Âmes Liées

Chapitre 19 : Souvenirs enfouis

Dean était assis sur le bord de la table, les mains serrées autour de son verre. La tension dans la pièce était palpable alors qu'ils attendaient des nouvelles. Ethan s'était endormi sur sa chaise, toujours ligoté. Elena quant à elle était toujours assise sur le canapé, la tête penchée, perdue dans ses pensées. Les derniers événements tourbillonnaient dans son esprit, mais un sentiment d'angoisse la tenaillait.

Soudain, des flashs de lumière dans sa tête la firent frémir. Elle ferma les yeux et la pièce s'évapora autour d'elle.

Elena se tenait dans un couloir sombre, l'odeur de l'humidité et du bois pourri remplissant l'air. Les murs étaient recouverts de graffitis, des mots incompréhensibles à moitié effacés. Au bout du couloir, une porte entrouverte laissait passer un faible rayon de lumière. Son cœur battait la chamade alors qu'elle avançait, attirée par cette lueur.

Elle poussa la porte et découvrit une petite pièce où se trouvait un lit de camp. Une femme, l'air épuisé, se tenait là, une expression de terreur gravée sur son visage. Elena reconnaissait cette femme ; c'était sa mère.

"Elena !" s'exclama-t-elle, tendant les bras, mais elle n'avait pas pu la toucher. L'image était floue, comme si elle regardait un film au ralenti.

Elena sentit une douleur intense dans sa poitrine alors qu'elle réalisait que quelque chose de terrible allait se produire. Elle voulait crier, mais aucun son ne sortait. Des ombres dansaient dans le fond de la pièce, des silhouettes menaçantes qui se rapprochaient de sa mère.

La vision se brouilla à nouveau et, dans un dernier éclat de lumière, elle entendit le cri déchirant de sa mère.

Elena sursauta, les larmes aux yeux. Elle chercha immédiatement le regard de Dean, et remarqua qu'il était déjà là. Il la regardait avec inquiétude. Il avait remarqué son trouble et s'était approché d'elle.

"Elena, ça va ?" demanda-t-il, sa voix remplie d'une anxiété palpable.

Elle essuya rapidement ses larmes. "J'ai vu ma mère," murmura-t-elle, encore sous le choc. "Elle était... elle était dans cette pièce, et tous ces graffitis... Je ne comprends pas, tout se mélange. Dean, je crois que je perds la tête... »

Dean, malgré son propre stress et ses craintes pour elle, garda un air doux mais résolu. « Tu peux me raconter, si tu veux. »

Elle secoua la tête. « Dean, tout me semble compliqué. Mais tout paraît lié... Je n'en sais rien. Ces graffitis sur les murs, c'étaient les mêmes... Je ne comprends pas ce qui m'arrive. »

Dean, frappé par ses mots, se sentit de plus en plus coupable pour la situation présente. « Je n'aurais jamais dû te laisser venir ici, » avoua-t-il, sa voix tremblante.

"Ce n'est pas ta faute," rétorqua-t-elle doucement. "Tout va bien, Dean. »

Une ombre passa dans ses yeux et Dean comprit que même si elle n'en montrait rien, Elena avait peur. Ils se regardèrent donc en silence, l'angoisse palpable entre eux. C'était un moment fragile, un instant hors du temps. Dean était là, à la regarder et soudain, les murs qu'il avait construits commençaient à se fissurer.