Chapitre 68

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Alors que Kaleb dormait à côté de moi, je luttais contre le sommeil qui menaçait de m'emporter. Je devais rester éveillée. Le souffle léger et régulier de Kaleb rythmait la nuit silencieuse, tandis que je fixais le plafond, mes pensées tourbillonnant comme une tempête déchaînée.

Finalement, d'un geste déterminé, je me levai doucement, chaque mouvement calculé pour ne pas éveiller le moindre soupçon. Mon regard se tourna vers lui, cherchant la confirmation qu'il était toujours plongé dans ses rêves. Il ne bougeait pas. Je soupirai de soulagement, un poids en moins sur mes épaules.

Mes pas, lents et lourds, me conduisirent à la cuisine, où une lueur froide éclairait faiblement l'espace. J'avais besoin de courage, et ce courage se trouvait au fond d'une bouteille. Je fouillai frénétiquement parmi les placards, mes mains tremblantes cherchant la première bouteille d'alcool qui me tomberait sous la main. Mon regard accrocha une bouteille de whisky, et sans réfléchir, je l'attrapai.

Du whisky ? murmurai-je à moi-même. Bah, go pour du whisky.

Je saisis un verre dans un placard voisin et versai le liquide ambré avec précaution. En buvant une gorgée massive, le goût brûlant du whisky descendit dans ma gorge, réchauffant temporairement mon cœur glacé par la peur. Je m'assis sur une chaise, l'inconfort de la position se mêlant à une douleur sourde dans ma tête. La migraine était insupportable, comme si elle voulait m'empêcher de penser clairement.

La peur m'envahit de nouveau. Ce que je comptais faire me terrifiait. L'adrénaline commença à monter en moi, ma respiration s'accéléra, et dans un élan de courage désespéré, je me levai brusquement, prête à affronter ce que la nuit me réservait.

Je traversai le grand et somptueux couloir, les tapis épais étouffant le bruit de mes pas précipités. Chaque tableau sur les murs semblait m'observer, mais je les ignorai, focalisée sur mon objectif : le bureau de Kaleb. J'y pénétrai discrètement, l'obscurité dissimulant ma présence. Mon cœur battait la chamade tandis que je me dirigeai vers son bureau, m'agenouillant pour fouiller dans les moindres recoins. Mes mains glissaient sur chaque surface, cherchant le moindre indice. Puis, mon regard se posa sur un tiroir sécurisé par un code.

Je devais l'ouvrir.

Mes pensées s'affolèrent, cherchant désespérément un code plausible. Je commençai par ma date de naissance.

Bip-

Purée, c'est faux.
Je tentai alors la date de naissance de Kaleb, bien que je doutais qu'il utilise quelque chose d'aussi évident.

Bip-

Encore faux. Subitement, une pensée traversa mon esprit : pourquoi Kaleb aurait-il caché quelque chose dans un endroit si évident ? Me testait-il ? Brusquement, une date me vint à l'esprit, le jour où j'avais quitté Kaleb, il y a un an. Peut-être l'avait-il fait pour me torturer, ou peut-être avait-il une autre raison obscure. Avec hésitation, je tapai cette date.

S'il vous plaît... Faites que ça marche...

Bip- Bip- Bip-

Un clic retentit, le tiroir s'ouvrit. Mon cœur s'emballa en découvrant mon téléphone et mon passeport. Mon ancien téléphone n'était pas là, sans doute jeté par Kaleb puisqu'il m'en avait donné un autre. Je pris mon passeport furtivement et, avec des pas d'une douceur infinie, je retournai à la chambre pour enfiler des vêtements plus couvrants.

Je jetai un coup d'œil au visage endormi de Kaleb. Il bougea soudainement, me faisant frissonner. Néanmoins, alors que je voulus me dépêcher de fuir, je m'approchai de son beau visage endormi, un visage sublime. Ces cils était si long et noir et sa lèvre d'une couleur époustouflante qui m'appelait. Doucement, je déposai un léger baiser sur ses lèvres douces et délicates, un baiser qui révélait l'amour que je ressentais pour lui.

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