Âmes Liées

Chapitre 32 : Le poids de l'humanité

NDA : Nous voilà arrivés au 100ème chapitre de cette longue fanfiction. Si tu es encore là, merci infiniment et bonne lecture !

Dean se battait, son esprit en proie à une lutte acharnée contre les démons qui l'assaillaient. Les heures s'étaient étendues, chaque seconde se transformant en une éternité de douleur et de désespoir. Les cris résonnaient dans sa tête comme une mélodie macabre, un écho de toutes les horreurs qu'il avait vécues.

Tout avait commencé avec sa mère. Il revoyait son sourire chaleureux, une lumière dans l'obscurité de son enfance, mais ce sourire se muait rapidement en une grimace d'angoisse et de terreur. La scène se teintait de rouge, et il la voyait, piégée, son corps enflammé, hurlant et suppliant. L'odeur de la fumée, le goût du désespoir, tout revenait à lui en une vague de souvenirs insupportables.

Puis, les visions se démultipliaient, défilant devant lui comme un film cauchemardesque. Il voyait les visages de ceux qu'il avait échoué à sauver, des innocents pris au piège des créatures qu'il chassait. Les yeux suppliants de femmes et d'hommes, de familles brisées, tous figés dans un dernier moment de terreur. Ses amis, des chasseurs valeureux, des âmes perdues dont il gardait le souvenir vivant, mais dont la perte le dévorait.

Il voyait son père, le visage déformé par la colère et la déception. Dean l'aimait plus que tout, mais chaque regard ressemblait désormais à un reproche. C'était un véritable cauchemar, un tourbillon de regrets, de colère, et de honte qui l'enveloppait dans un cocon de désespoir.

Il avait l'impression de se noyer, de suffoquer sous le poids de son passé. Les souvenirs l'entraînaient vers le bas, et il avait l'impression de disparaître, englouti par la noirceur. Mais alors qu'il se sentait perdre espoir, un bruit le tira de ses pensées, et une lumière vacillante percuta son esprit.

Redressant la tête, le visage maculé de sueur et de larmes, il l'aperçut. Et tout autour d'elle disparut.

Elena avançait vers lui, le regard empli de peur et d'angoisse, comme si elle portait sur ses épaules le poids du monde. Son inquiétude pour Dean se lisait sur son visage, et cela le frappait plus fort que tous les coups qu'il avait reçus. Elle s'agenouilla devant lui et prit sa tête entre ses mains tremblantes. Il pouvait sentir la chaleur de sa paume, réconfortante et douce.

« Regarde-moi, Dean, » dit-elle d'une voix douce. « Concentre-toi sur moi, et respire. Oublie tout le reste. »

Ses mots, des murmures dans le tumulte de ses pensées, le frappèrent comme un rayon de lumière. À ce moment précis, il comprit : elle était la clé. Elle l'avait toujours été.

Alors que les visions de malheur commençaient à se dissiper, des souvenirs de joie et de chaleur remplaçaient lentement la douleur. À chaque fois que le désespoir tentait de le consumer, il revoyait des instants passés avec Elena : leurs rires partagés dans la chaleur de leur lit, les confidences murmurées sous un ciel d'étoiles, la douceur de ses caresses et la chaleur de sa peau.

Depuis qu'il avait rencontré Elena, la vie de Dean avait changé. Elle avait fissuré, petit à petit, bout après bout, la carapace qu'il avait construite, la fragilité de son âme laissée à l'air libre. Elle lui avait appris à ouvrir son cœur, à accepter les émotions qu'il avait réprimées si longtemps. L'amour qu'il ressentait pour elle devenait son ancre, sa lumière dans les ténèbres.

« Elena, » murmura Dean, presque comme une prière, ses lèvres tremblant sous le poids de son émotion. Les larmes avaient commencé à couler sur le visage d'Elena, mais son regard demeurait résolu, une force tranquille face à la tempête. « Je t'aime, » déclara-t-elle, la voix chargée d'espoir. « Reviens-moi. Je t'aime. »

Ces mots atteignirent Dean en plein cœur. Oui, il l'aimait. Les mots, les promesses, l'espoir qui émanait de sa voix s'entremêlèrent à la douleur qui l'habitait. En une fraction de seconde, il décida d'accepter son sort. Il laissa ses émotions le submerger, ses larmes couler, témoins de sa vulnérabilité.

Elena s'approcha, son front se posant délicatement contre le sien. Leur contact était électrisant, un répit au milieu de l'ouragan. « Tout ira bien maintenant, je te le promets, » murmura-t-elle doucement à son oreille, chaque syllabe résonnant comme une douce mélodie.

Petit à petit, l'orage qui faisait rage en lui commença à s'apaiser, ses pensées tourbillonnantes prenant forme dans une clarté inattendue. Il prit une profonde inspiration, le parfum réconfortant de la présence d'Elena l'enveloppant dans un voile doux. Pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, il s'autorisa à la toucher, ses mains cherchant le réconfort contre sa peau. Elle frissonna à son contact.

« Elena, » répétait-il encore, le nom se transformant en un mantra, un ancrage dans la réalité tumultueuse.

« Je suis là, » lui répondit-elle, la voix pleine de chaleur et de détermination. « Tout ira bien maintenant, je te le promets. Tout ira bien. »

Et dans cet instant fragile, dans la chaleur de son amour, Dean commença à retrouver un chemin vers son humanité. Il se laissa aller, acceptant les promesses d'un avenir meilleur, se redressant lentement de l'obscurité qui l'avait retenu si longtemps.