LA LUNA

Chapitre 29

J'ouvris la porte de salle de sport abandonné rudement.

—SALE FILS DE PUTA ! C'EST TOI QUI L'AS PAS VRAI ?!, hurlai-je sur Kaleb qui semblait très calme.

Je le vis assis, tenant un objet de taille moyen dans ses mains. C'était bien la toile.

Je n'en crois pas mes yeux.

—Tu te fous de moi ?! Tu ne le caches même pas ! Putain Kaleb, je me suis ridiculisée par ta faute, j'ai accusé autrui par ta faute !-

—Ce n'est pas ma faute, tu t'es ridiculisée toute seule, je n'étais pas là, répliqua-t-il avec tant de détachement.

Je m'approchai de lui avec une rage folle, et je le giflai instantanément. La haine m'avait dominé et je voulais le voir souffrir.

—JE SUIS SI CONNE ! JE LE SAVAIS QUE TU N'ÉTAIS QU'UN SALE FILS DE PUTE, lui dis-je en poussant à plusieurs reprises son torse avec force, JE SUIS CONNE POUR AVOIR VOULU ESSAYER DE CROIRE EN TON INNOCENCE !

Brusquement avec force et agilité, il me plaqua contre le mur avec une brutalité hors-norme.

—Tu vas me laisser parler ?!, me coupa-t-il à haute voix, appuyant son nez contre le mien, j'allais te le rendre, ce fichu bout de dessin, j'allais te le rendre.

J'avais réussis à l'énerver, son visage était si rapproché du mien que je pouvais sentir l'odeur de menthe émanant de sa bouche. Son nez qui n'arrêtait pas de chatouiller le mien était l'auteur des battements gigantesques de mon cœur.

—Voleur, crachai-je avec haine, je sentis ses mains appuyer un peu plus fort mes poignets.

—Tu sais ce que contient ce tableau ?, me demanda-t-il, je ne lui répondis pas et lui donnai un regard froid, il contient un poème.

Il me lâcha brusquement et bizarrement je le voyais d'un nouveau œil, je ne fais pas exprès mais chaque fois qu'il se trouve devant moi, je ne peux que contempler sa beauté et son aisance.

—On dit quelque chose que peu de gens savent, que ce tableau a été réalisé par l'un des plus grands mafieux du monde, un mafieux odieux, un mafieux inhumain, mais putain un mafieux amoureux. L'homme le plus terrible du monde a écrit une lettre dans ce tableau ridicule, m'expliqua Kaleb calmement, je voulais lire cette lettre.

—Pourquoi lire une telle lettre ?, repris-je toujours en le foudroyant du regard, ce ne sont pas tes affaires.

—Je voulais comprendre, je voulais comprendre quelque chose, se reprit-il restant vague.

—La lettre se trouvait à l'intérieur ? Qu'est-ce qu'elle dit ?, lui demandai-je, m'étant un peu calmée.

—Tu veux que je te la lise ?, rétorqua-t-il, avec un petit sourire.

—Non merci, j'ai des yeux, je peux la lire toute seule, j'assurai-je en grimaçant, je regardais le derrière du tableau et remarquai une petite trappe que j'ouvris. J'y sortis la petite feuille et me mis à la lire dans ma tête.

Le contenu de la lettre :

"Mon amour fuyard, tu es loin, mais à la fois si près.
Mon amour perfide, je te retrouverai même à l'autre bout de la terre.
Mon amour à la beauté sanglante, je courrai derrière toi comme un chien qui courra derrière son maître.
Mon amour, tu es à moi.
Mon amour, nous ne faisons qu'un.
Nous nous retrouverons."

—Il devait être très amoureux, non ?, me questionna Kaleb en me fixant étrangement.

Je posai la lettre sur l'endroit où elle se trouvait avant.