Chapitre 29 : La plus belle nuit

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La lumière tamisée du salon semblait les isoler du reste du monde, plongeant Dean et Elena dans une bulle intime où le silence était plus éloquent que n'importe quel mot. Elena, allongée sur les genoux de Dean, le regardait, le souffle court. Leurs regards se rencontraient, profondément ancrés l'un dans l'autre. Un frisson parcourut l'échine d'Elena quand Dean laissa glisser sa main de ses cheveux à sa joue, un geste à la fois tendre et hésitant. La chaleur de sa paume contre sa peau déclencha un hoquet de surprise, mais elle ne recula pas. Elle ne voulait pas fuir ce moment, ce tournant qu'elle sentait approcher.

Dean murmura doucement, comme s'il craignait de briser cet instant fragile :

« Elena... »

Son nom, prononcé avec une telle douceur, fit battre son cœur à tout rompre. Chaque caresse, chaque souffle semblait suspendre le temps autour d'eux. Le pouce de Dean traça lentement la courbe de sa joue, descendant jusqu'à frôler sa lèvre. Ce simple contact, aussi infime soit-il, fut électrique, éveillant en eux une passion longtemps refoulée. Elena sentit l'urgence de la décision qui se dessinait : soit elle rompait cette tension, soit elle s'abandonnait à ce moment. Mais tout en elle hurlait qu'elle ne pouvait plus reculer.

Elle se redressa doucement, les yeux toujours fixés dans ceux de Dean, et l'un comme l'autre savait qu'ils se trouvaient à la croisée des chemins. Dean continuait à caresser sa joue, mais ses doigts glissèrent jusqu'à sa nuque, l'attirant doucement vers lui. Il tenta de parler, la voix basse, grave :

« Je sais que tu as dit que ce n'était pas le bon moment pour parler, mais je ne veux plus continuer comme ça. Elena, je... »

Elena ne le laissa pas finir. Elle comblait le peu d'espace entre eux, pressant doucement ses lèvres contre les siennes dans un baiser d'abord hésitant, mais plein de promesses. Dean, surpris d'abord, répondit bientôt avec plus d'ardeur, réalisant enfin ce qui se passait. Ses mains se refermèrent autour d'elle, la rapprochant, cherchant à effacer toute distance entre leurs corps. Le baiser devint plus intense, comme une explosion de tout ce qu'ils avaient retenu depuis des mois. Chaque émotion refoulée, chaque non-dit semblait éclater dans ce geste.

Les doigts de Dean s'enfouirent dans les cheveux d'Elena tandis que leurs lèvres dansaient, comme si le monde autour d'eux n'existait plus. C'était une libération, un torrent de passion qui ne pouvait plus être contenu. Elena était tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il n'avait jamais su comment exprimer. Et maintenant qu'il l'avait, il ne pouvait plus la laisser partir.

Leur baiser se rompit un instant, et Dean resta immobile, respirant profondément comme s'il essayait de s'ancrer dans la réalité. Leurs fronts se touchèrent, leurs souffles courts se mêlant. Le silence pesait lourd de sens. Elena, troublée par la pause soudaine, osa poser la question qui lui brûlait les lèvres :

« Tu regrettes ? »

Dean secoua doucement la tête, une petite étincelle dans les yeux.

« Mon seul regret, c'est d'avoir attendu aussi longtemps. »

Les lèvres d'Elena s'étirèrent en un sourire soulagé. Elle se sentait enfin libre, libérée de ses doutes, de ses peurs. Dean la souleva alors dans ses bras, et sans un mot de plus, il l'emmena jusqu'à sa chambre. La porte se referma doucement derrière eux, isolant encore davantage leur monde de l'extérieur. Il déposa Elena délicatement sur le lit, se penchant au-dessus d'elle, ses mains encadrant son visage. Il la regarda intensément, comme pour graver cet instant dans sa mémoire.

« Je suis désolé, pour tout ce que j'ai fait, pour ces derniers mois... » murmura-t-il, le regard plein de regrets sincères.

Elena leva une main vers son visage, caressant sa joue à son tour.

« Promets-moi seulement que tu ne m'abandonneras plus jamais. »

Dean serra doucement sa main dans la sienne, posant ses lèvres sur ses doigts.

« Je te le promets, Elena. Plus jamais. »

Ils restèrent ainsi un moment, leurs cœurs battant à l'unisson, leurs regards échangés remplis de tout ce qu'ils n'avaient jamais osé dire. Cette nuit-là, les murs qu'ils avaient construits autour de leurs cœurs tombèrent enfin.

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