LA LUNA

Chapitre 32

C'était Rosie qui était en train de courir vers moi, le visage rayonnant, cette fille était très énergique. Avant qu'elle puisse m'atteindre, je portai mon attention à nouveau sur la femme qui était loin, mais elle avait disparu.

—Kaleb m'a raconté ce que tu voulais !, me dit alors Rosie d'une voix forte, franchement, il abuse, il pourrait tout te dire lui-même, pourquoi me mêler là-dedans ?

—Il a peut-être peur des conséquences, répondis-je en reportant mes yeux sur elle.

—Peur ? Bon, je pense que tu es encore plus loin que je le pensais, je vais te dire un truc Gaby, m'indiqua-t-elle en m'appelant d'une façon que je ne peux m'empêcher de détester.

Elle me ramena dans un petit coin avec un banc blanc très charmant. Elle nous fit nous asseoir et appela une dame pour nous ramener du thé.

—Je ne peux pas t'aider non plus, mais je peux te conseiller, m'annonça-t-elle, m'attristant un peu, mais mes oreilles restaient grandes ouvertes.

La dame arriva très vite et nous donna notre tasse de thé. Je la pris avec mes deux mains et soufflai légèrement dessus, car de la fumée y sortait. J'entendis subitement Rosie glousser.

—T'es vraiment très mignonne, me lança-t-elle, les dents à l'air me crispant sur place.

—Merci, lui répondis-je assez gênée.

—Désolé, ce n'est pas ça qui doit t'intéresser, bon, je vais te donner mon conseil, s'excusa-t-elle avec sincérité, n'accorde pas ta confiance aussi facilement, Gabriela.

Mon visage sembla s'affaissa à cause de son conseil qui me paraissait totalement logique.

—Je sais que ça peut te paraître logique, mais non, crois-moi et applique parfaitement mon conseil, je te dis ça parce que je t'apprécie, mais te dire ça peut être considéré comme-

Elle s'arrêta subitement comme si elle se rendait compte qu'elle parlait trop.

—Je ne peux rien te dire, je suis moi-même scellé, pas comme un autre, révéla-t-elle en levant les yeux au ciel.

—Un autre ?, demandai-je, visant à comprendre mieux.

—Tu comprendras un jour, mais fait attention à ton entourage, le meurtrier n'a aucune pitié pour eux, me mit-elle en garde me montrant un visage beaucoup plus sombre.

—Je les protègerai, je me fiche que ma vie soit en danger-

Subitement à l'entente de ma phrase, elle éclata de rire comme si elle venait d'entendre une blague.

—Toi ? En danger ? Tu n'as toujours pas compris, me demanda-t-elle avec un rictus plus grand que son manoir, s'il voulait ta mort, tu ne serais déjà plus sur terre.

—Je ne comprends pas, répliquai-je, complètement dépassé par ses révélations.

Son visage s'assombrit légèrement.

—Jamais, jamais, il ne te fera du mal, Gabriela, affirma-t-elle avec une immense confiance, comme si cela était une évidence.

—Alors pourquoi ?! Pourquoi tuer toute ma famille ?! Pourquoi me faire vivre un calvaire ?!, m'écriai-je, totalement perdue et décontenancée de ses propos, essaye-t-il de me torturer ?!

—Désolé, je ne peux t'en dire plus, je t'ai déjà révélé beaucoup de chose-

Je ne la laissai pas terminer et je la pris instinctivement dans mes bras.