Chapitre 14-2

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Elle entra et se faufila vers le couloir face à elle. À pas de loups, la méchaniste s'assit dans l'ombre, dans un coin sale, et attendit.

Deux soldats avec l'emblème de Dardarel arrivèrent face à l'orifice à moitié liquéfié, leurs fusils dégainés. L'un d'eux plaça son doigt dans l'oreille et annonça quelque chose dans sa langue gutturale, puis ils repartirent quelques secondes plus tard.

Avaient-ils compris qu'elle s'était infiltrée ? L'ingénieure rejeta cette pensée et s'éloigna dans le sens opposé.

Discrète, évitant les caméras, elle trouva enfin une interface de contrôle. Sans déchiffrer, elle reconnut toutefois un mot que Santhe lui avait dit : « Beros », les armes du vaisseau !

Elle pressa tous les boutons rouges et baissa toutes les barres de progression. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, mais elle espérait tout de même mettre des bâtons dans les roues à cette ordure de Lasber.

Quatre nouveaux soldats croisèrent sa route au même instant. Elle eut la chance de pouvoir se cacher à temps. L'un d'eux s'arrêta, la main levée pour ordonner à ses subalternes de l'imiter. Comme l'autre, il plaça son doigt dans l'oreille. Kaal entendit une petite voix aboyer. À l'évidence, Lasber se rendait compte des dégâts qu'elle avait causés. L'Homme fronça les sourcils, agacé, puis hocha la tête et courut vers l'ancienne position de Kaal, derrière l'interface.

Avec un sourire, Kaal profita de cette ouverture pour s'insinuer dans les couloirs, montant vers la salle de contrôle. Elle s'y glissa à nouveau, trente-deux minutes et six secondes après qu'elle l'ait quittée avec Santhe et Halekeis.

Il n'y avait personne. Ni le vieillard ni ses hommes ne l'attendaient. Tous devaient paniquer en crachant toutes leurs insultes. Prudente, elle s'avança sans manquer de surveiller autour, puis elle atteignit l'interface principale, le siège encore chaud.

Elle se pencha pour remarquer Lasber avait juste jeté son autocrash à terre, avec peu de dommages. Elle le reconnecta en silence.

Usant à nouveau de sa mémoire, elle navigua dans les menus et surchargea les condensateurs des canons tout en coupant l'arrivée de matière. De l'extérieur, pensa-t-elle, cela devait laisser croire que le Deskalf tirerait. Pourtant, trois secondes et cinq-cent-six millisecondes plus tard, de grandes explosions ébranlèrent l'astronef tout entier. Elle avait réussi. Les armes étaient inopérantes.

C'est avec un sourire qu'elle s'apprêta à diriger le vaisseau vers la piste d'atterrissage, mais elle sentit une présence familière dans son dos.

Larmes Inhumaines [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant