Chapitre 4-8

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— Comment avez-vous osé attaquer la ville et massacrer ses habitants ? souleva sa voix inquisitrice dans la langue de Korris.

Dardarel s'arrêta à quelques mètres de lui. Ses hommes firent de même, mais encerclèrent l'Archelan. Le grand-duc, calme, lança un œil surpris.

— Durant un instant, j'ai pensé vous rappeler vos bonnes manières, mais vous êtes une bête. Pourquoi attendre de la noblesse de la part d'un chien sans muselière ?

— Ne changez pas de sujet, Dardarel.

— Je suis certes puissant, mais je n'ai pas assez d'influence pour empêcher une opération de cette ampleur. Qu'aurais-je bien pu y gagner ? Santhe aurait été capturée aussi.

— L'attraper en massacrant les habitants de Zinth ? En rasant la ville et en envoyant les survivants dans des camps de travail ? C'est un échec. Elle a disparu et la Hiérarchie part en fumée.

— C'était le but premier. Si nous ne pouvons terminer la guerre en exécutant Santhe, nous détruirons la Hiérarchie.

— Vous êtes inhumain.

Le grand-duc sourit. Il jouait avec les fils d'or de son uniforme d'un air amusé.

— La naïveté vous aveugle, jeune Archelan. Les justiciers autoproclamés sont les plus immoraux des criminels. Je ne veux pas me considérer comme tel. Je fais ce qui est nécessaire sans chercher à savoir si c'est mauvais aux yeux de mon limier.

— Philosophie typiquement humaine ! tempêta Renze.

Le grand-duc pouffa.

— Vivez dans le déni si cela vous enchante, mais tentez au moins d'appliquer mes arguments à notre ennemie commune. Vous avez eu le temps de discuter avec elle cette nuit, n'est-ce pas ?

Renze, frustré, serra les dents à en saigner.

— J'étais à ça de la tuer ! Elle m'a échappé au dernier moment.

— Oui, oui, c'est ce que j'ai cru comprendre. J'ai néanmoins le devoir de vous féliciter. Heureusement pour moi, j'ai ignoré l'affirmation du comte Luskier lorsqu'il s'est enorgueilli d'avoir abattu Santhe à Rin. Je n'ai donc pas approuvé votre assassinat par nos agents à votre arrivée dans Zinth.

— Mon assassinat ?

Un cri désespéré venu de quelques rues au nord attira leur attention, rapidement stoppé par le hurlement d'un rayon Oru. Le grand-duc souffla puis continua :

— Si l'on omet le fait que vous soyez entré en contact avec notre proie et ayez tenté de la tuer, vous avez fait du bon travail et nous savons à présent où la pister. Votre mission est terminée.

— Comment ? Tout s'arrête là ?

— Oui. Mes hommes vont maintenant vous emprisonner et nous allons vous envoyer dans le camp de Maejír ou peut-être Zhaìl, parmi les habitants de cette ville que vous avez trahie.

Quatre nouveaux militaires approchèrent. Ils tiraient la cage promise. Dardarel fit un pas de côté pour les laisser passer.

Larmes Inhumaines [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant