Chapitre 12

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L'expression de son visage ne flancha pas, comme s'il était entraîné pour ce genre de question. J'analysai chacun de ses traits, essayant de lire en lui, mais sans succès.

Qui es-tu Kaleb ?

—Toi et la reconnaissance, ça fait deux, cracha-t-il, en prenant mon poignet brutalement, je ne t'aiderai plus, sale ingrate.

—Lâche-moi, hijo de puta !, rétorquai-je, m'arrachant de sa poigne, je m'arrêtai brusquement, tu n'as pas répondu à ma question, bufón.

Ses yeux se plissèrent, laissant une lueur de défi, il m'attrapa encore une fois par le poignet et nous fait sortir de cette pièce étouffante.

Nous nous retrouvâmes dehors sous un clair de lune magnifique, où se trouvait sans doute de milliers d'étoiles sublimes qui décoraient ce ciel élégamment sombre. J'en profitai pour mieux respirer et je repris peu à peu le contrôle sur ma respiration. Le vent soufflant sur moi, j'avais perdu le contact avec cette chaleur oppressante. La froideur envahit mon corps en sueur et me fis frissonner de jouissance. Mais ramenez à la réalité, je sentis le regard pesant que Kaleb me faisait.

Tu m'expliques ?, dis-je calmement, toujours admirant ce somptueux ciel.

Il ne répondit pas et ses yeux continuèrent à me fixer avec une telle pression.

Prise d'une rage folle, je poussai mon avant-bras sur sa gorge contre un arbre, il se laissa faire en s'attendant sûrement à mon geste.

—Tu crois que je rigole avec toi, Kaleb ?, m'écriai-je, épuisée par cette histoire, c'est toi ?

—C'est moi quoi ?, répliqua-t-il toujours avec un visage calme et posé, m'observant comme si je n'étais qu'un vulgaire insecte.

AS-TU TUÉ MA MÈRE, KALEB ?!, lui hurlai-je dessus, le cœur battant à une vitesse extraordinaire.

Il ne réagit pas et écarta mon bras avec facilité.

—Je n'ai pas tué ta mère, assura-t-il en me regardant dans les yeux sincèrement.

Étrangement mon cœur se mit à ralentir et je repris doucement mon calme, mais il y avait trop de choses floues.

—Tu étais là lorsque ma mère était morte, tu étais dans la scène de crime lorsque Rosalía a...s'est éteinte, que faisais-tu là ?!, le questionnai-je, débutant à ressentir à nouveau une fièvre inquiétante.

Il ne répondit pas comme si je lui laissais le choix.

KALEB !

Je ne peux rien pour toi, nous ne sommes pas amis. Démerde-toi, balança-t-il, m'offrant un choc immense.

Il me regarda avec ses yeux ensorcelants, et me quitta sans dire un mot de plus me laissant dans la solitude la plus profonde, je n'osai pas crier son prénom pour le rattraper. Non, je l'ai laissé partir, parce que je m'étais habitué à cette solitude.

Je reniflai, contenant les larmes qui voulaient s'échapper puis je marchai dans le froid, les mains dans les poches de mon pull, pensant à ce qu'il venait de se passer.

Abruti.

Brutalement, je m'arrêtai et m'effondrai sur un arbre. Incapable de retenir mes larmes, je les laissai suivre leurs envols. Mes mains se massèrent entre eux pour se réchauffer du froid de la nuit et je soufflai doucement dû à cette froideur. Les larmes qui coulaient sur mon misérable visage me prouvaient une fois de plus ma propre faiblesse. Je me haïssais.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant