AITHIOPIA [T2]

AYTHAN

Bizarrement, bien qu'au départ, je n'étais pas trop partant pour travailler à l'hôpital tous les week-end, maintenant, je m'y sentais bien et surtout je sentais que ça me faisait du bien. J'étais tellement occupé que je n'avais le temps de réfléchir ou penser. Et Voir des gens repartir en meilleur santé me mettait du baume au coeur.

En général, je concentrai toute mon attention sur mes patients mais quand je sentis l'odeur de la lys Impériale, je ne pus m'empêcher de quitter mon bureau car seule une personne sentait ça pour moi. Aydie était dans la salle d'attente, dans une déguisement très étrange et elle semblait avoir mal.

Je déplaçai quelques patients vers mes collègues afin de libérer mon planning et avancer son rendez-vous à elle. Je faillis soupirer quand je vis nos parents. J'installai Aydie puis me débarrassa d'eux avant de retourner auprès d'elle en prenant soin de la traiter comme une patiente normal.

- Mademoiselle Rossman, comment puis-je vous aider ?

- Je pense que j'ai le cancer, me dit-elle.

Je me retins d'hausser un sourcil. Le cancer ? C'était impossible. Je connaissais son dossier médical par coeur et elle n'avait aucun antécédent allant dans ce sens.

- Vous pensez avoir le cancer ?

Elle rougit légèrement avant d'enlever son sweat à capuche avant de remonter lentement le maillot de football qu'elle portait et qui couvrait totalement son corps. Elle avait mis un pull un peu plus moulant en dessous. Je compris aussitôt d'où venait le problème, elle prenait des formes.

- Vous voyez ? J'ai le cancer !

Elle évitait mon regard et sentait la gêne. Elle avait dû prendre rendez-vous en pensant tomber sur Ethan qui portait le même nom de famille que moi, j'étais quasiment sûr que si elle avait su que ça allait être moi son médecin, elle ne serait pas venue.

- Est-ce que vous m'autorisez à vous examiner ? lui demandai-je.

Elle se raidit. Elle ne semblait pas avoir envie que je la touche, je ne savais pas comment le prendre. Je continuai à la regarder, en attendant sa réponse car c'était ce qu'un médecin normal aurait fait face à une patiente gênée.

- Je ne vous examinerais pas à cet endroit là, lui promis-je pour la rassurer.

Elle hocha la tête. Je l'accompagnai dans la pièce voisine. Je ne pouvais pas lui faire de prise de sang pour des raisons évidentes, je lui fit donc passer une radio du corps entier ainsi qu'un échographie. Ethan lui en faisait chaque semaine pour vérifier que tout allait bien. Je posai ma main sur son front, elle avait de la fièvre et je sentais des effluves de douleurs se dégager de son corps.

Elle avait prit 5 cm en hauteur depuis hier mais son corps entier grandissait aussi, ses muscles se développaient aussi vite que sa poitrine et des courbes se formaient. Et les traits de son visage s'affinaient, elle perdait ses joues de bébé ainsi que de sa blondeur.

- Vous avez mal ?

- Oui, comme si on me frappait ou qu'on me brulait...

J'avais envie de la prendre dans mes bras, de l'entourer de mon énergie, de tenter de la guérir, en tout cas de tout faire pour qu'elle n'ai pas mal. Elle me regarda avec ses magnifiques yeux gris métalliques, je souris en disant :

- Vous n'avez pas le cancer mademoiselle, vous êtes simplement en pleine poussée de croissance ! Votre corps vous fait mal car il grandit ! Vous avez quel âge ?

- Douze ans.

- C'est normal, toutes les jeunes filles subissent ça à l'approche de la puberté et certaines ont aussi mal ! Vous devez vous reposer afin de laisser à votre corps le soin d'utiliser toute son énergie dans votre croissance ! Surveillez votre température, si jamais elle augmente, vous devrez être hospitalisé ! Avez-vous un moyen de transport pour rentrer chez vous ?