Posée devant ma cheminée en raison de mes mains gelées par la neige, je lisais un livre avec seulement la lumière du feu. L'un de ses livres qui me transportait dans une autre vie. Une vie bien plus chargée, une vie où je ne m'ennuierais jamais. À vrai dire, ma vie était ennuyeuse et calme, enfin, c'est ce que je pensais avant de l'avoir rencontré, lui.
Je posai mon livre, puis me dirigeai vers la fenêtre en face de la cheminée qui éclairait à elle, seule, la pièce. Je posai ma tête sur l'appui fenêtre et regardai la neige s'éteindre petit à petit.
Je n'aimais pas la neige.
J'ai toujours été assez solitaire, mais ce n'était pas par choix. La neige renforçait ce sentiment de solitude, pourtant pour une raison inconnue, elle m'obsédait, elle me retenait prisonnière. Peut-être c'est parce que en un sens je me reconnaissais en elle, c'est idiot. Au contraire, je suis plutôt comme un simple flocon de neige, seule et perdue dans un vaste monde condamné à fondre. Rien de plus.
J'entendis soudain une faible voix prononcer mon nom :
—Gabriela ?
Ma mère entra discrètement sur la pointe des pied en poussant délicatement ma porte. Ma mère était une jolie femme, elle ne faisait pas du tout son âge. D'ailleurs c'était un vrai compliment pour moi lorsqu'on me disait que je la ressemblait enfin mon père me le disait. Maintenant que j'y pense ce n'est pas la source la plus crédible, mais heureusement les miroirs ne mentent pas.
—Gabriela, mi luna...,me dit-elle, inquiétée, tout en me prenant les joues. Ses mains chaudes m'apaiseront toujours, face à elles je me détendais toujours.
Après que l'on ait eu a déménagées du Mexique, ma mère s'est beaucoup occupée de moi. Elle craignait que j'aurais le mal du pays. Mon père, lui, est resté au Mexique, j'ignorai la raison. Je n'ai jamais été proche de mon père de toute façon, j'ai essayé, mais il prenait sans cesse ses distances. J'ai donc abandonné. C'était comme si il essayait de me cacher quelque chose si difficilement qu'il s'en éloignait de moi. Cela me faisait souffrir avant, car il n'a pas toujours été comme ça, petite, il était si proche de moi que j'en ai gardé des souvenirs mais lorsque j'ai grandi, il n'y avait pas que moi qui avait grandi mais également le fossé entre nous.
—Mi luna...Recouvre-toi un peu...Il fait froid ici...,me susurra-t-elle d'un ton doux.
Je n'arrivais pas à lui répondre, car je n'arrivais toujours pas accepter ce déménagement, toute ma vie a été arraché de moi. Personne n'y a demandé mon avis, n'y même m'a consulté. Le fait qu'elle me force à déménager en laissant mon unique ami. C'était le seul ami que je me suis fait en dix-huit ans. J'étais en colère néanmoins, j'étais davantage chagrinée. Je ressentais un tas d'émotions qui s'entrechoquaient et qui m'étouffer petit à petit. J'avais besoin de sortir. Je sortis du salon, ne jetant pas un seul coup d'œil sur elle.
—Mi luna !, s'écria-t-elle.
Je savais que ce que je faisais n'étais pas juste, j'aurais pu la rassurer ou même lui adresser juste un léger regard. Mais la colère a eu raison de moi. Je me dirigeai vers l'extérieur de ma maison.
Je veux prendre l'air.
Je marchai tête baissée et les mains dans les poches tout en écoutant de la musique. J'en voulais à ma mère, je lui en voulais de ne pas m'expliquer ce soudain changement de pays, je lui en veux de faire comme si tout semblait normal et je lui en veux d'ignorer mes sentiments !
—Aïe !, m'écriai-je cognant ma tête contre quelque chose de dur et de très solide.
Brusquement, je relevai la tête puis retirai mes écouteurs pour retrouver un corps devant moi.
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LA LUNA
Aksi𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐟𝐢𝐚 (Non surnaturel) Plongez dans les méandres sombres d'un cartel mafieux où Gabriela, héritière inattendue, lutte pour venger ses parents assassinés. Mais alors que son désir de vengeance la consume, elle découvre que...