Chapitre 12 : Dean et Elena

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La nuit était tombée sur le bunker, enveloppant les lieux d'un silence paisible, interrompu seulement par le léger bruit des pages tournées et le murmure d'une lampe allumée dans le salon. Elena se leva lentement de son lit, la fatigue ne parvenant pas à apaiser l'agitation qui l'habitait. Elle avait besoin d'un moment à elle, loin des pensées sombres qui tourbillonnaient dans son esprit.

En traversant le couloir, elle sentit un léger frisson d'anticipation. Le bunker était vaste, mais elle se sentait toujours un peu moins seule dans ses murs, même en pleine nuit. Elle se dirigea vers la salle principale, espérant y trouver un livre qui pourrait l'absorber et la distraire de ses démons intérieurs.

À sa grande surprise, elle trouva Dean assis sur le canapé, un livre à la main. Elle s'approcha discrètement et aperçut le titre : « Le cercle des poètes disparus ». Un sourire involontaire se dessina sur son visage. C'était son roman préféré, un trésor qu'elle lui avait confié lors d'un moment de complicité il y a de cela plusieurs mois. La vue de Dean, le nez plongé dans les mots d'un auteur qu'elle chérissait, raviva en elle des souvenirs tendres et douloureux.

Dean leva les yeux, surpris de la voir. Un instant, leurs regards se croisèrent, chargés d'une émotion non dite, un mélange de nostalgie et de tristesse. Ces derniers mois une distance s'était installée entre eux, à la fois tangible et palpable. Pourtant, malgré les semaines passées à se donner de l'espace, il restait toujours une part de lui qui l'aimait encore.

« Tu n'as pas sommeil ? » demanda-t-il, brisant le silence avec une voix douce mais teintée d'inquiétude.

« Je ne sais pas. J'avais besoin de quelque chose à lire, » répondit-elle en feignant la légèreté, même si elle savait que cette insomnie était en grande partie due à ses pensées sombres.

Dean acquiesça, regardant à nouveau son livre sans vraiment le lire. « Alors, tu penses quoi de ces attaques sur la côte Est ? » demanda-t-il finalement, ses yeux s'illuminant d'une lueur d'inquiétude.

« C'est effrayant, » murmura-t-elle. Elena savait qu'il s'inquiétait pour elle, comme il le faisait toujours. « Mais je vais bien. » Elle avait l'impression que ses mots, bien que sincères, ne reflétaient pas la réalité. Elle avait encore contre ses poignets la sensation des cordes attachant son corps.

« Je sais, mais... » Dean hésita, pesant ses mots. « Avec tout ce qui se passe, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. »

Elle détourna le regard, ne sachant pas quoi dire. Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'elle avait eu une vision de sa propre mort. Une terreur sourde s'était glissée dans son cœur, mais elle ne voulait pas alourdir la conversation. Pas maintenant. Pas avec lui.

Un silence s'installa entre eux, le genre de silence qui parle plus que des mots. Dean, toujours préoccupé, jeta un œil à Elena, son regard chargé de questions. Elle pouvait sentir son besoin de comprendre, de trouver un moyen de la protéger. Pourtant, la vérité était qu'elle ne voulait pas qu'il la voie comme une proie vulnérable.

« J'espère qu'on va trouver un moyen de stopper tout ça, » finit-elle par dire, cherchant à briser la tension. « On ne peut pas laisser des chasseurs s'attaquer à toutes les créatures. Ce n'est pas juste. »

« Je sais, » répondit Dean, son ton déterminé. « On doit protéger ceux qui ne méritent pas de souffrir. »

Leurs regards se croisèrent à nouveau, et un frisson parcourut Elena. Il y avait tant de non-dits entre eux, tant de désirs refoulés. Ils restèrent là, sur ce canapé, chacun plongé dans ses pensées, un moment partagé, éphémère mais intense, ancrant des sentiments oubliés et des espoirs cachés.

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