Chapitre 25

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Il continua à me fixer alors que mon bras était levé face au mur. J'avais tiré sur le plafond et désormais je le regardai avec un sourire amer.

—Je le savais, tu n'as pas de passion pour la vie, assurai-je en baissant mon bras.

—En effet, c'est vrai, mais il y a autre chose, m'indiqua-t-il en ne détachant pas le lien de notre regard.

Il rapprocha son visage du mien tellement qu'un mouvement brusque pouvait coller nos deux lèvres ensemble. Mais, je l'observai avec des sourcils froncés. Son nez touchait légèrement le mien mais donnant une multitude de frissons.

Je sais que tu en es incapable, affirma-t-il si sûre de lui.

—Et pourquoi ? Pourquoi je ne serais pas capable de te tuer ?, lui demandai-je en serrant la mâchoire.

Ce n'est pas encore le temps, déclara-t-il en décalant son visage lentement.

Le temps à quoi ?

Mais je ne lui posai pas la question car je savais qu'il ne me répondrait pas.

—Ce n'est qu'un remerciement, si je te laisse en vie, c'est pour m'avoir aidé. De plus. je ne pense pas que tu sois mon allié, je te tuerai sans hésitation à l'instant où tu te mettras en travers de mon chemin, menaçai-je avec un visage dur.

Il me regardait avec ce visage qui n'exprimait rien, il ne m'accordait aucune importance.

—Après tout, tu as sauvé mon garde du corps, mais sache que je ferai des recherches sur toi, je te traquerai pour comprendre qui es-tu et qui est ce foutu meurtrier, lui révélai-je sans vouloir cacher mes intentions, alors on va le faire comme ça, tu continueras à m'entraîner pour que je puisse correctement me battre et pour que je puisse protéger ma famille et moi je garderai un œil sur toi.

Tu n'as plus de famille, affirma-t-il d'une voix ferme et sèche, en entendant ces mots mes yeux s'écarquillèrent et je sentis la colère monter en moi, voilà pourquoi tu ne seras jamais une bonne jefa. La famille ?, il commença à rire doucement avec moquerie, il n'y a rien de tout ça dans ce milieu, il pourrait te trahir sans que tu t'y attendes, ils te feront tant souffrir que ça te conduira à ta perte. Sais-tu pourquoi tu penses comme ça ? Ce sont tes sentiments qui veulent que tu t'accroches à une chose aussi débile. Mais, tu es seule, tu es seule dans ce misérable monde.

Ces mots semblaient me poignarder méchamment comme des lames aiguisées.

Tu-, je ne trouvais aucun mot, je n'arrivais pas à répliquer. Il avait raison.

—Tu aurais dû vivre tranquillement loin de tout ça, tu n'aurais pas dû prendre les comman-

MAIS C'EST TOI !, criai-je sur lui avec cruauté, il me fit un visage surpris, ce jour-là ! C'est toi qui m'as dit de me venger ! Tu te fous de ma gueule là ?!

—C'est différent entre là et maintenant, trop de chose ont changé, assura-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

—Qu'est-ce qui a changé ? Dis-le-moi, hein, pourquoi tu voulais que je me venge et désormais non ? Pourquoi veux-tu soudainement que j'abandonne tout comme une grosse lâche ?!, lui demandai-je avec une voix élevée.

Il ne rétorqua pas, il choisissait encore une fois d'être muet, mais j'avais compris. Il me parlait d'une autre façon, il me parlait avec ses yeux, il avait planté ses yeux dans les miens. Malheureusement, je ne comprenais pas son langage.

—Tu sais, je t'ai dit que je ne te détestais plus, pas vrai ? Au début, tu m'as regardé de haut, tu étais violent, tu me regardais comme si je n'étais qu'un vulgaire insecte, tu m'as envoyé dans la campagne, lui dis-je en listant tous ces exemples, mais, tu m'as sauvé de ses serpents, tu as épargné la vie de mon garde du corps, tu m'as offert un lieu où je pourrais me réfugier, tu m'as entraîné pour que je devienne plus forte. Lequel de ses deux personnages, tu es ? Dois-je te haïr ou t'apprécier ? Aide-moi à comprendre, à comprendre qui tu es vraiment.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant