Chapitre 3-4

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Tous trois retracèrent leur route, mais ils accélérèrent quand un tir d'Oru cria au loin.

Une fois arrivés dans le bosquet mauve, essoufflés, ils virent un gigantesque brasier qui s'élevait à la place de la vieille maison. L'astronef était déjà reparti.

— Les enculés ! cracha Kaal sans pouvoir arrêter ses larmes.

Elle ajouta une pléthore de jurons, en incitant l'Humanité subir toutes sortes d'horreurs.

— Je comprend pas... pleurait-elle. Y'a personne dans le coin d'habitude.

Une fois encore, Santhe ne dit rien. C'était plus simple. L'Archicolonelle ne pouvait pas consoler des enfants. Et Santhe ne le pouvait plus. Néanmoins, d'un vieux réflexe d'avant-guerre, elle posa sa main gantée sur l'épaule de la petite et la caressa. Santhe elle-même fut surprise d'y penser.

Ils voulaient la trouver, pensa-t-elle pour se concentrer à nouveau. Les seigneurs voulaient encore la trouver. Le comte Luskier pensait l'avoir éliminée avec la destruction de Rin, mais ses confrères ne le croyaient peut-être pas, le poussant ainsi à continuer sa recherche pour être sûr de l'avoir vraiment vaporisé dans la ville sans qu'elle se soit enfuie avant. Étaient-ils à ce point désespérés pour prendre tant de précautions quant à sa mort ?

— La guerre nous rattrape toujours, annonça enfin l'Archicolonelle sans évoquer son implication dans l'arrivée du vaisseau. Les Humains souhaitent nous exterminer. Et l'on en a la preuve. Regarde ces flammes, Kaal. C'est ce qui adviendra de tous les Archelans un jour ou l'autre, qu'ils soient seuls comme Feraeth ou unis dans le peu de villes qu'il nous reste. Nous devons les en empêcher.

— Comment ?

— Suis-moi. Suis-nous. Guide-nous et aide-nous à sauver notre peuple. Dans mon nouveau gouvernement, tu deviendras plus riche et plus prestigieuse que tu ne l'as jamais été dans ta vie.

L'enfant renifla. Son regard se perdait dans les longues flammes.

— D'accord. Je vous guiderai, mais je me battrai pas. Je sais pas me battre.

Santhe pointa son pistolet plasmique.

— Dans ce cas, pourquoi avoir pris une arme ?

— Parce que je guide pas n'importe qui. Vous êtes l'Archicolonelle. On sait jamais.

Celle-ci se tourna vers Halekeis, qui avait le regard aussi lourd que l'enfant.

— Je comprends.

Larmes Inhumaines [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant