Chapitre 24 : Rêves et souvenirs

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Elena dormait paisiblement dans le lit de Dean, au bunker. Le calme régnait dans la pièce, seulement troublé par le léger souffle de son sommeil. Enveloppée dans les draps, elle se sentait en sécurité, comme si rien ne pouvait l'atteindre dans ce cocon. Pourtant, son esprit commença à s'éveiller à un autre monde, un monde où les souvenirs et les rêves se mêlaient.

Dans son rêve, elle se retrouvait dans l'Impala, roulant à fond sur les grandes routes entre les États. Les fenêtres étaient grandes ouvertes, et le vent fouettait son visage tout en emportant ses cheveux en arrière. Elle se souvenait de la chaleur du regard de Dean sur elle, de ce sourire qu'il lui offrait chaque fois qu'elle riait. C'était un sourire plein de promesses, une lumière dans l'obscurité de leur réalité chaotique. Leurs rires résonnaient dans l'habitacle, accompagnés du bruit du moteur et de la musique qui leur rappelait tant de moments passés ensemble.

La scène changea, et Elena se retrouva dans le bunker, au cœur d'un moment intime partagé avec Dean. Elle se remémorait une journée où ils avaient cuisiné ensemble, bien que Dean soit bien loin d'être un chef. Elle avait dû le réprimander doucement alors qu'il goûtait tous les ingrédients avec un air faussement sérieux, faisant semblant de réfléchir à la recette. Elle se souvenait des éclats de rire, des farces et des courses l'un après l'autre autour de l'îlot de la cuisine, des moments où la pièce se transformait en un champ de bataille culinaire, où la farine volait et les rires s'élevaient.

Puis, son rêve la transporta à l'extérieur, dans ce qu'elle estimait être son meilleur souvenir. Ce souvenir la ramena à une belle journée de juillet, entre deux chasses. Ce jour-là, Dean avait préparé un pique-nique pour elle, un geste doux et inattendu. Ils s'étaient allongés sur l'herbe, profitant de la chaleur du soleil. Elena tenait un exemplaire de Jane Eyre, lisant au Winchester certains de ses passages préférés tout en savourant le moment. Elena allongée sur son ventre, Dean caressait tendrement sa peau, riant à ses réflexions sur les personnages. Elle se rappelait à quel point il pouvait être drôle, sa voix grave se mêlant à ses propres mots, créant une symphonie de douceur.

La dernière image qu'elle vit dans son rêve la frappa de plein fouet. Dean était là, allongé sur elle, à l'abri sous les couvertures de leur lit réchauffé. Au-dehors, tout était sombre et terne. Mais sous ces couvertures, tout était beau. Dean tenait le visage d'Elena entre ses mains, ses yeux brillant d'amour. Il l'embrassait délicatement, effleurant ses lèvres, ses joues et son nez avec une tendresse infinie. Dans cette bulle de chaleur et d'amour, il lui murmurait des mots doux qui la faisaient frissonner.

« Je t'aime », avait-il susurré tout contre elle. « Je t'aimerai toujours ».

Le rêve se dissipa lentement, emportant avec lui la chaleur de ces souvenirs et la voix rassurante de l'homme qu'elle aimait. Elena se réveilla en sursaut, les larmes aux yeux, le cœur lourd de nostalgie. Elle avait été transportée dans un monde où tout semblait possible, mais la réalité était bien différente. Elle se redressa, le souffle court, et chercha autour d'elle. Le bunker, bien que familier, lui paraissait désormais froid et vide. Dean n'était pas là, et l'absence de son sourire chaleureux lui pesait sur le cœur.

À des centaines de kilomètres de là, Dean se réveilla en sursaut dans le lit miteux d'un motel. Son cœur battait la chamade, le souffle court, comme s'il avait couru un marathon. Les souvenirs de sa vie avec Elena dansaient encore devant ses yeux, sa mémoire se débattant entre la douceur des souvenirs et l'amertume de sa situation actuelle. Il avait rêvé d'elle, de leur vie ensemble, de tous ces moments partagés qui lui semblaient si loin maintenant.

Il se redressa lentement, le regard perdu dans le vide. L'odeur du motel, mêlée à celle de la cigarette et de l'humidité, lui était désagréable. Pourtant, il était là, libre de toute responsabilité, libre d'être qui il était. Mais la liberté avait un prix, un prix qu'il était en train de payer. L'image d'Elena nue contre lui sous la chaleur des couvertures lui était insupportable à porter. Le fait d'être un démon ne devait-il pas le préserver de tous ces sentiments qui l'assaillaient ?

Dean se leva lentement, la lumière du matin filtrant à travers les rideaux sales du motel. Il avait besoin de se changer les idées, de s'occuper l'esprit. Il se dirigea vers la salle de bains pour se rincer le visage, tentant d'éliminer les vestiges de ce rêve. Mais le reflet qui le regardait dans le miroir lui renvoyait une image déformée, un homme qui avait perdu tout sens de soi.

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