Âmes Liées

Chapitre 34 : Retour à la vie

Dean avait enfin retrouvé son humanité. Les ténèbres qui l'avaient enveloppé, le consumant de l'intérieur, étaient désormais derrière lui. Mais comme l'avait prédit Balthazar, ce retour à la vie n'était pas gratuit. Dean avait dû se soumettre aux caprices de son malheur. Pourtant, dans un acte de résilience, il avait fini par accepter cette douleur. En marchant aux côtés d'Elena, main dans la main, une lueur d'espoir brillait dans ses yeux.

Pourtant, la lutte n'était pas encore terminée. Bien qu'il fût de nouveau humain, Dean se sentait brisé à l'intérieur, comme un vase fissuré qui pouvait se briser à tout moment. Mais une fois arrivé dans le salon du bunker, il se tenait droit. Rien ne lui faisait peur désormais. Il était prêt à affronter tout ce que la vie, avec ses hauts et ses bas, lui réservait.

En entrant dans la pièce, il se heurta aux regards de ses amis, chacun porteur de leurs propres cicatrices émotionnelles. Il commença par regarder Bobby, qui avait toujours été une figure paternelle dans sa vie de chasseur, puis Castiel, l'ange déchu qui avait tant sacrifié pour eux, et enfin Sam. Son frère, son pilier.

Le silence était pesant. Un silence lourd de non-dits et de souvenirs tragiques. Dean se racla la gorge, le cœur battant, et finalement, il trouva le courage de parler. « Je suis désolé », murmura-t-il, sa voix tremblante. Car il l'était. Il était désolé pour tout ce qu'il avait fait ces derniers mois, pour les souffrances qu'il avait infligées, en particulier à Sam et à Elena. Il savait que pour eux, le chemin vers le pardon serait long.

Sam fit un pas en avant, leurs regards se croisèrent dans un moment suspendu. Alors qu'Elena lâchait la main de Dean, il ne put contenir ses émotions plus longtemps. Il attrapa son frère dans ses bras, serrant fort, comme s'il voulait se raccrocher à cette vie, à cette chance d'être de nouveau ensemble. « Je suis tellement désolé », répétait-il, sa voix s'étouffant dans l'étreinte.

« Tout est pardonné, Dean », répondit Sam d'une voix douce mais ferme. « À l'origine, tu as été forcé de faire tout ça pour nous. Pour nous sauver. » Ces mots résonnaient comme un baume apaisant sur les blessures béantes de Dean.

Castiel et Bobby, témoins de cette réconciliation, affichèrent des sourires rassurants. Ils n'avaient jamais cessé de croire en lui. « Bienvenue à la maison, Dean », dit Bobby avec un clin d'œil, et Dean sentit un poids immense se soulever de ses épaules.

Rassuré, il rejoignit ses amis, s'asseyant dans le salon du bunker. Des rires et des voix se mêlaient aux bruits des bouteilles de bière qui s'ouvraient, des chips croquants que l'on partageait. La musique remplissait l'espace, légère et réconfortante, apportant une sensation de normalité au milieu du chaos.

Dean les observa tous, une chaleur envahissant son cœur. Il était soulagé d'être de retour, en sécurité, entouré de ceux qui avaient toujours été là pour lui. Certes, la vie de chasseur était âpre, pavée de tragédies et de luttes. C'était une vie sombre, parfois insupportable, une route sans fin revêtue de mort et de deuil. Mais ça n'était pas seulement ça. La vie de chasseur, c'était également de l'espoir, de la bienveillance, du courage. C'était une chance d'avoir une véritable famille sur laquelle compter.

Au fond de lui, Dean savait que la bataille n'était pas finie. Le pardon de ses amis était un soulagement, mais il restait un obstacle de taille à surmonter : se pardonner lui-même. Dans son esprit, les souvenirs des erreurs passées persistaient, mais il était déterminé à avancer, à se reconstruire, un pas à la fois.

Avec cette promesse en tête, il leva son verre, les yeux brillants d'une nouvelle lueur de détermination. La route serait longue, mais il était prêt à la parcourir, main dans la main avec ceux qu'il aimait.