Puissance emprisonnée à l'intérieur

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Depuis trois ans que Harry était entré à Poudlard, il avait vécu une scolarité normale. Aussi libre que pouvait l'être un enfant de son âge.
Severus avait fait en sorte de restaurer l'amitié entre Harry et la jeune Hermione Granger, mais malheureusement, Ron avait son propre cercle d'amis.

Parfois, Hermione ne pouvait s'empêcher de le regarder avec nostalgie, regrettant les moments qu'ils avaient passé ensemble. Elle n'avait rien pu faire, puisque Ron était englué dans ses certitudes. Il avait toujours été persuadé que la maison Serpentard n'accueillait que des criminels, et même si elle le poussait à réfléchir en essayant de faire cesser la guerre entre Gryffondor et Serpentard, il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir pour créer une amitié.

Cependant, le rouquin était parfaitement heureux dans le petit groupe qu'il avait formé avec Neville, Seamus et Dean. Bien que ce constat lui brise le cœur, elle avait conscience que son intervention avait définitivement changé les choses.

*

La paix provoquée entre les maisons ennemies durait, à la satisfaction générale, hormis celle de Dumbledore qui lançait des œillades assassines à Hermione. Cependant, le Directeur n'avait pas le poids de lutter contre l'ensemble des professeurs et il devait s'accommoder de la situation.

Craignant une réaction idiote du vieil homme, Hermione passait du temps à réfléchir aux options qui s'offraient à elle, pour continuer de protéger son fils.
Severus n'était pas dupe. Il la connaissait parfaitement et la voyait aller et venir en marmonnant, il la voyait terriblement distraite et distante. Aussi, il profita d'un soir où ils se retrouvèrent au calme pour la confronter.
- Et si tu me disais ce qui ne va pas, ma douce ?

Hermione haussa les épaules avec un geste de la main comme pour détourner la conversation, mais son compagnon la rattrapa, posant les mains sur sa taille, avec un froncement de sourcils agacé.
- Je veux juste savoir si tu as un problème ?

Elle soupira et se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant comme lorsqu'elle était étudiante. Severus ne put retenir un sourire attendri, se souvenant de tout ce qu'elle lui avait apporté. Il leva un sourcil interrogatif, et elle hocha la tête, abdiquant.
- C'est juste... je me méfie de Dumbledore, il a l'air si... furieux que... que les deux maisons ennemies ne s'entretuent pas ! Il devrait être soulagé au contraire.
- Ignore le. Comme l'a dit Minerva, s'il essaie de mettre la pagaille, il devra en répondre au Conseil d'Administration. Et Lucius se fera un plaisir de calmer ses rêves de grandeur.

Hermione fit un rapide geste de la main.
- Oui je sais. Ce n'est pas ça le problème. Notre troisième année... nous avons eu à faire face à des Détraqueurs, mais pour une fois, ce n'était pas à l'initiative de Dumbledore. C'était parce que Sirius s'était évadé, et il était activement recherché. Tout le monde pensait qu'il avait pour but de s'en prendre à Harry mais il essayait juste de le protéger...
- Alors qu'est-ce qui te gêne ?
- Peut être que nous devrions détruire la puissance emprisonnée à l'intérieur de notre coffre de Gringotts. Sauf que... le moyen que nous avions était d'utiliser le venin du Basilic que Harry avait dû affronter en seconde année. Et je refuse qu'il doive y faire face, quelque soit son âge...


Severus pinça les lèvres.
- Le fameux Basilic dissimulé dans l'école ? Dans la chambre des secrets ?
Hermione acquiesça.
- Il faut parler Fourchelang pour y accéder. Et je n'ai jamais vu Harry... enfin, je ne crois pas qu'il ait encore cette capacité puisque l'horcruxe qu'il avait en lui a disparu.

Le professeur de défense plissa les yeux, et questionna un peu plus sa compagne.
- C'était la seule façon ? Le venin de Basilic ?
Hermione secoua la tête.
- Non. Harry a aussi utilisé l'épée de Gryffondor, mais nous avions déterminé que la lame avait été renforcée après avoir été en contact avec le venin de Basilic. Elle a été forgée par les gobelins et les propriétés...

Severus l'interrompit.
- Je sais. Je connais les propriétés de l'épée. Sans venin de Basilic mieux vaut éviter de tenter l'expérience, nous ignorons quelles pourraient être les conséquences. Rien d'autre ?
Hermione secoua la tête d'un air morne avant de se figer et d'écarquiller les yeux.
- Si. Le diadème, celui qui était dans la salle sur demande. Il a été détruit par un feudeymon.

Severus siffla entre ses dents.
- C'est de la magie noire ça. Qui demande une sacrée puissance et qui aurait pu avoir des conséquences fatales. Lequel de votre petit trio a osé ?

Hermione ricana, mais son regard se perdit dans le vide en pensant à un jour lointain, où ils avaient risqué une fois de plus leurs vies avec Harry et Ron. Elle n'avait jamais pu oublier la chaleur du feudeymon, la panique qui coulait dans ses veines. Elle avait cru qu'ils ne parviendraient pas à s'en sortir, pas cette fois, pas avec ce monstre de feu à leur poursuite.
Finalement elle se passa une main sur les yeux et souffla.
- Aucun d'entre nous. Nous avons fait face à trois Serpentard, menés par Drago. Il avait la marque, et je crois qu'il était... désespéré. Il ne semblait pas... motivé mais Crabbe l'était lui. Le sort lui a échappé et l'a dévoré. Nous avons réussi à nous en sortir parce qu'il y avait des balais dans cette fichue salle, mais c'était... C'est passé près. Très près.

Severus soupira et l'interrompit en la rapprochant de lui.
- C'est fini. Tu es là, avec moi.
La jeune femme laissa échapper un rire nerveux, et leva vers lui des yeux pleins de larmes.
- Juste après... nous avions encore la chaleur de ce feu infernal en tête et nous avons dû combattre. Ron est mort. Harry... Harry s'est laissé tuer pour me sauver. Et moi... je suis là. Parfois je me sens si coupable d'être heureuse après...

Severus prit ses joues entre ses mains et la fixa, essuyant délicatement ses larmes de ses pouces.
- Ma douce. Tu as sacrifié bien plus que quiconque. Tu as le droit d'être heureuse après avoir donné ta vie entière pour le monde magique. Tu as tellement accompli et personne n'en saura jamais rien...
Elle eut un pauvre sourire, mais il n'avait pas terminé.
- Le Crabbe qui a lancé le feudeymon n'était qu'un gosse inexpérimenté. Cependant, je sais que Lucius le maîtrise à la perfection. Si ce feu d'enfer peut détruire ces choses, alors ce n'est plus un problème. Considère que c'est réglé.

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