Le mariage s'était déroulé sous les regards ennuyés de Kaleb et de Marco, mais pour moi, c'était un véritable conte de fées. Chaque instant de cette journée restait gravé dans ma mémoire comme un joyau. La marche vers l'arche était un moment inoubliable. Ma robe flottait gracieusement sous la lumière du jour, les invités étaient nombreux, éblouis par les somptueuses décorations. Tout semblait parfait : Miguel m'attendant avec ce sourire qui m'avait fait chavirer, le prêtre qui scellait notre union. Dans mon esprit, je ne pouvais pas être plus heureuse. La cérémonie s'était déroulée d'une manière si sublime qu'elle resterait à jamais ancrée dans ma mémoire.
La lune de miel aussi, du moins en apparence, avait été tout ce que j'avais imaginé. Nous avions décidé de déménager ensemble après cela, laissant Marco sous la protection de Kaleb. Mais ils venaient souvent me rendre visite, comme pour s'assurer que tout allait bien. Je m'accrochais à cette image de bonheur, me répétant sans cesse que c'était exactement ce que j'avais toujours voulu.
Cependant, ce sentiment de bonheur se révéla être éphémère, comme un mirage qui s'efface dès qu'on tente de l'attraper. Peu à peu, je compris que ce rêve que j'avais chéri n'était peut-être pas fait pour moi. Miguel semblait tendu ces derniers temps. Sa position au sein de notre communauté était devenue instable, fragile. Moi, j'étais toujours sous-chef, mais j'avais demandé à prendre des vacances exceptionnelles. Le poids de ces responsabilités devenait trop lourd, et peut-être que j'espérais aussi fuir un peu cette réalité qui commençait à me peser.
Miguel, lui, ne supportait plus la moindre contrariété. Ses colères étaient fréquentes, et il me hurlait dessus plus souvent qu'avant. Mais je ne laissais rien paraître. Je me persuadais que ce n'était qu'une phase, qu'il finirait par aller mieux. Après tout, il traversait une période difficile, et c'était à moi de le soutenir, n'est-ce pas ? Je me disais que c'était normal, qu'il m'aimait et que cette tension finirait par disparaître. Je fermais les yeux sur ses éclats de voix, sur ses gestes brusques, cherchant toujours des excuses pour ne pas voir ce qui était devant moi.
Je l'espère encore, qu'il ira mieux. Je l'espère vraiment.
Parce qu'au fond, Miguel avait été le premier homme à vraiment faire attention à moi, à me regarder comme si j'étais spéciale. Je m'accrochais désespérément à cette idée, même si la réalité devenait de plus en plus difficile à ignorer. Je voulais croire que tout ce que nous avions construit, tout ce que j'avais rêvé, n'était pas en train de s'écrouler.
Alors, je continuais à espérer.
Toutefois, ce jour-là arriva.
Je regardais la télévision tranquillement dans le salon, l'esprit détendu, quand la porte s'ouvrit brusquement avec un bruit sourd. Je me redressai du canapé, inquiète.
—Miguel...?, demandai-je, la voix tremblante, cherchant à comprendre ce qui se passait.
Il entra, l'air sombre et inquiet, ses mouvements étaient erratiques. Il semblait... dangereux. Son visage, souvent calme et charismatique, était maintenant marqué par l'ivresse. Une odeur d'alcool imprégnait l'air autour de lui. Mon cœur commença à s'emballer, de vieux souvenirs douloureux resurgissant comme des fantômes du passé.
—Tu es bourré, Miguel ?, répétai-je, le reculant légèrement de peur. Mes mains tremblaient, la panique montait en moi.
Il se rapprocha de moi de manière menaçante, son visage sombre et sa démarche incertaine me remplissaient de terreur. Il s'approcha assez pour me saisir violemment par les cheveux. La brutalité de ses gestes et son regard féroce m'effrayèrent profondément.
—Tu n'as pas préparé à manger ?!, s'exclama-t-il avec une voix enragée, ses mots étaient pleines de colère. Son haleine alcoolisée me frappait de plein fouet.
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LA LUNA
Action𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐟𝐢𝐚 (Non surnaturel) Plongez dans les méandres sombres d'un cartel mafieux où Gabriela, héritière inattendue, lutte pour venger ses parents assassinés. Mais alors que son désir de vengeance la consume, elle découvre que...