Chapitre 57

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Plusieurs jours s'étaient écoulés et tous les jours, je passais mes nuits avec Kaleb. Soit chez lui, soit il s'infiltrait, je ne sais pas comment, dans la Luna. Je me demande toujours qui est la taupe, mais je le crois quand il me dit qu'il me le dira plus tard. Alors, je patiente parce que je n'ai rien d'autre à faire. Kaleb avait ce don de m'apaiser, je ne pouvais pas le nier, malgré toutes mes tentatives désespérées pour m'éloigner de lui. C'était comme si un aimant invisible nous rapprochait. J'aimais prodigieusement sa présence et l'emprise qu'il détenait chez moi. Non, en vérité, deux sentiments coexistaient, c'était l'amour et la haine, car je détestais également cette emprise. Puisque, au fond, je savais que je serais incapable de m'en délibérer.

Chaque nuit, Kaleb s'immisçait dans ma chambre, ou bien, je surgis soudainement devant la porte de son appartement.  Je me sentais captivée par lui, incapable de le laisser partir. J'avais constamment besoin de le sentir. À tous les sens du terme. Mon désir de sa présence était insatiable, une dépendance qui consumait chaque fibre de mon être. Et je savais, par ses gestes et ses regards brûlants, que c'était réciproque. J'essayais de cacher nos aller-retour, mais Luna doit peut-être soupçonner quelque chose.

J'étais vêtue de sa longue chemise blanche, j'attachais mes cheveux en une queue de cheval pour ne plus me déranger. Puis, je me dirigeai vers sa cuisine ouverte où il se trouvait derrière une cuisinière. Je cherchai Red des yeux, mais je me suis rappelé que Kaleb m'avait dit qu'il l'avait déposé chez un ami. Je m'assieds sur un des tabourets qui se situait devant le mur du plan de travail.

J'observai Kaleb de dos, remarquant à nouveau son large dos musclé. Il était immense que je me sentais si petite. Cet homme était la parfaite création d'une femme aux goûts les plus prononcés.
Putain, il est vraiment séduisant.

Kaleb se retourna avec une assiette à la main qu'il déposa devant moi. Lorsque je viens chez lui, il a cette habitude de me faire le petit-dej et il m'observe manger en silence. Parfois, il mange avec moi, mais c'est très rare et souvent non. Aujourd'hui, on dirait bien que c'est non. Pourtant, j'ai essayé de le forcer de venir manger avec moi, mais il refuse. Je ne sais pas pourquoi il s'entête à ne pas manger avec moi.

—Tu ne comptes vraiment pas manger avec moi ? Je me sens seule après, tournai-je ma fourchette en jouant avec la nourriture.

—Mange, m'ordonna-t-il uniquement.

—Qu'est-ce que c'est d'ailleurs ?, dis-je en observant le plat semblant incroyablement délicieux.

—Un plat italien, mange et lentement, me rappela-t-il comme si j'étais une enfant.

—Tu m'as dit que ton côté italien venait de ta mère, non ? Tu dois beaucoup lui ressembler, déclarai-je en observant attentivement son visage.

—Je lui ressemble, on me le dit souvent, me confirma-t-il en déposant ses avant-bras sur le plan de travail devant moi. Sa tête était très proche de la mienne, ce qui me déstabilisa une petite seconde. Il m'observa avec cette expression indéchiffrable, semblant peut-être m'analyser. Mais la façon dont ses yeux s'appuyaient contre moi faisait battre mon cœur à tout rompre.

—Ta mère doit vraiment être divine alors, murmurai-je en imaginant Kaleb en femme. Une femme aux cheveux noirs et aux yeux d'un intense vert que Kaleb est la beauté incarnée.

—Qu'as-tu dit ?, me demanda-t-il pour que je répète, quelque chose que je ne ferais absolument pas.

—Tu aurais dû être plus attentif, tu ne peux t'en plaindre qu'à toi-même, cherchai-je à le provoquer en plissant des yeux et en lui pointant ma fourchette sur sa tronche.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant