Chapitre 60

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Que fais-tu ? demanda une voix dure et familière.

Kaleb ? Lâche-moi, je dois la rattraper !, le repoussai-je, vivement, cherchant à me libérer de son emprise. Kaleb portait une casquette noire et un masque, mais ses yeux trahissaient sa confusion.

Je l'ai vue, j'ai vu Luna !, lui assurai-je, haussant le ton pour me faire entendre au-dessus du bruit ambiant.

Il ne répondit pas, me fixant avec intensité.

Tu ne l'as pas vue ?! Elle était juste là-devant moi ! Je te jure que je l'ai vue ! Elle n'est pas morte, j'en suis certaine !, hurlai-je, cherchant frénétiquement des yeux l'endroit où elle avait disparu. Putain ! Elle a encore disparu !

Bordel, Gabriela, jura Kaleb, avant de me prendre fermement par les épaules et de me forcer à le regarder dans les yeux. Tu courais en criant après personne, tu m'entends ?! Il n'y avait personne devant toi !

—...Impossible, je t'assure que je l'ai vue ! De mes propres yeux, je l'ai vue, Kaleb !, criai-je, tentant de me libérer de son emprise pour qu'il me lâche.

Je t'ai suivie, m'avoua-t-il enfin, pour m'assurer que tu ailles bien. D'un coup, tu t'es mise à courir sans raison apparente sous l'idiotie de ton garde, appelant et criant sur personne. Je n'ai pas vu l'ombre d'une personne ressemblant à Luna, je te l'assure.

La révélation de Kaleb me glaça jusqu'aux os. Avais-je vraiment imaginé cette personne ? Pourtant, elle semblait si réelle, si tangible. Je commençais à craindre de perdre la tête.

Kaleb, je deviens...folle ?, demandai-je complètement désemparée, pourtant j'étais si sûre de l'avoir vu...

Brusquement, Antoine se mit entre moi et Kaleb, alors que Luis avança à côté de moi avec un regard déçu. Putain, je les avais oubliées.

Qui êtes-vous ? demanda Antoine d'une voix glaciale, une main se glissant discrètement vers l'arme dissimulée à sa taille. Kaleb ne sourcilla pas.

Je te déconseille de sortir ton flingue, l'avertit Kaleb d'un ton légèrement insolent. Lorsque je vis Antoine devenir de plus en plus impatient, je décidai d'intervenir. Luis, quant à lui, observait Kaleb avec méfiance, prêt à intervenir à tout moment.

Ne t'inquiète pas, Antoine, coupai-je la tension qui montait dangereusement. C'est...un ami.

Kaleb émit un rire bref et amer avant de se taire.

Putain, c'est ça tes gardes, Gabriela ? En une minute, non, une seconde, n'importe qui aurait pu te buter, même, voire pire, et c'est que maintenant qu'ils décident de réagir ?, cracha Kaleb en s'approchant dangereusement d'Antoine. Vous vous foutez de ma gueule ? Tu ne mérites pas de travailler avec de tels incompétents.

Subitement, alors que Kaleb se rapprochait d'Antoine, Luis tenta de l'arrêter en posant une main sur son torse. Kaleb réagit instantanément en retournant violemment le bras de Luis, tandis qu'Antoine sortait son arme et la pointait vers Kaleb. Autour de nous, le monde semblait figé, silencieux, craignant l'issue de la confrontation. Je vis le visage impassible de Kaleb et celui d'Antoine, tandis que Luis peinait clairement sous la douleur.

Bon, arrêtez, vous me faites vraiment honte là, leur ordonnai-je à tous, Ka..., ah oui, je ne peux pas risquer de faire connaître son identité, lâche tout de suite mon garde.

Il a osé me toucher, pourquoi devrais-je le laisser partir aussi facilement ? répondit Kaleb d'un ton dur, mais toujours calme, appuyant également sur le bras de Luis le faisant gémir de douleur.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant