un et l'autre étaient conscients des risques et dangers, et ils prenaient soin de garder soigneusement le sujet pour eux. Hors de question d'être surpris alors qu'ils évoquaient ce pan de leur histoire. Ils avaient rapidement compris que Dumbledore était dangereux,et ils faisaient profil bas à l'école, pour éviter d'attirer l'attention sur eux.

Harry avait également une information de plus qu'il n'avait pas osé dévoiler à Drago. A dire vrai, il n'avait même pas osé le suggérer à voix haute. Lorsqu'il était devenu ami avec Hermione Granger, Gryffondor, lors de sa première année, sous l'impulsion de son père, il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre que cette gamine solitaire et sa mère étaient une seule et même personne.
Il avait reconnu sa façon de parler, ses gestes. Il avait aussi reconnu son odeur un jour où ils s'étaient tenus collés l'un à l'autre sous un arbre pour échapper à la pluie.
Dans un premier temps, il s'était légèrement écarté de Hermione, perdu, avant d'accepter pleinement la situation, apprenant à différencier les deux. La Hermione la plus âgée restait sa mère et la plus jeune devint rapidement sa meilleure amie.


Aussi, lorsqu'ils étaient resté dormir au Manoir Malefoy, Harry avait deviné immédiatement qu'il se passait quelque chose. Il avait surpris sa mère fuir en larmes et il avait vu son père perdu. Sans compter le bel hématome qu'affichait le visage de Lucius et la façon... glaciale dont Narcissa parlait à son époux.
Drago et lui en avaient longuement parlé, oubliant leurs plaisanteries et taquineries habituelles. Ils avaient laissé Rose de côté pour épier les Malefoy et avaient surpris quelques mots sur une dispute qui avait eu lieu, avec pour sujet la mère biologique de Harry.

Le lendemain matin, après que Harry eut enlacé ses parents, ravi de les revoir aussi soudés qu'avant, il était resté près de la porte du salon en compagnie de Drago et ils avaient entendu parler d'objets dangereux à détruire. Et voilà qu'après une longue attente, sa mère et Lucius rentraient, visiblement choqués. Comme s'ils venaient de traverser une terrible épreuve, de mener une bataille et de risquer leurs vies. Ou au moins leur santé mentale.

Le peu qu'il avait entendu avait provoqué un frisson glacé dévalant son échine, alors qu'il prenait conscience que tous ces risques avaient été pris uniquement pour lui. Pour le protéger.
Drago l'attira à l'écart, avant de lui murmurer.
- Tu connais quelqu'un qui pourrait répondre à nos questions ?

Harry se mordilla la lèvre, hésitant. Mais le souvenir de l'air bouleversé de ses parents suffit à le décider.
- Mon parrain mais il est aux États-Unis. Je peux... lui envoyer un message mais...
- Mais ?
- Sirius est un parrain super cool. Quand on se voit il est génial. Mais il est pas vraiment disponible tu vois ? Maman dit qu'il est instable.
- Instable ? Tu veux dire cinglé comme ma tante ?
Harry gloussa et secoua la tête.
- Instable comme à ramener une fille différente tous les soirs plutôt. Et à préférer la fête aux responsabilités.

Avec un grand sourire, Drago lui tendit un morceau de parchemin.
- Il a l'air parfait pour répondre à toutes nos questions.
Juste avant d'écrire son message, Harry marqua une légère pause, et il soupira.
- J'espère que mes parents ne m'en voudront pas. Je veux juste les aider...

Le blond ne répondit pas, l'attirant juste à lui pour l'enlacer.
- Harry... Ils sont prêt à se mettre en danger pour te protéger. Je ne pense pas qu'ils puissent réellement t'en vouloir. Et puis, tu as le droit de savoir non ?

Déterminé, Harry hocha la tête, et rédigea sa missive d'une main sûre avant de l'attacher à la patte de sa chouette Hedwige. Il était fou de l'animal que sa mère lui avait offert avant son entrée à Poudlard et dont elle avait choisi le nom avec un sourire nostalgique. Il ferma les yeux alors que l'animal disparaissait à l'horizon.

Une autre vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant