AITHIOPIA [T2]

ABBIGAËLLE

Je fermai la porte de ma chambre à clé avant de m'asseoir sur mon lit et regarda le téléphone qui sonnait en hésitant.

Une part de moi voulait juste casser l'appareil et faire comme s'il n'avait jamais existé mais d'un autre côté, je voulais savoir. Je devais savoir.

- Allô ?

- Abigaelle, j'ai essayé de rejoindre plusieurs fois, répliqua Karen.

- J'étais...occupée, je ne pouvais pas répondre !

- D'accord, tu vas bien ?

- Ça va.

- Mais encore ? Ne sois pas timide, je suis ta mère, tu peux tout me dire...

- Je vais bien, c'est tout, murmurai-je mal à l'aise.

- Tu vas à l'école à Royalty, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Moi aussi, j'y suis allé, c'est là-bas que j'ai rencontré ton père quand j'avais ton âge ! Nous étions des très bons amis puis nous sommes tombés amoureux, j'étais la seule à qui ton père parlait...

- Pourquoi papa ne t'a pas épousé ?

- Oh mais il l'a fait, affirma-t-elle, c'est une  longue historie mais si tu veux, on peut se voir comme ça je te la raconte !

- Je ne peux pas.

- Comment ça tu ne peux pas ? Je suis ta mère !

- Papa m'a envoyé chez les geishas !

- Quoi ? Comment ça ? s'exclama-t-elle furieuse. Pourquoi il t'a envoyé chez ces putains qui vendent leurs corps ? Tu es son héritière ! Tu vois, je te l'avais dit qu'il ne t'aimait pas, qu'il préférait Aria...

- Mais Aria aussi est ici, déclarai-je.

Il eût un silence. J'étais un peu hésitante, je ne savais pas pourquoi mais j'avais des doutes. Quand je voyais le comportement de papa, je ne sentais absolument pas qu'il ne m'aimait pas, ou encore moins qu'Aria, même si elle était plus intelligente que moi.

Papa disait toujours qu'Aria avait du cerveau et que j'avais du cœur, que cela ne signifiait pas que j'étais bête mais au contraire, j'avais une grande intelligence émotionnelle que ma sœur n'avait pas, et que je devais l'aider dans ce domaine comme elle m'aidait dans les domaines où je n'étais pas forte.

En plus, Aria et moi avions exactement les mêmes notes en mathématiques, il m'arrivait même parfois d'avoir 20 sur 20 et Aria 19 sur 20.

Maman m'appelait toujours son petit génie en mathématiques. Et elle disait toujours que nous n'étions pas en compétitions, des sœurs n'étaient jamais en compétition.

- Sinon, répliqua Karen, tu fais des études en quoi ?

- J'étudie la politique international avec trois spécialités en langues, en sport et en mathématiques !

- Ah, c'est très bien ça ! Et Aria ?

- Elle étudie en politique financière international avec des spécialités en arts, langues, sciences et littérature !

- Pourquoi elle a plus d'options que toi ?

- Je ne sais pas, elle voulait faire ça ! Papa nous a laissé choisir, j'ai pris ce que j'aimais, elle a pris ce qu'elle aimait, c'est tout !

- Tu ne dois pas te montrer plus faible qu'elle Abigaelle, de quoi as-tu l'air si en tant qu'héritière, tu fais des études moins prestigieuses que ta petite sœur ?

- C'est...maman dit que ce n'est pas une compétition...

- Elle t'a dit ça pour sa fille gagne ! Et elle n'est pas ta mère, je suis ta mère !