Un mois plus tard...
Impéria était en deuil mais pour ce jour spécial où l'Empereur devait quand même faire son devoir de dirigeant mondial, il se préparait pour la discrète cérémonie qu'il devait bénir. L'Empereur Narcis Eros prit sa tunique blanche, la couleur qui convenait aux mariages à Impéria et la donna à Damien qui quitta la pièce.
Narcis était totalement vêtu de noir, une couleur bien plus triste qui illustrait parfaitement ce qu'il vivait actuellement : le deuil. Il ouvrit le frigo de sa chambre et prit une boisson avant de se diriger vers le balcon où se trouvait sa femme.
Elleryn, l'Impératrice mondaine et Candace de l'Empire était allongée dans un grand lit qui avait été installé là pour elle, à son endroit préféré au palais, d'où elle avait une vue sur tout le territoire. Elle avait énormément maigrit malgré son ventre de grossesse. Son regard était totalement vide et des larmes coulaient toutes seules sur ses joues.
- Bae...
Elle ne réagit même pas quand son mari monta dans le lit et l'attira dans ses bras. Il l'embrassa et ce fut comme si elle le reconnaissait enfin car elle se blottit dans ses bras. L'Empereur demeura avec elle pendant quelques minutes puis il murmura :
- Je dois y aller, je reviens dans une heure ! Tu veux que j'appelle quelqu'un ?
Eller ne répondit pas mais son mari comprit son choix car il donna un ordre silencieux au palais afin que Stella soit emmené auprès de sa femme. Un choix bien surprenant étant donné que Stella n'était à Impéria que depuis quelques semaines contrairement à d'autres qui étaient en charge de l'Impératrice.
- Calvin m'a supplié de le laisser te voir, il va venir plus tard, si tu ne te sens pas prête, dis-le à Stella ! Tu veux que je t'apporte quelque chose ?
De nouveau, elle ne répondit pas mais son mari la comprit encore. Il l'embrassa puis sourit avant de la quitter. Eller serra un des oreillers contre elle, elle se recroquevilla contre elle même tandis que des nouvelles larmes coulaient sur ses joues et éclata en sanglots.
Oui, l'Empire était en deuil, la mort d'un prince Impérial mort, qui se trouvait encore dans le ventre de la Candace car il était impossible de l'opérer tant qu'elle était aussi faible. Un cauchemar pour Eller qui représentait la vie car désormais, elle portait aussi la mort. Un mort qu'elle refusait de perdre, qu'elle ne voulait qu'il lui soit retiré malgré le fait que son frère médecin lui avait expliqué pendant des jours que c'était la meilleure chose à faire.
Cela mettait en danger la vie du bébé vivant et de la Candace, si bien qu'Eros avait faillit ordonner à Ethan de procéder à l'opération, même sans l'accord de sa femme mais Raphael avait conseillé au dirigeant mondial ne pas forcer Eller. Elle avait vécu tellement de chocs dernièrement, entre sa presque-mort il y a bientôt deux ans pendant la grossesse d'Aydie, et maintenant avec les jumeaux dont il ne restait plus qu'un.
Les larmes d'Eller était un supplice pour le monde entier. Son absence créait des problèmes, les Impériaux protestaient tous car ils voulaient voir leur Candace, ils voulaient s'assurer qu'elle allait bien mais Eller était devenu solitaire, elle ne supportait plus d'avoir du monde autour d'elle. Elle ne quittait le balcon des appartements de son mari juste pour dormir à l'intérieur.
- Candace, murmura Stella d'une voix tremblante, vous allez vous rendre malade...s'il-vous plaît, calmez-vous...
Elle ne la rejoignit pas au balcon et resta à distance, afin de ne pas la voir pleurer, de ne pas la gêner. Elle avait elle même les yeux rouges pour avoir tant pleuré la nuit dernière, sachant exactement ce que cette dernière vivait à ce moment précis. Perdre un être cher, sa famille, il n'y avait rien de pire. Surtout maintenant. Elle inspira profondément et se reprit car elle était là pour consoler Eller, et non l'aider à pleurer.
- Aydie s'est réveillée, elle vous demande ! Peut-être que vous pourriez l'emmener se balader pour l'apaiser...
Eller se calma en entendant parler de sa cadette, elle se tourna vers Stella qui lui expliqua :
- Elle veut aller au jugement, vous êtes la seule qui peut l'en empêcher...
Eller s'essuya les joues et se leva lentement avant de tendre le bras vers Stella qui vint la soutenir. Elle lui proposa de l'aider à se changer et prendre un douche afin de reprendre des forces.
Pendant ce temps-là, dans le Tribunal du Palais Impérial, l'Empereur présidait un droit de rachat. Le terme célébrer ne convenait pas pour ce cas de figure au vu des circonstances. Néhémie se tourna vers Nataniel qui avait exactement la même expression que lui, aucun des deux ne savaient si ce qu'ils faisaient étaient la bonne solution.
Mais Néhémie estimait qu'en plus de son jugement pour agression et viol, son fils Aleandro devait prendre ses responsabilités puisqu'en plus de ne pas avoir réussit le test, il s'était aussi avéré qu'Abbigaëlle était aussi enceinte.
Dans d'autres circonstances, Nate aurait refusé, laisser un de ses bébés épouser celui qui l'avait violenté mais Abbi avait été hystérique pendant des jours, elle ne s'était calmé qu'après sa conversation avec Lionel. Et malgré tout cela, une chose n'avait pas changé, elle réclamé son Lean. Elle refusait de manger, elle refusait de boire, de dormir, de faire quoi que ce soit tant qu'elle n'aurait pas son Lean.
Ce fut cet insistance ainsi que l'acceptation de Lean lui-même qui décida les deux parents qui acceptèrent de faire devoir le droit de rachat. Un terme très ancien qui stipulait que lorsqu'un homme déshonorait une femme, sa famille était en droit de les lier à vie. Ce n'était pas un mariage puis les mariages pouvaient être rompu par un divorce, c'était un lien plus fort.
Et bien que Néhémie et Nataniel étaient d'accord pour attendre que Lean ait fini sa sentence avant de les marier officiellement, parce qu'Abbi était une princesse, le droit de rachat avait dû se faire en urgence, en petit comité.
Beaucoup de membres de la famille n'était pas présents, dont Elleryn mais aussi Sephora qui avait dû mal à supporter la situation, pareil pour Johanna qui refusait d'en parler. Nadia aussi n'était pas venu, Valentin était resté avec elle. Ruth avait choisi de rester à Royal pour calmer les choses mais aussi parce qu'il était difficile pour elle tout ce qui se passait.
- Dès ce jour, Abbigaëlle Kanem, ton titre change ! Fille de Royal tu reste mais future Dahomey tu es désormais !
Les mots d'Eros scellèrent les vies de Lean et Abbi qui était désormais la future reine des amazones, de toutes les amazones, elle régnerait après Néhémie. A cause de ce qui s'était passé, et parce que Lean était totalement deshéité et sans titre, Abbi, lié à lui ne pouvait continuer à être l'héritière de Royal.
Royal se retrouvait donc sans héritiers puisque Neo avait été aussi déshérité, Lean et Abbi en quelque sorte aussi, il ne restait qu'Aria mais elle n'avait jamais passé les test. Royal allait donc avoir des problèmes.
- Ma princesse, je vais rentrer à Royal avec Cara, tu veux venir ?
- Non, je veux rester avec Lean, répondit-elle tout en se servant à manger, je vais venir dire au revoir à maman après avoir mangé !
- D'accord, accepta Nataniel, on fera comme tu veux !
Les portes s'ouvrirent sur plusieurs Impérators qui me trainèrent sans aucun ménagement et me jetèrent au sol. La matriarche assistante de la matriarche principale, celle que Stella appelait "la peste aux cheveux fades" se mit à proférer ses accusations contre moi. Je la laissai faire car c'était la meilleure chose à faire. Elle avait décidé de tuer ma soeur, je n'allais pas lui faire le plaisir de la laisser réussir, quitte à y laisser ma propre vie.
Je fermai les yeux et me laissa juste évader ailleurs, vers un parfum de fleurs que j'aimais tant : Eller. Elle était toujours avec Stella et semblait venir vers nous. Plus elle approchait, plus mon coeur battait à la chamade sans que je ne comprenne pourquoi. Quelque chose arrivait, quelqu'un arrivait, ma destinée...
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AITHIOPIA [T2]
RomanceLes prophéties sont dangereuses, surtout lorsque celle-ci est lié à l'histoire de l'humanité. Telle est la vie de la princesse de Royal, entouré de la royauté d'Aithiopia et de la famille Impériale qui sont destinés à la sauver ou à la tuer, à moins...