Chapitre 43

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(Une musique complètement triste pour ce chapitre et assez mélancolique tout comme une leçon particulière)

Attention, aux âmes sensibles.

Passé de Kaleb

Point de vue de Kaleb.

J'avais quinze ans, j'étais dans une salle, une salle noire et sombre. L'obscurité remplissait cette salle si froide. On l'appelait la salle de torture.

Mon père m'avait emmené ici pour me montrer ce qu'on devait faire face au traître.
Un homme était attaché à une chaise, les yeux bandés. J'étais debout un peu plus loin face à ce carnage sanglant, les hommes de mon père le torturèrent avec plusieurs sortes d'armes. Les cris de l'homme résonnaient dans mes oreilles, ses supplications étaient intenses et affreuses.

"Si cet homme avait si peur de la mort, pourquoi avoir trahi El Sol ?" Voilà ce que je pensais à ce moment là.

Mon père regarda cela fièrement puis me jeta un regard curieux sous mon visage complètement impassible.

Alors, Kaleb ? C'est satisfaisant, non ?, me demanda-t-il, comme si toute cette scène l'excitait.

Il prit une batte et attaqua l'homme calmement, l'homme cracha instantanément du sang, s'étouffant avec. Mon visage restait impassible, mais ça n'a pas toujours été le cas.
Avant, je pleurais face à cette horreur, ça ne plaisait pas à mon père, donc il me frappait avec la même arme tachée de sang du traitre.

À l'âge de cinq ans, sans que je ne me sois rendu compte, mon visage était devenu indéchiffrable.
Je ne ressentais aucune pitié envers ces hommes frappés.

C'était seulement le travail de mon père.
Un travail simple et basique.

D'un coup, mon père me tendit la batte.

C'est ton tour, m'ordonna-t-il avec ses yeux remplis de cruauté, mais anormalement calme.

C'était un ordre.
Je n'ai jamais eu le choix.

Dans un sang-froid glaçant, je pris la batte. L'homme qui avait eu un temps de pause se mit alors à me supplier, moi, mais qu'est-ce que je pouvais y faire, c'est de sa faute.

Violemment, je lui assénai un coup dans la tête. Puis je recommençai puis encore et encore sans m'arrêter une seule seconde, tel un robot qui exécutai l'ordre de son maître, je ne m'arrêtai pas, les yeux fixés sur ce traitre, je continuai à le frapper avec une force immense.
Ça ne me faisait rien, rien du tout.
Je ne ressentais rien pour cet homme qui pleurait.

Le visage de l'homme se défigura horriblement, d'un coup, du sang se propulsa sur mon visage.

Ça me répugne.

Il n'avait qu'à ne pas énerver mon père, ce n'était pas ma faute.

Ce n'était pas ma faute.

Mon père rit face à la situation, son rire était si glacial si strident.

Kaleb ! C'est parfait ! Tu es bien mon fils ! Tu détruiras La Luna pour sûre !, s'écria-t-il avec une joie pure.

Je me demande parfois si je ne suis pas humain, suis-je une machine créée par mes parents ?
Une machine sans cœur ni émotion.

À toute vitesse, mon jeune frère, Jovan arriva en courant sous la grande colère de mon père qui l'arrêta brutalement.

Ne cours pas, lui ordonna-t-il froidement et sans un seul regard.

Jovan le regarda d'un mauvais œil et se guida vers moi pour m'attrapa par les épaules.

LA LUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant