Chapitre 61

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J'arrivai devant un grand bâtiment, après un long trajet, nous étions enfin en Argentine. Un groupe de gardes Lunas s'inclinaient respectueusement à mon passage et se pressaient pour m'ouvrir la porte de ce somptueux édifice. Le bâtiment était à mon goût : raffiné et imposant. Une grande table trônait au centre de la pièce, et je les reconnus immédiatement, mes trois sous-chefs, assis autour de celle-ci.

Miguel, avec son éternel sourire narquois, prit la parole le premier.

On t'attendait, Jefa Hernandez, dit-il, son ton saturé d'ironie. Il s'occupait du réseau de prostitution, un domaine qui me répugnait. Âgé de 29 ans, il était le plus jeune des trois, et ses manières taquines avaient le don de m'agacer. Il ignorait souvent sa place.

Je pris place en silence, fixant chacun de mes sous-chefs sans afficher la moindre trace de sourire.

Je t'ai autorisé à me tutoyer ?, demandai-je à Miguel, sentant déjà que sa présence risquait de m'exaspérer tout au long de ce rendez-vous.

Il ne parut pas décontenancé par ma question, et son sourire s'élargit encore.

Mais ne sommes-nous pas amis, Jefa ? répondit-il, son rictus narquois toujours figé sur son visage. Vous me blessez...

Arrête ça, Miguel, ordonna Andres d'une voix ferme. Âgé de 34 ans, il gérait le réseau de drogue de La Luna. Marié, il aimait profondément sa femme, un fait qui l'humanisait à mes yeux. Contrairement à Miguel, il m'avait toujours traité avec respect.

Jefa, merci beaucoup pour votre aide précieuse. Grâce à vous, nous avons eu Madame Desrues à nos côtés, elle a été d'une grande aide ! ajouta-t-il avec un sourire sincère.

Oh, ce n'était rien, Andres ! Elle est vraiment gentille, assurai-je, me détendant légèrement.

Oui, j'ai eu l'occasion de discuter avec elle, c'est une partenaire parfaite, répondit-il avec un sourire bienveillant.

Miguel ne put s'empêcher de faire une remarque.

Je devrais peut-être la recruter, alors ? lança-t-il, son ton moqueur contrastant avec la gravité de la discussion.

Je levai les yeux au ciel, mon irritation grandissant.

C'est la dernière fois que je te laisse intervenir de la sorte, continue et tu subiras les conséquences, le menaçai-je en le fixant du regard. Miguel leva les mains en signe de reddition, mais son sourire narquois ne disparaissait pas.

Oh ! Je vois que tu t'es endurcie, ma petite Gabby, poursuivit-il, incapable de comprendre la gravité de la situation.

D'un coup, je me levai de ma chaise, mes deux gardes surgissant de l'ombre pour se positionner derrière moi, prêts à exécuter mes ordres.

Je t'avais demandé de me vouvoyer, non ?, le repris-je,, un rictus cruel se dessinant sur mes lèvres. Ou préfères-tu qu'on te découpe la langue pour ne pas avoir à le faire ?

Hola, hola, pas besoin de s'énerver, je plaisantais ! répondit Miguel, tentant de paraître désinvolte. Je suis désolé si cela vous a contrariée, Jefa.

Je me rassis, satisfaite, tandis que mes gardes disparaissaient à nouveau dans l'ombre. Andres m'observa avec un air de fierté, tandis que Pedro restait silencieux, ses bras croisés, ses yeux perçants scrutant la scène.

Néanmoins, je suis d'accord avec lui, dit soudainement Pedro en ajustant ses lunettes. Âgé de 30 ans, il gérait le blanchiment d'argent avec une efficacité redoutable. Contrairement à Miguel, il était calme et posé, une présence rassurante dans notre organisation. Mon père lui faisait entièrement confiance.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant