Chapitre 54

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Il avait disparu.
Jacks avait disparu, ça faisait maintenant des jours qu'il était parti sans laisser de traces. Malgré les multiples messages que je lui ai laissés sur sa messagerie et envoyés, il ne répondait pas, il était comme mort. Je ne peux pas y croire. Je n'y crois pas. Il s'est forcément passé quelque chose. Luna est persuadée qu'il est parti comme ça, sans me laisser un message parce que ce n'est qu'un connard. Mais je ne peux pas y croire, pour ma santé mentale, je ne le peux pas. Non, je sais qu'il s'est passé quelque chose.

Je me suis rendue chez lui, demandant à l'un de mes gardes de forcer son domicile, mais quand je suis rentrée, rien. Pas la moindre trace de lui, il s'était envolé. Je me mis à chercher dans sa garde-robe à toute vitesse et ce que je constatai me glaça le sang. Tous ses vêtements avaient disparu, tout. Il ne restait rien de lui. Je m'écroulai sur le sol, choqué, le cœur en miette. Les jours que j'avais passés avec lui me vinrent à l'esprit pour me tourmenter sans relâche. Les jours où je pouvais sourire facilement, où mon rire n'était pas un faux et où je me sentais terriblement aimée, tout avait disparu. Envoler, en miette. Il m'avait quitté si rapidement et il est parti si rapidement.

NON !, criai-je, je refusais de croire que tout cela n'était que du flanc. C'est faux, ce n'était pas possible, la délicatesse dans ses yeux n'était pas fausse.

Il a dû être obligé de partir, il a dû être menacée par quelqu'un. Subitement, je repensai aux menaces de Kaleb qui sonnèrent dans ma tête et sans attendre, je demandai à mes gardes de me conduire à côté de l'endroit où se trouverait une salle de sport abandonnée. Dans la voiture, je me sentis nauséeuse à l'idée que Kaleb puisse essayer de m'éloigner du bonheur. Il se trouvait toujours dans le chemin pour atteindre ma joie, il était l'un des obstacles le plus redoutable. Si c'était bien lui, je ne l'accepterais pas. Non, cela aurait été la fin de ma patience envers lui. J'essayais tous les jours de trouver un moyen d'anéantir Jovan je pouvais ajouter Kaleb dans l'équation. Ç'aura beau me faire du mal, il le faudrait si lui ne cessait de m'en faire. Pour une fois, j'aimerais être heureuse.

Nous arrivâmes à l'endroit que j'avais indiqué. Je leur demande de ne pas m'accompagner et je sortis de la voiture avec une haine profonde. Étrangement, devant la porte, je m'immobilisai, je savais qu'il serait là. Car lorsque je suis en état de faiblesse, il se trouvait toujours pas loin de moi. Peut-être pour se moquer de moi, ou peut-être parce qu'il avait pitié de moi, ou pire encore, peut-être qu'il était la cause de chacune de mes peines. Je pris une grande inspiration et franchis la porte sans plus attendre. Mon intuition avait raison, il était là, assis, comme s'il avait toujours attendu ma venue. Il m'observa sans dire un seul mot, le visage gardant son impassibilité parfaitement. Me voir ne le déstabilisait pas, en tout cas, il ne le montrait pas d'une seule trace. Je m'approchai, mais je gardais tout de même une grande distance de lui à moi.
Je devais le confronter.

As-tu quelque chose à voir avec sa disparition ?, lui demandai-je, tremblant légèrement de la voix.

...La disparition de qui ?, répondit-il après un instant de silence, son visage indiquait qu'il savait très bien de quoi je parlais, mais n'en avait clairement rien à foutre.

Tu te fous de moi ?, ripostai-je en perdant patience. Il se leva, démontrant le long manteau en cachemire noir qui était sur ses épaules et raccourci la distance entre nos deux corps avec un visage sévère.

Sois précise, dit-il d'un ton sec et froid, j'ai à voir avec un nombre incalculable de disparitions.

De Jacks, essayai-je de garder mon calme face à cet enculé.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant