Âmes Liées

Chapitre 35 : Après la tempête

Le bunker résonnait encore des échos de l'affrontement contre les Saigneurs. Dans le salon, l'atmosphère était chargée d'un mélange de fatigue et de soulagement. Sam, Castiel, Bobby, Jody et Crowley s'étaient regroupés autour de la table, leurs visages marqués par l'effort et l'inquiétude. Les nouvelles de l'assaut étaient mitigées : ils avaient réussi à neutraliser un nombre important de chasseurs loyaux à Eva, ce qui pourrait dissuader certains de poursuivre leur quête de vengeance. Cependant, la fuite d'Eva laissait une ombre sur leur victoire.

« Nous avons fait ce que nous pouvions, » déclara Sam, les mains posées sur la table, la voix grave. « Mais tant qu'Eva est en liberté, elle ne va pas reculer. »

« C'est vrai, » ajouta Jody, un froncement de sourcils sur son visage. « Cette femme est dangereuse. Elle n'aura de cesse que de continuer sa vendetta. Nous devons nous assurer qu'elle ne passe pas à l'étape suivante. »

Crowley, le roi des enfers, s'adossa contre le mur, un sourire ironique aux lèvres. « Ne vous inquiétez pas. Je vais faire en sorte qu'elle soit mise hors d'état de nuire. Après tout, elle n'est pas la seule à avoir un grand réseau. »

Bobby hocha la tête, ses bras croisés sur sa poitrine. « On doit aussi penser à ceux qui ont perdu la vie durant cette bataille. Ce n'était pas juste une promenade. »

« Oui, mais chaque victoire compte, » rétorqua Castiel, son ton sérieux. « Nous avons peut-être sauvé de nombreuses vies en stoppant cette attaque. »

Les discussions continuaient d'un côté du bunker, tandis que de l'autre, Dean aidait Elena à s'asseoir au bord de son lit. C'était le premier moment qu'ils passaient seuls depuis leur nuit ensemble, et l'angoisse que Dean avait ressentie durant les derniers jours semblait enfin s'apaiser. Il regarda Elena, son visage pâle, ses yeux fatigués, mais toujours brillants. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir une profonde gratitude qu'elle soit là, vivante.

« Tu es en sécurité maintenant, » murmura-t-il en prenant une serviette humide pour nettoyer ses blessures. Ses mains étaient douces mais déterminées, et Elena ferma les yeux un instant, profitant de son contact. La douleur physique s'évanouissait peu à peu, remplacée par une chaleur réconfortante.

« Dean, » commença-t-elle, sa voix à peine audible. Elle ouvrit les yeux pour le regarder. « Est-ce que tu as cru... que je m'étais enfuie, après notre nuit ensemble ? »

L'hésitation dans sa voix toucha Dean en plein cœur. Il se redressa légèrement, un air d'inquiétude traversant son visage. « Oui, je l'ai pensé. J'ai eu peur que tu aies eu peur de nous... de ce qui s'est passé. »

Un sourire amer se dessina sur les lèvres d'Elena, et elle secoua la tête. « Jamais. Je ne regrette rien. Parce que... je suis amoureuse. »

Les mots flottèrent dans l'air, et Dean crut un instant avoir mal entendu. Son cœur fit un bond dans sa poitrine alors que le temps semblait s'arrêter. Il s'approcha un peu plus d'elle, leurs fronts se touchant presque. Le monde extérieur, avec ses incertitudes et ses dangers, disparaissait peu à peu.

« Quoi ? » souffla-t-il, comme s'il craignait que ce moment s'évapore.

Elle hocha la tête, une lueur déterminée dans ses yeux. « Je t'aime, Dean. »

Les mots résonnaient dans l'esprit de Dean, lui apportant une chaleur et une sérénité qu'il n'avait pas ressenties depuis longtemps. Posant son front contre celui d'Elena, il murmura tout contre elle, sa voix pleine de tendresse. « Je t'aime aussi, Elena. Je t'aime. »

C'était un moment de douceur au milieu du chaos. Leurs cœurs battaient à l'unisson, et pour la première fois depuis trop longtemps, Dean se sentait entier. Il se pencha légèrement en avant, ses lèvres frôlant celles d'Elena, et le monde autour d'eux s'évanouit. Ce contact doux, presque hésitant, était chargé de promesses et de l'espoir d'un avenir meilleur.

« Je suis désolé pour tout ce que tu as vécu, » murmura-t-il, ses yeux ancrés dans les siens. « Je m'en veux de n'avoir pas réalisé que tu étais en danger ; et je suis soulagé que ma négligence n'ait pas coûté ta perte. Je... je n'aurais pas pu vivre avec ça. »

Elena, touchée par sa sincérité, sourit à travers ses larmes. « Mais je suis là, Dean. Je suis ici. Tu m'as sauvée. »

« Je ne t'abandonnerai plus jamais, » promit-il, sa voix ferme et déterminée. Il s'attaqua aux marques qu'avaient laissé les cordes qui entravaient autrefois ses poignets, la libérant lentement de l'emprise d'Eva sur elle. Chaque mouvement était à la fois un acte de libération et une déclaration de son engagement envers elle.

Une fois libre, Elena se blottit contre lui, se sentant enfin en sécurité. Dans les bras de Dean, toutes les angoisses qu'elle avait accumulées s'évanouirent, remplacées par un sentiment de paix. Elle ferma les yeux et se laissa aller, savoureuse la chaleur de son amour.

Le calme après la tempête ne signifiait pas que le danger était écarté. Mais au moins, ils savaient qu'ils se possédaient l'un l'autre. Dans cette bataille contre le mal, ils s'étaient retrouvés, et rien ne pourrait les séparer à nouveau.