Point de vue de Gabriela
Je m'étais tellement empressé de rentrer chez moi que je ne pouvais plus contrôler ma respiration haletante. J'étais complètement à bout de souffle. Face à Kaleb, je me suis contrôlée de toutes mes forces pour ne pas succomber à son aura séductrice. Néanmoins, je l'avais sentie, j'étais à deux doigts d'y plonger, à deux doigts de tout lui donner encore une fois. Impossible, il était impossible pour moi que je retombe dans ses chaînes épaisses. Kaleb était pour moi un frein, en fait, je ne suis pas si sûre. Je ne sais pas s'il est un frein ou un accélérateur. Mais je savais que lorsque j'étais avec lui, je n'agissais que par lui. Il avait tout sous-contrôle, c'était comme si j'étais un pion dans son grand échiquier. Et je haïssais ce sentiment. Il connaissait mes moindres faits et gestes et cela me rendait absolument folle.
Subitement, je me souvins de quelque chose. Comment Kaleb avait-il pu savoir que j'avais embrassé Diego ? Sans attendre, je me mis à fouiller mon salon d'une folie furieuse, semant la pagaille dans toute la pièce. La moindre chose, je cherchai la moindre chose qui pouvait lui servir de m'espionner. À toute vitesse, essoufflée, je poussai les canapés, tirai les rideaux, jetai les coussins, ouvris les rideaux, cherchant à tout prix pour un indice. Néanmoins, je ne trouvais rien. Je m'arrêtai une seconde, observant le lustre sur mon plafond. Plus je le dévisageais, plus j'apercevais quelque chose d'étrange sur ce lustre. Je pris rapidement une chaise pour la poser juste à côté puis je montais dessus pour arracher ce lustre de toutes mes forces.
—C'est bien ce que je pensais, connard, lâchai-je en me saisissant de la caméra qui se trouvait dessus. Mais, je le sentais, je connaissais Kaleb maintenant. Une caméra n'est absolument pas suffisant pour lui, jamais. Je continuai à chercher d'autres caméras dans mon appartement plusieurs heures sans m'arrêter, sans même mettre changé.
Finalement, après plusieurs heures, j'en ai trouvé vingt-et-une.
Vingt-et-une putain de caméras.
Ils étaient d'ailleurs tous bien très cachés et équipés d'un micro. Je n'arrive pas à croire que je ne me suis même pas aperçu d'une seule dans mon propre chez moi. Kaleb est beaucoup plus fou que je ne le pensais. Non, au contraire, c'était tout à fait lui. Était-ce pour lui ? Ou bien pour ce trou du cul de Jovan ? Je m'en fichais, la seule putain de chose que je savais, c'est qu'il avait dépassé les bornes et qu'il avait violé ma putain d'intimité. Ce chien se croit tout permis et croit qu'il m'a sous contrôle. C'est d'un agacement profond. Toutefois, ce n'est pas la chose la plus importante dans cette fichue affaire. Kaleb n'aurait jamais pu rentrer dans La Luna à cause de notre système de sécurité. C'est tout bonnement impossible. Cela revient à dire qu'il y a une taupe qui a accroché ces putains de caméras.
Et ça, c'était bien plus grave.
Mais personne n'avait contact avec lui. Enfin, je ne connais personne qui aurait pu faire une telle chose. Je m'assieds sur mon lit en soufflant une grande expiration. Hésitant légèrement, je sortis un petit sachet de mon tiroir que je regardais fixement au moins une minute.C'étaient des antidépresseurs.
Je voulais me convaincre que tout allait bien, que ce que je ressentais était passager. Mais les cauchemars ne trompent pas, ils me rattrapent alors que j'essaye pourtant de courir très loin. Mon envie d'abandonner et de tout arrêter ne cesse de me séduire alors que je tombe dans les profondeurs des abîmes. Je ne sais plus où je vais, je ne sais plus quoi faire. Et le pire, c'est que je sais que personne ne peut m'aider.
Je vais devoir continuer à me battre seule, coûte que coûte.Lorsque je fermais les yeux, je repensais à cette scène effrayante, la scène qui a fait tant basculer ma vie : la mort de ma mère. C'était odieux, l'odeur du sang avait empli mes narines et son sang avait repeint mes vêtements. Je respirais difficilement et ma vision se faisait de plus en plus trouble, mon cœur battait si fort qu'il paraissait sortir de ma poitrine. Néanmoins, c'était moi qui tenais le pistolet, c'était moi qui l'avais achevé, c'était moi qui avais tué ma pauvre mère. Je l'avais abattu. Dans ce cauchemar, je me levai doucement, les yeux posés sur mes mains où se tenait l'arme baignée de sang, les mains d'une meurtrière. Puis, d'une horrible lenteur, je relevai mes yeux vers un miroir et j'y voyais la version la plus laide de moi-même. Une version qui aurait plu au meilleur réalisateur de film d'horreur en apercevant l'obscurité présente sur mon visage. Et subitement, d'un coup, je me réveillai tremblante et trempée de sueur. D'un côté, je pense que ce rêve illustre ma culpabilité. Je pensais que c'était sûrement de ma faute tout ce qu'il s'était passé.
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LA LUNA
Action𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐟𝐢𝐚 (Non surnaturel) Plongez dans les méandres sombres d'un cartel mafieux où Gabriela, héritière inattendue, lutte pour venger ses parents assassinés. Mais alors que son désir de vengeance la consume, elle découvre que...