Chapitre 13-2

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À nouveau, Renze tempêta dans les communications en langue korrisienne :

— Cerclez le hangar ! Elle vient porte C, voie quatre !

Il s'y dirigea lui aussi, imité par Tsy'kar et ses hommes. L'astronef tangua : c'était le KOR Deskalf qui s'amarrait. Quelques secondes plus tard, Lasber arriva en sueur avec tous ses congénères. Renze dispersa tous les soldats et même les techniciens afin de bloquer les accès.

Talonnés par l'assassin et une dizaine d'hommes, dont le méchaniste, ils entrèrent dans le dernier couloir qui menait au hangar. Des bouffées plasmiques grésillèrent, suivies par des explosions typiques du pistolet de l'Archicolonelle. Renze sauta alors dans la pièce. De la vapeur en recondensation voilait l'air humide. Des trous brûlants creusaient des caisses de vivres, de matériel médical, d'eau potable...

Rageur, Renze courut vers les silhouettes au sol. Les hommes envoyés en éclaireur se tenaient là, morts, pourtant le limier parvint à trouver la direction du tir. Il y fila et heurta une paroi, tombant sur les fesses.

Malgré sa frustration, il remarqua la portière d'aération, forcée. Santhe s'y était infiltrée.

— Lasber ! hurla-t-il. Lasber Ridd ! Venez, venez.

Alors que la brume se dissipait en formant des flaques au sol, le vieux méchaniste rejoignit Renze non sans jurer en voyant les corps sur son chemin.

— Êtes-vous connecté au réseau interne de ce vaisseau ?

— Oui.

— Avez-vous contact à un système qui s'appelle « sécurité ventilatoire », « protection zones sécurisées » ou quelque chose de ce type ?

— J'ai quelque chose, oui. C'est écrit : bloque les voies d'accès techniques de l'astronef en mettant sous vide les artères hermétiques.

— Parfait ! Activez-le.

Le vieillard obéit. Quelques secondes plus tard, ils sentirent un grondement vers leurs pieds. Des petites turbines rugissaient çà et là pendant de longues minutes.

Renze sourit. Santhe et ses compagnons sortiraient bientôt.

Le vaisseau tangua une nouvelle fois, plus fort encore.

— Est-ce normal ? s'enquit Tsy'kar.

— Je ne comprends pas, avoua le vieillard, le réacteur Oru n'y est pour rien, les moteurs n'y sont pour rien, la protection qu'on vient d'activer n'y est pour rien. Apparemment... ah ! Ça vient du côté latéral, où le second astronef négrier est amarré.

Renze ouvrit grand les yeux et la mâchoire.

— Moi je comprends.

Larmes Inhumaines [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant