Chapitre 7

289 23 15
                                    

S'il a cru que je reviendrais, il peut s'en mordre les doigts. Je n'avais jamais connu quelqu'un d'aussi imbu de sois même. Je ne l'aimais pas, non, tout son être me débectait. Je ne pouvais tout simplement pas me le saquer. Je vais m'entraîner dans la salle de La Luna, c'est le mieux.

Le lendemain, je traversai le grand Salon de La Luna afin de m'approprier les lieux lorsque je croisai Jovan en train de me fixer. Je m'arrêtai devant lui, il continua de m'observer sans ne rien dire.

—Tu vas encore faire l'enfant jusqu'à quand ?, lui demandai-je, éreintée de ses enfantillages.

Il me répondit point et ne me lâcha pas du regard.

—Si tu ne veux pas parler, alors je m'en vais, lui informai-je brièvement, je me retournai pour poursuivre ma route avant que j'entende un minime chuchotement.

—J'étais quoi pour toi, Gabriela ? La seule chose que j'essaie de faire c'est de te protéger, murmura-t-il, me faisant immédiatement me retourner vers lui, néanmoins il avait déjà disparu.

Je regardai partout autour de moi à sa recherche, mais rien, il était parti sur ses vastes petits mots.

Je ne pouvais pas me sentir coupable, non, je ne veux pas. Je dois suivre mes ambitions, je ne suivrai guère ce que mon cœur désire. Je ne le laisserai plus me dicter ce que je dois faire.

J'envisageai de poursuivre ma route, mais soudainement une main agrippa mon bras. Brusquement, le visage souriant de Luna apparaît. Elle m'arrêta gentiment.

—Gabriela, et si on faisait les magasins  ?, me demanda-t-elle, gardant son sourire immense.

J'hésitai une minute, je ne voulais pas me faire d'amis. Mais elle me regardait avec tant d'attente que je ne pus refuser.

—Allons-y, lui suggérai-je, avec une pointe d'excitation.

Nous nous mîmes à sortir de l'immeuble La Luna et elle m'achemina vers plusieurs boutiques. Malgré que je suis née et grandis au Mexique, je n'ai jamais eu l'occasion de faire les boutiques moi-même, ma mère s'en chargeait pour moi. C'était assez nouveau.

—Tu ne fais pas souvent les boutiques, n'est-ce pas ?, affirma Luna en train de parcourir le rayon des chaussures.

Tout d'un coup, je me sentis rougir de gêne.

—Comment l'as-tu su ?, répondis-je, ne sachant pas quoi dire d'autre.

—C'est inscrit sur ton visage, dit-elle d'abord, et aussi sur tes fringues pour être franche, avoua-t-elle, puis se mit doucement à rire, un rire très doux, empathique et contagieux, je pouffai donc aussi.

—J'aime la franchise, révélai-je avec un sourire faible.

Elle m'observa une demi seconde avant de reposer ses yeux sur les chaussures, elle attrapa une paire puis me la montra.

—Celle-ci, je te verrai bien les porter avec un tailleur, allégua-t-elle me montrant une paire de bottes chaussette noire à talons carrés, tes cheveux foncés ainsi qu'un tailleur noir et ces chaussures feront ressortir tes yeux noisettes. Tu seras sublime, Bri.

Je pris les talons de ses mains et les analysai fixement, comprenant le changement qui allait devenir imminent. Tenir ces bottes entre mes mains me donnaient une sorte de puissance complexe, je me sentais enfin reconnu.
Une femme.

—Je les prends, assurai-je les yeux toujours sur cette belle paire, pourtant je pouvais sentir le sourire de Luna.

—Tu verras, tu découvriras un nouveau monde, m'informa-t-elle en posant ses mains sur mes épaules me faisant détacher le regard de la paire et réalisant où nous étions, regarde les prix.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant